Formation des formateurs à l’ETFP: une délégation de l’UE chez le ministre Alpha Bacar Barry

Dans la matinée de ce lundi, 21 février 2022, le ministre de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, Alpha Bacar Barry, a reçu en audience le chef de la coopération de l’Union européenne, Juan José VILLA CHACON. L’entretien a tourné autour de la possibilité de l’UE à investir dans le domaine de la formation des formateurs au niveau de l’enseignement technique, rapporte un journaliste que Guineematin.com a dépêché sur place.

A l’entame des discussions, le ministre de l’enseignement technique a tout d’abord remercié la délégation de l’Union européenne pour le déplacement et l’intérêt porté à son département. Ensuite, Alpha Bacar Barry a évoqué les enjeux de l’enseignement technique en République de Guinée. Il a fait part à la délégation européenne du diagnostic, mais aussi sa vision par rapport aux réformes qu’il souhaite engager pour rendre le secteur de l’enseignement technique et de la formation professionnelle plus attractif. Ce sont entre autres : la rénovation des écoles et CFP (en termes d’infrastructures et équipements), mais aussi des contenus du programme d’enseignement.

Le ministre a également exprimé son souhait de voir la Guinée se doter des écoles d’électricité et de l’eau, compte tenu du potentiel que le pays regorge dans ces deux secteurs.

Au sortir de la rencontre, le chef de la délégation de l’Union européenne a exprimé la volonté de son institution à accompagner la Guinée dans la redynamisation du secteur de l’enseignement technique et de la formation professionnelle.

Juan José VILLA CHACON, Responsable de la coopération de l’UE en Guinée

« On est venu tout d’abord pour féliciter monsieur le ministre pour sa nomination. Et, après, pour voir avec lui quelles étaient les lignes stratégiques de son ministère pour les années à venir et voir comment l’Union européenne pourrait peut-être, dans une certaine mesure, accompagner cette stratégie de développement de l’enseignement professionnelle en Guinée. Pour nous, c’est un point clé pour le développement de l’emploi, pour l’amélioration du climat des affaires. Donc, nous pensons que c’est vraiment un secteur très stratégique pour les interventions. On va essayer d’avoir une intervention beaucoup plus stratégique », a dit Juan José VILLA CHACON, tout en rappelant qu’il y a déjà d’autres partenaires européens qui interviennent dans le secteur de l’enseignement technique guinéen, notamment dans certains programmes de réintégration.

De son côté, le ministre Alpha Bacar Barry s’est félicité de cette rencontre avec le chef de la délégation de l’Union européenne, tout en exprimant le souhait de voir l’Union européenne investir dans le domaine de la formation des formateurs de l’enseignement technique et de la formation professionnelle.

Alpha Bacar Barry, ministre de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle

« On en a profité pour partager avec la délégation le document de stratégie que nous venons de produire, ainsi que le contenu de la feuille de route que le Premier ministre nous a donné. Sur cette base, certaines pistes se dessinent, notamment un véritable programme de formation des formateurs. Un vrai programme de développement du capital humain à l’intérieur de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, des points de synergie avec le secteur privé notamment le secteur des mines, des services, de l’agriculture et du BTP. On veut mettre en place des programmes spécifiques d’alternance pour que nos jeunes étudiants puissent avoir l’opportunité de pratiquer ce qu’ils apprennent en théorie dans les écoles », a expliqué Alpha Bacar Barry.

Sur ses attentes de la coopération avec l’Union européenne et les autres bailleurs, le ministre de l’enseignement technique et de la formation professionnelle a insisté sur la mise en place d’un véritable programme de formation des formateurs sur le moyen et le long terme pour que la Guinée puisse être capable de former ses propres formateurs pour le secteur de l’enseignement technique et de la formation professionnelle.

« La formation des formateurs, c’est l’épine dorsale de tout le système. S’il n’y a pas de formateurs, nous n’avons pas de système de formation. Et, nous souffrons depuis une dizaine d’années d’un déficit criard de formateurs dans nos écoles qui s’est aggravé par le départ massif des formateurs qualifiés le 31 décembre dernier. Donc, l’urgence, l’importance, c’est justement de pouvoir mettre en place un système pérenne, durable, qui puisse permettre de former des formateurs à tout instant, selon le besoin de notre économie. Parce que  c’est un secteur extrêmement flexible et exponentiel. Chaque année, chaque trimestre ou chaque décennie, il y a des nouveaux métiers pour lesquels il faut une véritable ingénierie pédagogique afin de répondre aux attentes », a fait savoir Alpha Bacar Barry.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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