Boké : une Transition de 2 ans et des communes plus indépendantes proposées à la mission du CNT

Fingui Camara, cheffe de la délégation du CNT

Une mission du Conseil National de la Transition s’est rendue à Boké hier, lundi 07 mars 2022, pour rencontrer les populations de cette préfecture dans le cadre des consultations sur les chantiers de la Transition. La rencontre a eu lieu au centre culturel, en présence des autorités locales, des groupements féminins, de la société civile, des associations des jeunes et de femmes, ainsi que des maires et conseillers communaux venus de plusieurs localités de la préfecture, rapporte le correspondant de Guineematin.com dans le Kakandé.

L’objectif de cette mission de cinq membres (tous des conseillers nationaux) est de s’enquérir des avis, des préoccupations et des recommandations des populations de Boké sur la paix, la justice, la réconciliation nationale, l’appréciation sur la Transition en cours dans notre pays depuis le 05 septembre dernier. Et, sur place, la mission a été bien servie.

Ousmane Tanou Baldé, société civile de Boké

« Par rapport à la Transition, nous proposons 2 ans à partir du 5 septembre 2021. Dans ces deux ans, les actions qu’il faudra menées peuvent être la rédaction de la nouvelle constitution ou réajuster la constitution de 2010, tout en exigeant la limitation des mandats pour faciliter l’alternance démocratique dans notre pays, le recensement l’affichage des listes électorales,  le référendum couplé aux élections locales et les élections législatives et présidentielles pour le retour rapide à l’ordre constitutionnel. Par rapport à la justice, nous savons que l’économie est importante, nous soutenons la démarche du CNRD liées à la récupération des domaines de l’Etat. Mais, aux yeux de la population, le crime de sang est aujourd’hui plus important que les crimes économiques. Donc, nous interpellons les autorités de la Transition à faire la lumière sur toutes les tueries qui ont eu lieu dans ces 10 dernières années. Par rapport à la récupération des domaines de l’Etat, nous ne sommes pas contre mais nous demandons qu’elle se passe dans les règles de l’art, en respectant toutes les étapes », a dit Ousmane Tanou Baldé, activiste de la société civile.

De son côté, Mamadou Houdy Bah, maire de la commune rurale de Sangaredi, a plaidé en faveur de plus d’indépendance des communes face à la tutelle rapprochée (la préfecture).

Mamadou Houdy Bah, maire de la CR de Sangaredi

« Nous souhaitons que les communes soient encore plus autonomes. Ce n’est pas parce qu’il y a des problèmes, mais les différentes compétences transférées aux communes sont exercées par les autorités décentralisées de la place. L’indépendance des communes manque beaucoup. Par exemple, dans la mobilisation des ressources, la direction préfectorale de l’élevage, quand ils font des quêtes, ils les envoient à la préfecture sans jamais remonter les pourcentages de la commune. Et ça, c’est un exemple parmi tant d’autres », a-t-il fait remarquer.

A la fin de la rencontre, Fingui Camara, la cheffe de la délégation du CNT sur l’axe Boké, Gaoual, Télimélé a exprimé sa satisfaction sur la qualité des débats.

Fingui Camara, cheffe de la délégation du CNT

« Nous tirons  à la fois un sentiment de bonheur et de satisfaction, c’est vraiment un plaisir de communier avec la population de Boké, mais en même temps un pincement de cœur de savoir les conditions de vie de la population. De toute façon, nous sommes très heureux d’écouter cette population. Nous rassurons tout le monde que nous transmettrons fidèlement tous les avis et toutes les préoccupations qui ont été dits ici. Permettez-moi tout de même de remercier ces bonnes personnes qui nous ont accueillies depuis le début de cette mission. Nous avons compris à travers cette mission que nous sommes chez nous partout en Guinée », a dit Fingui Camara.

De Boké, N’Diaré Diallo pour Guineematin.com

Tel: 628 98 49 38

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