Poursuites contre Alpha Condé et Cie : « que la procédure se passe dans les règles de l’art », dit Dr Ibrahima Sory Diallo

Dr Ibrahima Sory Diallo, président du parti ADC-BOC et membre de la CARP

Dans la journée d’hier, mercredi 04 mai 2022, le procureur général près le Cour d’Appel de Conakry a instruit le parquet d’instance de Dixinn d’engager des poursuites judiciaires contre Alpha Condé (ex chef de l’Etat guinéen) et 26 autres dignitaires de son régime pour un chapelet d’infractions dont des crimes présumés de meurtre et d’assassinat. Cette décision qui sonne le début des déboires judiciaires de l’ancien président de la république et ses proches collaborateurs a été bien accueillie au sein de la classe guinéenne où on réclame justice pour les « crimes de sang ».

Dans un entretien ce jeudi, Dr Ibrahima Sory Diallo, leader de l’alternance démocratique pour le changement du bloc de l’opposition constructive (ADC-BOC) et ancien député, a salué la démarche du parquet général de la Cour d’Appel. Il assure qu’on ne peut pas occulter le fait qu’il y a eu des exactions sous le régime Alpha Condé. Mais, il souhaite que cette procédure contre l’ex chef de l’Etat guinéen se déroule dans le respect de la loi et du principe de la présomption d’innocence.

« Il faut tout simplement rappeler que cette décision du procureur général est une décision de justice. Et, nous ne sommes pas contre. Lorsqu’un citoyen guinéen est accusé, il doit répondre. Si aujourd’hui Alpha Condé a géré le pays pendant plus de 11 ans et la plupart de ses lieutenants sont en prison, il ne doit pas être épargné. Tout ce qu’on peut dire c’est que la procédure se passe dans les règles de l’art. Mais, on ne peut pas occulter qu’il y a eu des exactions sous la gouvernance d’Alpha Condé. Il faut éclairer tout ça pour soulager les victimes… Moi je suis très ami avec lui (Alpha Condé), mais il n’est pas exclu que la justice doit faire son travail. Il a géré ce pays et il doit rendre des comptes. S’il sait qu’il est propre dans tout ce qui s’est passé, il doit savoir que la justice guinéenne ne peut pas le condamner à tort. En tout cas, Charles Wright est en train de faire son travail. Et, moi je ne peux que saluer la démarche. Maintenant, je souhaiterais que même après le CNRD, que le président qui arrive au pouvoir permette la continuation de ce dossier pour que plus jamais un président de la république ne puisse se donner la charge de faire du mal aux Guinéens », a dit Dr Ibrahima Sory Diallo.

S’agissant des instructions du parquet général concernant l’ouverture de poursuites judiciaires contre les personnes qui ont organisé des marches sur la voie publique en violation des dispositions légales, le président de l’ADC-BOC n’y voit aucun problème.

« Je ne suis pas contre. C’est pourquoi, lorsqu’une marche est programmée, une lettre d’information a été signifiée aux autorités et que les autorités ne changent pas l’itinéraire de la marche, l’autorité reste silencieuse en disant que c’est interdit, et après vous exercez des violences sur les manifestants en disant qu’ils ont violé la loi, ça ne marche pas. Celui-là qui a violé la loi, c’est celui qui a interdit la manifestation et n’a pas donné d’itinéraire. Parce que la loi nous dit qu’on ne fait qu’une lettre d’information pour dire qu’on veut faire une manifestation et qu’on sécurise la manifestation. Maintenant, quand cette lettre vous parvient, il ne doit y avoir que deux variantes : soit vous dites que la sécurité est menacée, vous ne pouvez pas organiser la marche ici, soit vous autorisez la marche. Mais, on ne peut pas rester dans son bureau pour dire que la marche est interdite, tout simplement parce que vous voulez violer les droits des gens. Parce que la manifestation est un droit acquis », a indiqué Dr Ibrahima Sory Diallo.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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