Usine de coton de Kankan : une note annonçant la fin de contrat pour une trentaine de travailleurs crée des remous

Alors que leurs contrats à durée déterminée arrivent à terme à la fin de ce mois, une trentaine de travailleurs de l’usine projet coton de Kankan (sis au quartier Kankan Coura) ont battu le pavé ce jeudi, 17 mars 2022, pour s’opposer à leur départ de cette unité industrielle. Leur mouvement de protestation a fortement paralysé les activités de l’usine. Et, ils réclament de la direction de cette usine la signature d’un contrat à durée indéterminée avec de calmer la tempête.

Selon les informations confiées à Guineematin.com, c’est une note de service annonçant de contrat pour ces travailleurs qui a causé ces remous pour troubler la quiétude dans cette usine.

Moussa Diallo, directeur général de l’usine de coton de Kankan

« C’est un groupe de travailleurs qui a un contrat de travail à durée déterminée. Et, ce contrat arrive à son terme le 31 mars 2022. Donc, la loi autorise l’employeur suivant la nécessité du service à renouveler ce contrat ou pas. Donc, nous avons signé une note de service pour informer nos collaborateurs qu’au vu de l’objet du contrat qui est le travail n’y est plus, parce que l’usine redémarre au mois de novembre, nous leur avons informé de notre intention de ne pas renouveler ce contrat. Et, subitement, nous avons appris que ça criait dans la cour. Ici, les gens sont recrutés suivant la base du besoin » a dit Moussa Diallo, le directeur général de l’usine de coton de Kankan.

Seulement, pour les travailleurs en rogne, il n’est pas question de bouger d’un iota de cette usine. Il accuse la direction de l’usine de passer outre ses promesses de les « embaucher » suivant un contrat à durée indéterminée. Et, ils demandent l’intervention du président de la Transition, le colonel Mamadi Doumbouya, dans cette affaire.

Zoumana Camara, porte parole des manifestants

« Avant, on était des saisonniers, on travaillait 3 mois, 4 mois ou 5 mois, on nous donnait notre argent et on rentrait chez nous. Mais, après 3 ans, ils nous ont donné un contrat d’un an d’essai, qui devrait être renouvelé avec un contrat à durée indéterminée. Après cela, ils ont dit qu’ils ne pourront pas nous embaucher, il faut encore un an de plus. Donc, ça fait deux ans qu’on est là ; et, souvent, il y a des problèmes de salaires, mais on ne dit rien. On est toujours resté calme. Lorsque l’ancien directeur était là, monsieur Magassouba, il disait qu’il allait nous libérer, mais il ne l’a jamais fait. Maintenant, c’est le nouveau directeur, Moussa Diallo, qui veut nous libérer. Je ne sais pas où il a pris cette décision et avec qui. Mais, comment nous libérer après avoir fait deux ans de travail dans des conditions difficiles ? Il y a des gardiens qui passent la nuit ici, ils sont sans salaire ni transport. Nous avons demandé pourquoi ils veulent nous libérer, ils disent que c’est pour libérer la masse salariale. Mais, pendant ce temps, ils veulent embaucher certaines personnes. Donc, nous demandons au président de la Transition de voir notre situation », a expliqué Zoumana Camara, le porte-parole des travailleurs en colère.

A noter que ce sont 34 travailleurs (sur 250 que compte cette usine de coton) qui sont concernés par cette fin de contrat annoncée par la direction générale. Et, parmi ces travailleurs, il y a des gardiens, des administrateurs, des mécaniciens (entre autres).

De Kankan, Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com

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