« Pourquoi ne fait-il pas bon vivre en Guinée » ? C’est le thème que Elhadj Amadou Sadio Bah a abordé lors d’une conférence de presse animée hier, vendredi 18 février 2022, à Conakry. Le porte-parole du Comité d’Initiatives Citoyennes (CIC) a expliqué le besoin de la Guinée de rompre avec le système de gouvernance instauré depuis 1958. Pour ce faire, il propose l’élection de 3 personnes pour un mandat unique de 8 ans à la tête de l’exécutif guinéen afin que ces personnes se consacrent à l’amélioration des conditions de vie des populations, rapporte un journaliste que Guineematin.com a dépêché sur place.
La Guinée vit dans une transition depuis le 05 septembre dernier. Cette période exceptionnelle devra se conclure par le retour à l’ordre constitutionnel, notamment après l’organisation d’élections communales, législatives et présidentielle. Alors, pour éviter de remettre à la tête du pays le « système monstrueux qui a empêché les Guinéens de bien vivre » dans leur pays, Elhadj Amadou Sadio Bah demande le changement du mode de scrutin actuel pour avoir des dirigeants émanant de la majorité de la population.
« Si on élit un président et son parti, on est sûr à plus de 90% que ça évoluera comme les précédents (régimes). Car, c’est visiblement ancré dans notre ADN. C’est pourquoi, le CIC, après mûre et longue réflexion, a insisté pour un changement radical sur ce plan en remplaçant la gouvernance personnelle par une gouvernance collégiale. L’élection présidentielle désigne 3 personnes, au lieu d’une. Les 3 premiers du scrutin forment le Conseil présidentiel (CP) à la place du tout puissant président de la République actuel pour un mandat unique de 8 ans. Ainsi, l’Exécutif de la République est l’émanation d’au moins 80% de la population, ce qui permet d’espérer une meilleure prise en compte de l’intérêt général de tous les Guinéens dans l’action de l’État ; ainsi que l’élimination progressive de l’esprit tribal ancré chez trop de Guinéens. Les 3 partis vainqueurs du scrutin forment la majorité présidentielle et les autres l’Opposition », a expliqué Elhadj Amadou Sadio Bah.
Selon le porte-parole du Comité d’Initiatives Citoyennes, il s’agit de créer un président des présidents à la tête de l’Etat. Car, il ne devrait pas y avoir de hiérarchie entre les trois. Mais, à l’issue de l’élection, il y aura un président de la République chef de l’État, un vice-président de la République chef du gouvernement et un vice-président de la République chargés des moyens d’actions de l’État (fonction publique et Finances publiques).
« Il n’y a pas de hiérarchie entre les trois. La prise de décision du Conseil présidentiel (CP) s’effectue soit par consensus, soit par accord entre le président de la République (PR) et l’un des ses vice-présidents. Le président de la République seul ne peut pas décider, les 2 vice-présidents seuls non plus. En cas d’indisponibilité d’un membre du CP (décès ou démission) son parti organise un Congrès extraordinaire afin de le remplacer pour le reste du mandat. Si un comportement de politique politicienne en vient à gêner ou bloquer le fonctionnement normal du CP, alors le trio tout entier est dissous et de nouvelles présidentielles sont organisées pour désigner un nouveau CP. Car, si les membres du CP oublient que leur mission exclusive est la défense et promotion de l’intérêt général de tous les Guinéens et non de leurs carrières personnelles, alors ils céderont aussitôt la place à d’autres. C’est connu, les hommes passent et le peuple demeure », a précisé Elhadj Amadou Sadio Bah.
Pour ce conférencier, « une feuille de route du Conseil présidentiel sera élaborée pour indiquer les dossiers prioritaires pour la nation durant leur mandat ».
Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com
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