Menace de sanctions de la junte du CNRD : le Colonel Amara Camara se paie le président Umaro Sissoco Embalo

Colonel Amara Camara, ministre secrétaire général à la présidence de la République, porte-parole de la présidence 

Nous avons suivi la sortie médiatique du président de la conférence des chefs d’Etat sur les ondes de RFI. Avant tout, nous regrettons cette sortie solitaire, irresponsable et inappropriée à l’égard du peuple souverain de Guinée. Comme vous le savez tous, la fonction de président de la conférence des chefs d’Etat est d’une grande exigence, il ne voudrait pas que l’on estime que ce statut donne le droit de parler et de décider en lieu et place de ses pairs avant même de leur avoir consultés.

Depuis son arrivée à la tête de cette institution respectable, le président Embalo s’illustre dans ses prises de positions personnelles au mépris de ses homologues présidents.

D’abord, le bon sens et le respect de notre sous-région voudraient qu’on l’on s’abstienne d’organiser des sommets de la CEDEAO en dehors des terres d’Afrique de l’Ouest.

La jeunesse consciente africaine pleure dans son âme que son sort et sa situation soient décidés d’avance par quelqu’un qui est à des milliers de kilomètres, cela démontre clairement aussi le manque de rigueur en soi à certains moments.

A l’entendre et à le pendre aux mots, en imposant à ses pairs la tenue de ce sommet en dehors de son espace géographique, son leadership aura permis l’occasion aux autres de ne pas nous prendre au sérieux à moins que ça ne soit son objectif. Dès lors, il est donc permis d’inviter le patron des Chefs d’Etats de la CEDEAO, comme il prétend à œuvrer davantage pour l’honneur et la grandeur de nos peuples. 

Le mensonge grossier et les propos qui s’apparentent à de l’intimidation sont de nos jours des pratiques rétrogrades qui n’honorent pas son auteur et ternissent par la même occasion l’image de marque de la CEDEAO. Nous ne voulons pas porter cette honte. C’est pourquoi, le temps est venu de dire ce qui a été dit en Guinée et qui est archi faux et décousu de tout sens ce dont il a été question dans les échanges et le contenu du chronogramme de la transition. 

Nous ferons l’objet d’aucune publicité pour personne ou pour quelques raisons que ce soient. Le respect de notre pays et de nos dirigeants est la base de toute relation au sein même de la CEDEAO. L’instabilité ne peut être une marque de gouvernance ou un droit acquis.

La démarche du président Embalo procède d’une diabolisation du régime de la transition en Guinée. Ça ne marchera pas ! Parce que ses intentions et son orientation sont connues.  Toutes les démarches menées par lui en lieu et place de la CEDEAO étaient de nature à entériner son choix de candidat pour les futures élections. Nous ne laisserons personne prendre en otage la voix du peuple. Si cela nous vaut de l’acharnement, nous voulons rassurer la communauté nationale et internationale que le peuple souverain de Guinée sera au rendez-vous de l’histoire parce que nous ne reculerons pas. 

Nous invitons les uns et les autres à la vigilance. Une autre évidence est le fait qu’il y est une nouvelle dynamique dans nos pays, qui est impulsé par une nouvelle génération de dirigeants à laquelle appartient le président Doumbouya, il ne fera pas de suivisme, il n’est pas aliéné. Pour ceux qui interrogent l’histoire, on sait qu’en Guinée et partout dans le monde, le guinéen n’aime pas le manque de respect ou un quelconque dicta.

Nous avons volontairement ouvert toutes nos portes à la CEDEAO mais nous nous résignons d’accepter que l’image souverainiste de notre si chère institution sous régionale ne soit prise en otage par des sorties non maitrisées et imprévisibles du président Embalo. Qu’est-ce qui nous a été proposé pour une sortie de transition, à part le calcul arithmétique de jours et de mois ? La situation Guinéenne n’est-elle pas la résultante de l’inaction et du mutisme de la CEDEAO dans l’accompagnement de fait dans la violation de la constitution ? 

Nous assimilons cet acharnement au fait que les actions de rectification institutionnelle en cours dans notre pays soient du mauvais gout pour certains qui voudraient nous replonger dans les erreurs du passé. Chaque pays a ses réalités et nous assumons les nôtres. C’est la raison pour laquelle, nous avons consulter l’ensemble des forces vives de la nation pour proposer un contenu à notre transition. Il est important qu’il y est un peu de retenu dans certaines prises de parole pour ne pas se donner un spectacle aux yeux du monde. On ne peut malheureusement pas se permettre de parler comme des acteurs des réseaux sociaux pour comptabiliser le nombre de vues. 

Nous ne permettrons à personne que la presse soit la voix par laquelle un responsable choisira pour parler de notre pays et en profiter pour s’accorder du crédit en disant des choses qui n’ont jamais fait l’objet d’échanges. La première sortie n’a pas fait l’objet de réaction parce qu’il avait été estimé qu’il fallait de la hauteur. La vérité est que quelqu’un se permet de dire ce qui n’a pas été dit et veut faire croire cela aux gens. On n’est pas dans une émission de guignols ou de télé réalité. Il s’agit des relations diplomatiques entre des Etats responsables qui requiert le respect.

Au sujet des sanctions pré-proclamées, nous répondons que ce n’est pas une surprise venant du président Embalo. Nous regrettons ses propos qui s’apparentent à de l’arrogance contre notre pays et un dicta aux autres chefs d’Etats de la CEDEAO. Ce qui reste sur, les prises de positions du président Bissau-guinéen ne seront pas de nature à détériorer les relations historiques, séculaires et fraternelles entre nos deux peuples. Nous trouverons en cette période de transition la force, le caractère et l’union sacrée qui nous permettrons d’aboutir à la mise en place d’institutions fortes qui résisteront au temps et à la tentation des hommes. Nous voulons à cette période cruciale pour notre pays pouvoir compter sur l’accompagnement de tous les partenaires sous l’égide de nos frères de la CEDEAO !

Je vous remercie !

Colonel Amara Camara, ministre secrétaire général à la présidence de la République, porte-parole de la présidence 

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