Manifestations à Conakry : le marché de Madina fortement impacté

Les activités sont à l’arrêt ce jeudi, 28 juillet 2022, au marché de Madina, le plus grand du pays. Les boutiques et magasins sont fermés, et les quelques étalagistes présents sur les lieux hésitent à sortir leurs marchandises. C’est la conséquence des manifestations en cours dans plusieurs quartiers de Conakry, particulièrement le long de la route le Prince.

Une situation qui n’est pas du goût de certains marchands rencontrés par un journaliste que Guineematin.com a dépêché sur les lieux. Aboubacar Koma, l’un d’eux, estime que le FNDC, qui a appelé à cette manifestation de rue, doit revoir sa stratégie.

Aboubacar Komah, vendeur de fétiches à Madina

« Comme vous le savez, le Guinéen vit au jour le jour. Le fait que la journée soit paralysée comme ça, n’arrange pas la population. C’est pourquoi, j’ai un sentiment de déception ce matin. Personnellement, je peux m’en sortir, mais je sais qu’il y en a plein d’autres qui peuvent souffrir à cause d’une seule journée. C’est vrai que le FNDC à sa raison, mais moi je n’approuve pas sa démarche. Pour moi, ce n’est pas une bonne idée ça. Ce n’est pas la solution parce que la violence ne résout jamais un problème. Et ça, c’est depuis toujours », a déclaré ce jeune homme, venu du Km36.

Mohamed Sayon Kouyate, marchand

Même son de cloche chez Mohamed Sayon Kouyaté, diplômé sans emploi, qui vend des habits de friperie au marché de Madina. Tout en désapprouvant les manifestations de rue, il appelle au dialogue entre les autorités et les Forces vives de la nation afin d’aplanir leurs divergences. « Ces manifestations ne sont pas du tout bonnes, non seulement pour nous, les marchands, mais aussi pour le reste de la population guinéenne. Ça ne nous arrange pas du tout. Je demande aux autorités guinéennes de se battre et faire des efforts pour qu’il y ait des concertations entre eux et que nos frères et sœurs s’unissent afin que la Guinée puisse aller de l’avant », a-t-il conseillé.

Mariame Sylla, vendeuse de friperies

Âgée d’une soixantaine d’années, Mariame Sylla, est venue aussi au marché de Madina. Mais elle hésite à déballer sa marchandise. « Cette manifestation m’affecte énormément. Parce que si moi je ne sors pas le matin, je ne trouve pas ma dépense. Tout ce que je fais est rattaché à ce marché. Dieu seul sait ce que cette paralysie va avoir comme impact sur moi. Vous imaginez, là où tu cherches ton quotidien, qu’on te dise que tu ne peux pas vendre ? Mes enfants ont fini leurs études, mais ils ne travaillent pas. Les Guinéens doivent accepter de prôner la paix pour que nous puissions vaquer librement à nos occupations », souhaite cette vieille dame.

Malick Diakité pour Guineematin.com 

Tel : 626-66-29-27 

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