Guinée : le gouvernement prévoit un budget d’investissement de 59 081,83 milliards pour la période 2023-2025

Le débat d’orientation budgétaire pour la période 2023-2025 s’est ouvert ce samedi, 23 juillet 2022, à l’hémicycle. Il s’agit-là d’un cadre d’échanges entre le gouvernement guinéen et les membres du Conseil national de la transition sur le contexte économique, les perspectives, les initiatives projetées d’actions, de dépenses, d’investissements et de recettes de l’Etat des trois prochaines années, ainsi que sur les grandes orientations de politique associées.

Moussa Cissé, ministre du budget

Lors de la cérémonie d’ouverture des travaux, le ministre du Budget, Moussa Cissé, a présenté le document de programmation budgétaire pluriannuelle (cadre budgétaire à moyen terme/cadre dépense à moyen terme pour 2023-2025).

De son côté, le ministre de l’Economie et des Finances et du Plan, Lanciné Condé, a procédé à la présentation des dépenses d’investissement public. Un document qui comporte des prévisions optimistes en termes de croissance économique pendant les trois prochaines années.

« La croissance économique serait de 5,1% en 2022 contre 4,9% en 2021. Sur la période 2023-2026, elle se situerait à 6,1% en moyenne annuelle, soutenue par tous les secteurs économiques. Cette évolution s’expliquerait, en partie, par la réalisation des actions prévues dans les différents documents de politique sectorielle, ainsi que par la reprise des activités dans tous les secteurs. La valeur ajoutée du secteur primaire devrait croître de 4,4% en 2022 contre 5,6% en 2021.

De 2023 à 2026, elle augmentera de 5,8% en moyenne annuelle grâce à la bonne tenue des activités agricole, d’élevage et de pêche. La valeur ajoutée agricole croitra de 5,8% en moyenne annuelle, en raison de la poursuite de la distribution des intrants (semences, engrais et produits phytosanitaires) et de l’amélioration de la productivité. Le sous-secteur de la pêche devrait croître au taux de 5,8% en 2022 et de 7,4% en moyenne par an de 2023 à 2026. L’augmentation du nombre d’armateur et l’essor de la pisciculture contribueront à cette perspective favorable.

Le taux de croissance du secteur secondaire atteindrait 7,7% en 2022 et 6,1% en moyenne annuelle sur la période 2028-2026, soutenu par le sous-secteur minier et les perspectives de développement du tissu industriel du pays. La croissance du secteur tertiaire sera de 3,4% en 2022 et de 5,7% en moyenne par an entre 2023 et 2026. Cette performance résulterait de la reprise des activités au niveau de tous ses sous-secteurs. La fin de la pandémie de Covid-19 et la réorganisation de la chambre de Commerce contribueront à la relance du sous-secteur commerce qui sera décisive par rapport à cette perspective.

L’inflation maintiendra sa tendance baissière. Le taux d’inflation en 2022 est projeté à 12,7% contre en moyenne annuelle de 9,8% en 2024, avant de se situer à 8,0% en 2026. Les réformes et assainissement du secteur monétaire soutiendront cette projection. Le solde global de la balance des paiements serait excédentaire sur toute la période, grâce aux mobilisations des ressources financières extérieures par l’Administration publique. Le compte des transactions courantes serait excédentaire de 14,3% du PIB en 2022 et 35,5% du PIB en 2026. Ces excédents proviendraient des soldes excédentaires des biens et du revenu secondaire », a indiqué Lanciné Condé.

Lanciné Condé, ministre de l’Economie, des Finances et du Plan

Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement prévoit la réalisation de plusieurs projets et programmes d’investissements, qui portent sur la refondation de l’Etat; la rectification institutionnelle et la réforme de la justice ; la construction et la réalisation de services sociaux de base (éducation, santé, etc.) ; la mise en place d’un cadre de gouvernance efficace ; l’amélioration de la gestion financière et du cadre macroéconomique ; la construction d’infrastructures routières de qualité ; l’optimisation des procédures portuaires et aéroportuaires ; l’amélioration des transports urbains et interurbains ; l’allocation stratégique et efficace des ressources budgétaires ; la mise en place d’outils permettant la gestion efficace des dépenses publiques ; et la création d’un environnement propice au développement du secteur privé national et étranger.

Des projections dont la mise en œuvre nécessite un budget de plus de 59 mille milliards de francs guinéens. « Les dépenses dans son volet investissement projetées sur la période 2023-2025 se chiffrent à 59 081,83 Mds dont 23 524,83 Mds (39,82%) sur ressources propres et 35 556,99 Milliards (60,18%) en financement extérieur. Elles portent sur 310 projets. Pour l’exercice 2023, les dépenses d’investissement sont évaluées à 15 485,68 Mds, soit un accroissement de 52,08% par rapport au budget 2022. Elles se décomposent en financement sur ressources propres pour 8 536,78 Mds (55,12%) et en financement extérieur pour 6 949,70 Mds (44,88%).

Pour les deux prochaines années (2024 et 2025), elles sont projetées respectivement à 16 775,50 Mds et 26 820,46 Mds. La répartition sectorielle de cette projection sur la période 2023-2025 se présente ainsi qu’il suit 1) les Infrastructures et Équipement prennent 35.94%, avec 21 234,53 Mds ; (i) le Secteur social absorbe 13,10%, avec 7 740,58 Mds ; et (il) l’Administration générale représente 23,62% du total des investissements publics projetés sur la période, soit 13 953,56 Mds; iv) le secteur de l’Eau, Energie, Mines, Industrie et Services représente 17,58%, pour un montant de 10 384,89 Mds ; et (v) le Développement rural occupe 8.43% du volume de la projection, soit 4 979,70 Mds », a fait savoir le ministre Lanciné Condé.

A noter que ce débat d’orientation budgétaire vise aussi à permettre aux membres du Conseil national de la transition de faire des suggestions et recommandations au gouvernement dans le cadre de la programmation budgétaire pour les trois prochaines années.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

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