Viol sur une fille de 8 ans à Conakry : Sidiki Soumah risque 15 ans de prison

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Le jeune Aboubacar Sidiki Soumah, jugé pour viol sur mineure au tribunal de première instance de Dixinn, délocalisé à la mairie de Ratoma, risque 15 ans d’emprisonnement. Malgré toutes les dénégations de l’accusé, le procureur a requis que le jeune homme de 19 ans soit retenu dans les liens de la culpabilité. C’était dans la journée d’hier, lundi 20 juin 2022, à l’occasion des réquisitions et plaidoiries, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Le jeune est accusé d’un viol, commis sur DB, âgée de 8 ans. L’acte aurait eu lieu au quartier Lambanyi, dans la commune de Ratoma. Mais Aboubacar Sidiki Soumah a nié les faits, estimant être accusé à tort par Mme HB, épouse de son oncle et tutrice de la victime, qui ne l’aime pas, selon lui.

A la barre, Mme HB a expliqué être partie rendre visite à ses parents avec son mari, mais à son retour, elle a remarqué que sa petite sœur marchait difficilement. Alors, elle lui a demandé pourquoi elle marchait comme ça, mais DB n’a pas répondu, selon elle. Le lendemain, quand elle a fini de faire la lessive, elle a décidé de laver la fillette.

Lors de cette toilette, elle a dit à sa sœur d’écarter ses jambes. C’est ainsi qu’elle a constaté que cela était très difficile pour elle. Quand elle a fini par le faire, il y avait un saignement sur sa partie génitale. Aussitôt, elle en a informé son mari. Ce dernier lui a demandé d’attendre après la prière du crépuscule pour aller voir sa maman. Ils s’y sont rendus et y ont trouvé un médecin qui a effectivement dit après examen que la fille a été violée.

« Je l’ai fait entrer dans la chambre de ma belle-mère pour lui demander qui l’avait violée. Elle a dit qu’elle avait peur de dénoncer la personne qui a menacé de la tuer. J’ai menacé de la tuer aussi. Alors, elle a dit que c’est Aboubacar Sidiki Soumah qui l’a violée », a expliqué Mme HB, qui est en instance de divorce avec son mari à cause de cette affaire.

Également invitée à donner sa version des faits, la victime est revenue sur ce qui s’est passé ce jour. «Il a trouvé que je suis couchée au salon. Il m’a tiré pour me faire entrer dans la chambre des garçons, où il a enlevé mon t-shirt. Je suis sortie de la chambre mais il m’a rattrapé après il s’est couché sur moi », a relaté Mme HB, provoquant une vive émotion dans la salle d’audience.

Mais Mme M’Balia Sylla, grand-mère de l’accusé, doute que ce soit son petit-fils qui ait commis ce viol. Selon elle, toutes les fois où Aboubacar Sidiki Soumah a fait quelque chose, lorsqu’elle lui a demandé, il lui a toujours dit la vérité. Pour ce cas-ci, il n’a pas reconnu les faits. « Quand je l’ai informé que c’est lui qui était accusé d’avoir commis ce viol, il a beaucoup transpiré et je suis sûre que s’il était atteint de la tension artérielle, il serait mort ce jour », a-t-elle laissé entendre, ajoutant que seul Dieu sait la vérité dans cette affaire.

Après la fin des débats, le représentant du Ministère public a entamé ses réquisitions. Pour lui, depuis le début de l’affaire jusqu’à la barre, la victime a maintenu la même version, disant que c’est Aboubacar Sidiki Soumah qui est son violeur. Il a rappelé qu’il a été demandé à la victime de montrer son violeur parmi plusieurs jeunes qui habitent la concession où cela s’est passé, la victime a indexé l’accusé. Les deux médecins ont confirmé qu’il y a eu viol, le denier a d’ailleurs établi un rapport médico-légal, versé au dossier, qui dit que la fillette a perdu une partie de l’hymen lors de l’acte. En plus, selon lui, l’accusé avait dit qu’il ne passe pas la nuit dans la concession où le viol a eu lieu ce qui a été contredit par sa grand-mère. Il a dit qu’il était vigile alors qu’elle dit qu’il est menuisier. Pour le procureur, l’accusé est bien responsable de ce qui est arrivé. « C’est pourquoi je vous prie M. le président de retenir Aboubacar Sidiki Soumah dans les liens de la culpabilité et de le condamner à 15 ans d’emprisonnement », a requis Mamadou Hady Diallo.

Pour sa part, l’avocat de la défense trouve que le parquet a tenu des propos qui ne sont pas fondés parce que les déclarations du procureur sur les explications d’une mineure devraient pousser à des interrogations. Il argue que dans leurs explications, la tutrice et la victime ont tenu des propos contradictoires parce que la première a relaté que l’acte s’est passé dans une chambre alors que la seconde a parlé de couloir. Même si les faits sont établis, pour lui ils ne sont pas imputables à son client parce qu’il y a un doute et le doute profite à l’accusé. « Je vous demande de renvoyer mon client des fins de la poursuite et aussi de renvoyer le ministère public à mieux se pouvoir », a plaidé maître François Mansaré.

Le dossier est renvoyé au 11 juillet 2022 pour décision être rendue

Mamadou Yahya Pétel Diallo pour Guineematin.com 

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