Guillaume Hawing : « quand on m’a dit que dans la ville de Faranah aucune concession scolaire n’est clôturée, je n’ai pas cru, et pourtant c’est bien vrai »

En tournée à l’intérieur du pays pour toucher du doigt les réalités de l’école guinéenne, le ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation (MEPU-A), Guillaume Hawing, a été reçu hier, jeudi 17 février 2022, dans la préfecture de Faranah. Sur place, plusieurs difficultés et des doléances lui ont été présentées. Et, le patron du MEPU-A a promis d’œuvrer dans la recherche de solution afin de résoudre certains problèmes. Mais, il a aussi profité de l’occasion pour appeler les enseignants à la conscience professionnelle, rapporte le correspondant de Guineematin.com à Faranah.

Dans la préfecture de Faranah, le ministre de l’enseignement pré-universitaire a visité plusieurs écoles de la commune urbaine. Il est allé notamment au collège, à l’école primaire Almamy Samory Touré, au collège Niger et à l’école primaire Abattoir 2. Guillaume Hawing s’est aussi entretenu avec les autorités éducatives de Faranah dans la salle de réunion du bloc administratif de la préfecture. Et, au cours de ce tête-à-tête, la physionomie du secteur éducatif de Faranah (particulièrement les difficultés) lui a été présentée.

« Monsieur le ministre, je vous  prie d’accepter que je vous cite quelques difficultés auxquelles l’éducation est confrontée à Faranah: ce sont entre autres : l’insuffisance d’enseignement remarquable, surtout en zone rurale, dans plusieurs écoles construites par les ONGs. Ce déficit d’enseignement se chiffre à 426 à l’élémentaire, et 103 au secondaire. Nous avons l’insuffisance d’infrastructures scolaires en zone urbaine, l’insuffisance des tables-bancs à tous les niveaux. Le manque à gagner est de 5456 tables-bancs, dont 3546 à l’élémentaire et 1907 au secondaire. Le manque de clôture des écoles à tous les niveaux dans la préfecture de Faranah, empêchant ainsi le choix des salles d’examen appropriées. L’inondation de certaines écoles en période hivernale, l’existence de certains collèges étudiant dans les hangars qui ressemble à tous sauf à une infrastructure scolaire… Au regard des difficultés, nous sollicitons au près du gouvernement, à travers le MEPU-A, une intervention salvatrice », a dit Daouda Doumbouya, DPE (directeur préfectoral de l’éducation) par intérim de Faranah.

Prenant la parole, le ministre de l’enseignement pré-universitaire a décliné les raisons de sa tournée à l’intérieur du pays. Il a aussi déploré la situation dans laquelle se trouve actuellement l’école guinéenne. Mais, Guillaume Hawing a également invité les enseignants à une prise de conscience dans le travail.

« Le plus bon diagnostic, c’est ce qu’on a vu. Nous sommes enseignants, regardons-nous droit dans les yeux et disons nous la vérité. L’école guinéenne est comateuse, elle dort d’un sommeil profond et elle mérite d’être réveillée. C’est à se poser la question de savoir si l’Etat existait pour l’école guinéenne. Quand on m’a dit que dans la ville de Faranah, dans cette ville historique, qu’aucune concession scolaire n’est clôturée, je n’ai pas cru. Et, pourtant, c’est bien vrai… J’invite les enseignants à la conscience professionnelle. Nous avons détecté vos problèmes. L’Etat peut intervenir pour trouver solution à certains problèmes, mais pas le problème lié à la conscience professionnelle. Cela relève de notre responsabilité. Ne doit pas enseigner qui le veut, mais qui le mérite. Je suis dans la ville historique Faranah, la ville du premier Président de la Guinée indépendante qui était un homme de sincérité. Je sais que je peux compter sur vous. Nous n’avons de préjugés contre aucune ville, mais il faut qu’on accepte le changement », a indiqué Guillaume Hawing.

A noter que le ministre de l’enseignement pré-universitaire a visité Faranah à un moment où certaines écoles cohabitent avec les maquis et où certains élèves étudient sous des hangars. Au collège 2 par exemple, les élèves de la 10ème et ceux de la 8èmeannée suivent les cours dans un hangar construit sous le régime du feu président Ahamed Sékou Touré. Ce hangar servait de magasin pour AGRIMA. Les élèves de la 7ème année sont obligés de suivre les cours les soirs à cause du manque de classes.

À l’école primaire Abattoir 2 où une buvette est à proximité, le ministre a haussé le ton face à ce qu’il trouve « inacceptable ». Et, le gouverneur de la région de Faranah a promis de faire disparaître ce lieu de consommation d’alcool dans 24 heures.

De Faranah, Bangoura Mamadouba pour Guineematin.com

Tel : 620241513/660272707

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