Peu d’enthousiasme et beaucoup de prudence dans la réaction de Dr Edouard Zoutomou Kpoghomou, suite à l’annonce de la création d’un nouveau cadre de dialogue en Guinée. Le président de l’UDRP (Union démocratique pour le renouveau et le progrès) reste méfiant en attendant la concrétisation de cette annonce, faite par le Premier ministre guinéen.
« Une invitation sera adressée par le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation à tous les acteurs politiques et sociaux pour une rencontre que je présiderai, dans les prochains jours, pour définir ensemble des modalités d’un véritable dialogue sans tabou, franc et inclusif », a annoncé hier, lundi 20 juin 2022, le Premier ministre guinéen. Mohamed Béavogui a ajouté que son gouvernement mettra à contribution la CEDEAO, l’UA et les Nations unies et qu’il s’appuiera également sur l’expérience du G5 en matière de suivi du dialogue. Des annonces qui vont dans le sens des revendications de la majorité des acteurs de la classe politique et de la société civile guinéenne, mais qui ne font pas jubiler Dr Dr Edouard Zoutomou Kpoghomou.
Dans un entretien qu’il a accordé à Guineematin.com, ce mardi 21 juin, ce vice-président de l’ANAD (Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie) a exprimé une certaine prudence face à cette situation. « Encore une fois, moi, je pense que si ça doit être un cadre de dialogue parrainé par le Premier ministre ou un autre ministre, c’est de la même chose au pareil. Nous avions dénoncé le fait que le ministre de l’administration du territoire devait être au contrôle de ce qui se faisait dans un cadre de concertation, donc il faut éviter de refaire la même chose. Je pense que la chose à faire, c’est d’abord officialiser la création d’un cadre de dialogue par un acte administratif. Qu’un décret dise que le cadre est créé. Comme ça, on va dans ce cadre-là. Mais on ne peut pas se fier seulement aux intentions, parce que ce cadre peut ne pas être créé du tout. Donc, nous voulons que le cadre soit créé et ensuite, on parlera. Mais pour l’instant, rien n’a changé », a déclaré le leader de l’UDRP.
Pour lui, il n’y aucun doute que cette annonce de Mohamed Béavogui est le résultat de la pression menée à l’interne et l’extérieur du pays sur les autorités guinéennes. « Ça, c’est l’effet combiné de trois choses. Il y a l’annonce et la planification des manifestations. Parce que, en dépit du fait qu’il y a des mesures d’intimidation, le FNDC a tenu à organiser la marche, et les partis politiques de l’ANAD et du G58 ont soutenu cette initiative. En plus de cela, il y a les sanctions qui sont pendantes au niveau de la CEDEAO. Puisque si vous avez remarqué, toutes nos revendications ont été effectivement reconduites par la CEDEAO. Alors, c’est ça qui fait que le gouvernement est obligé de faire quelque chose. Donc, il faut attendre qu’il y ait un acte concret pour donner une appréciation », a fait savoir Dr Edouard Zoutomou Kpoghomou.
Alpha Fafaya Diallo pour Guineematin.com
