Médias et Transition : Sékou Pendessa dénonce une discrimination à l’égard des médias privés

Sékou Jamal Pendessa, secrétaire général du SPPG

L’humanité célèbre la journée mondiale de la liberté de la presse le 3 mai de chaque année. Alors que les autorités de la transition sont à pied d’œuvre dans les préparatifs, le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG) dénonce une discrimination à l’égard de la presse privée par les nouvelles autorités.

Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com ce samedi, 30 avril 2022, Sékou Pendessa a également cloué au piloris les patrons de presse qui refusent de signer la convention collective des journalistes.

La Journée mondiale de la liberté de la presse est célébrée chaque année pour rappeler à l’opinion publique que la liberté de la presse et la liberté d’expression sont des droits humains fondamentaux. C’est une journée à l’occasion de laquelle on célèbre des journalistes, dans une conjoncture particulièrement compliquée.

Sékou Pendessa, secrétaire général du SPPG, déplore le fait que les journalistes des médias privés n’aient toujours pas accès aux activités officielles organisées par les autorités de la transition.

« La liberté de la presse, s’il y un changement qu’il faut noter, c’est peut-être au niveau des discours officiels. Contrairement au président déchu, le président de la transition qui est venu, dans ces discours, en tout cas il a exprimé d’un certain respect vis-à-vis des hommes de médias. Mais dans les faits, il y a du chemin à parcourir. Parce que vous vous rendez compte que l’on continue à empêcher les journalistes, notamment des médias privés, de courir des activités officielles. Des journalistes qui partent vers des dépositaires des pouvoirs publics pour recouper des informations ont du mal à trouver des répondants. C’est par exemple l’accès des médias privés aux activités officielles du CNRD. En tout cas, de façon générale, je n’ai pas connaissance qu’il y ait eu une seule activité à laquelle on a eu accès », soutient le responsable syndical.

En guise de preuve, Sékou Pendessa rappelle ce qui s’est passé à N’zérékoré il y a quelques jours. « Cela se répercute à l’intérieur du pays. Vous avez vu la semaine dernière, des journalistes des médias privés ont été expulsés de la salle par le gouverneur de N’Zérékoré à l’occasion de la réunion préparatoire de la campagne de récupération des biens de l’État pendant que le gouverneur a accepté les journalistes de la radio rurale mais aussi ceux du bureau régional de la RTG. Il n’y a aucune raison qui justifie qu’on doit empêcher les journalistes des médias privés d’accéder à l’information publique », martèle-t-il.

L’autre aspect qui préoccupe le secrétaire général du SPPG, c’est l’instrumentation et la corruption de certains hommes de médias. « Il y a l’instrumentation et la corruption qui ne sont aussi pas à écarter à cause de la situation, du mauvais traitement en termes de conditions de vie et de travail. Aujourd’hui, c’est vrai qu’il y a des journalistes qui résistent, mais on se demande si d’autres ne cèdent pas sous la pression de la conjoncture. Vous savez bien que les journalistes sont mal traités ».

La solution à ce problème pourrait se trouve entre-autres par l’obtention d’une convention collective pour les journalistes. Mais, les patrons de médias trainent les pas encore. « On se bat pour la convention collective depuis plusieurs années, mais ce n’est pas le cas. Les patrons des médias ont du mal à accepter qu’on relance les travaux de cette convention. Les travaux sont suspendus depuis 2020. Et la dernière information à donner sur ce plan, c’est que la dernière fois qu’on s’est battu pour les interpeller et qu’on reprenne les travaux, on a vu qu’ils ne veulent pas. On est passé par les nouvelles autorités à travers des courriers et des mémos pour amener nos patrons autour de la table et qu’on finisse ce problème. Malheureusement là aussi, ils ont prouvé une fois encore qu’ils ne veulent pas qu’on signe ce document. Puisque le 26 avril dernier, on a été tous invités par le ministère de l’information, syndicats et patrons de presse, pour aller voir comment relancer les pourparlers pour enfin signer ce document. Très malheureusement, aucun patron des médias n’est venu à la rencontre », déplore Sékou Pendessa.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél : 622919225

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