Aboubacar Soumah à la barre : « Ahmed Camara m’a traité de bordel, de politicien menteur »

Honorable Aboubacar Soumah, président du parti GDE

Au lendemain de son placement sous mandat de dépôt à la Maison centrale de Conakry, Aboubacar Soumah, président du parti GDE (Guinée pour la démocratie et l’équilibre) est à la barre. Son procès s’est ouvert ce mardi, 21 juin 2022, au Tribunal de première instance de Mafanco. Poursuivi pour des faits de violences et menaces à l’encontre du journaliste Ahmed Camara, chroniqueur de l’émission « Les Grandes Gueules » de la radio Espace FM, l’ancien député a plaidé non coupable. Il a laissé entendre que l’incident survenu le 15 juin dernier dans le studio de la radio Espace fait suite à des propos malveillants que le journaliste a tenus à son égard, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui est sur place.

« C’est Jacques Léwa Léno qui m’a invité dans leur émission, les GG. Il m’avait envoyé ce sur quoi le débat allait porter, à savoir : la création des Forces vives de la nation et la marche projetée par le FNDC. Effectivement, dans la première partie de l’émission, ils m’ont posé deux questions sur ces thématiques, on est allé à la pose. Après la pause, Antoine m’a demandé si c’est nous qui avons soutenu le 3ème mandat, j’’ai dit non. Et pour preuve, le 17 mars 2020, lors des élections législatives, j’ai lu une déclaration de notre parti dans votre studio ici par rapport à notre position vis-à-vis du 3ème mandat. On a clairement dit qu’on était contre le 3ème mandat et la nouvelle constitution.

C’est ainsi que Ahmed Camara est rentré dans le studio en disant : ah laissez les politiciens là, ce sont des malhonnêtes, des bordels et des menteurs. Je lui ai dit : Ahmed, je suis ton professeur, je suis plus âgé que toi, donc, tu ne dois pas m’insulter. Il a dit non, que ce n’est pas à moi qu’il s’adresse. J’ai dit : pourtant, je suis le seul politicien ici dans votre studio. Je leur ai dit, s’ils veulent, qu’ils peuvent fouiller dans leurs archives. Mais eux, ils se sont référés aux faits de 2018. Je leur ai dit que le 3ème mandat est derrière nous et que je ne suis pas venu ici pour discuter du 3ème mandat. Ahmed a insisté pour dire que je mens. Il dit que j’ai soutenu le 3ème mandat d’Alpha Condé. Je me suis levé pour sortir de la salle.

En sortant, Ahmed m’a traité de bordel, de politicien menteur. Je l’ai pris sur les épaules pour lui dire de ne pas m’insulter, parce qu’il n’est qu’un jeune frère à moi », a expliqué Aboubacar Soumah, ajoutant qu’il n’a jamais donné des coups à Ahmed Camara et n’a pas non plus proféré des menaces à son encontre.

Ce leader politique soutient que c’est lui qui est victime dans cette affaire, parce que, dit-il, c’est sa réputation et sa dignité qui ont été atteintes. Et il a fait savoir que s’il n’a pas porté plainte pour ces préjudices subis, c’est parce que le directeur de la radio Espace lui aurait présenté des excuses avant qu’il ne sorte des locaux de la radio.

Dans ses réquisitions, le ministère public, représenté par Elise Doua Guilavogui et Salimou Diaby, a demandé au tribunal de retenir Aboubacar Soumah dans les liens de la culpabilité, tout en dispensant de l’exécution de la peine qui sera prononcée contre lui, conformément à l’article 125 du Code pénal. C’est-à-dire que cette peine ne sera pas mentionnée dans le casier judiciaire du prévenu. De son côté, la défense du leader politique, représentée par Me Dinah  Sampil et Me Mohamed Traoré entre autres, a estimé que les faits pour lesquels leur client est poursuivi ne constituent en aucun cas un trouble à l’ordre public. Par conséquent, les avocats ont demandé au tribunal de le renvoyer des fins de la poursuite.

Malick Diakité pour Guineematin.com

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