L’affaire fait grand bruit à Tatakourou (dans la préfecture de Siguiri). Un groupe de jeunes accuse le président du district de Tatakourou, Abdoul Karim Simangan, et ses conseillers du détournement de plus de 100 milliards de francs guinéens issus des recettes des différentes activités d’exploitation artisanale et semi-industriel collecté dans cette localité depuis 2011. « Pur mensonge », martèlent Abdoul Karim et son équipe. Ils assurent que ces accusations sont « des balivernes » distillées par des gens qui ont « promis de mettre les bâtons dans nos roues ».
Dans un entretien accordé à l’envoyé spécial de Guineematin.com sur place, le président du district de Tatakourou a bien voulu se prononcer sur cette affaire de détournement qui fait actuellement l’objet d’un audit ordonné par le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation.
« Je peux vous dire que c’est du mensonge. C’est vrai qu’on peut haïr son prochain, lui tourner le dos ; mais, il y a de ces mensonges qu’on ne peut porter même contre son propre ennemi. Lorsqu’on est digne, on ne peut dire certaines balivernes. Quelle que soit la situation, il est normal de dire la vérité. Tatakourou est une localité connue de tous depuis le temps de Sékou Touré. Maintenant, si des gens pensent qu’ils ont le pouvoir de parler pour salir leurs prochains, ça risque de mettre la localité en retard. Donc, encore une fois, ce n’est pas vrai cette histoire de détournement de 100 milliard », a dit Abdoul Karim Simangan.
A en croire le président du district, Tatakourou était mal géré avant que lui et son équipe ne viennent aux affaires en 2011. Et, ce sont ses présents accusateurs qui étaient à la base de la mauvaise gouvernance dont ce district souffrait jusqu’en 2011.
« En 2010, il y a eu un soulèvement contre le bureau du district de l’époque, parce qu’ils ne faisaient rien pour la localité. Donc, c’est suite à ça qu’on est venu à la tête du district. Le président du district de l’époque, Salif Diawara n’avait pas de bilan, il n’y avait personne dans son bureau, sauf un seul membre. Dans la caisse, il y avait 0 franc. Ceux qui nous accusent ne font pas partie du bureau exécutif et ils ne savent pas ce qui se passe ou ils refusent de voir la vérité. On sait tous comment ils ont quitté la tête du district. Mais, à l’époque, ils avaient promis de mettre les bâtons dans nos roues. Deux mois après notre prise de fonction, ils ont porté plus de 10 plaintes contre nous à la préfecture de Siguiri. Nous sommes bien structurés ici : il y a le bureau des jeunes, celui des femmes et celui des sages. 100 milliards me semble trop. Si ce n’est pas dans les journaux, on n’entend pas une telle somme. Même ceux qui font des dons à la Guinée ne donnent pas 100 milliards », a indiqué Abdoul Karim Simangan.
Pour le président du district de Tatakourou, les recettes de sa communauté sont bien gérées et l’argent y est utilisé à bon escient.
« Ils ont compris qu’on est en train de bien gérer les recettes de la communauté, ils ont créé un groupe pour nous insulter sur les réseaux sociaux ; et, comme cela n’a rien donné, ils disent maintenant qu’on a détourné l’argent. Pourtant, chaque année, le district a son pourcentage dans les recettes minières. Tous ceux qui nous accusent aujourd’hui sont des jeunes qui ne travaillent pas, ils n’ont pas de laveries ni une moto tricycle. Ils ne veulent pas de progrès dans cette localité. Chaque camion de 10 roues donne 1.200.000 francs de recette et des camions de 6 roues donnent 600.000 francs comme recette. Le district obtient 50.000 francs comme pourcentage. Nous avons plus de 100 jeunes qui contrôlent ces camions et nous les payons à chaque fois. Eux ils pensent que tout cet argent c’est le président du district qui empoche, non pas du tout », s’est défendu Abdoul Karim Simangan.
De Tatakourou, Abdoulaye N’koya SYLLA envoyé spécial de Guineematin.com
