Kindia : 50 cadres à l’école de la conservation de la biodiversité et la protection des écosystèmes

Les travaux de l’atelier d’évaluation de l’étude sur les scénarios d’engagement et les stratégies de mobilisation des acteurs de l’agriculture, de l’exploitation forestière et des mines pour la conservation de la biodiversité en République de Guinée ont démarré à Kindia hier, vendredi 14 octobre 2022. La rencontre regroupe une cinquantaine de participants, impliqués dans la conservation de la biodiversité, venus de divers horizons. L’atelier s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet BIODEV 2030, à l’initiative de l’Union Internationale pour la conservation de la nature (UICN), financé par l’Agence française de développement et Expertise France, rapporte l’un des correspondants de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Une cinquantaine de participants prennent part à cet atelier. Dans son discours, Richard Labilé Sagno, coordonnateur bureau de l’UICN en Guinée est revenu sur le bien-fondé de cette rencontre.

Richard Labilé Sagno, coordonnateur du bureau UINC en Guinée

« Les scientifiques ont constaté un déclin de la biodiversité. Donc, il est important que les acteurs se mobilisent. Justement c’est dans ce cadre que ce projet « Facilitation d’engagement pour la biodiversité » a été initié avec l’UINC et ses partenaires afin d’accompagner un certain nombre des pays à mieux développer des stratégies pour mobiliser notamment les acteurs économiques qui ont des activités liées à l’environnement et qui puissent permettre de pouvoir inverser la tendance actuelle de dégradation de la biodiversité.

Le message, c’est de dire que le problème d’environnement n’est pas un problème pour une personne, ce n’est pas un problème pour le président de la République. Mais c’est un problème global transversal qui touche tous les secteurs. Donc, il est important aujourd’hui que chacun y voit comme le sien et chacun puisse s’impliquer davantage pour trouver des solutions collectives. Parce que sans ça, on ne peut jamais arriver à l’objectif de restaurer l’environnement de la biodiversité », a expliqué M. Sagno.

Cyril Aboly, conseiller juridique au ministère de l’environnement et de l’environnement durable

Pour sa part, Cyril Aboly, Conseiller juridique du Ministère en charge de l’Environnement et du développement durable, a réitéré l’engagement du gouvernement à jouer son rôle. « Je voudrais dire que la préservation de la biodiversité est une préoccupation mondiale, en général, et une préoccupation pour la République de Guinée, notamment pour le ministère de l’Environnement et du Développement durable. Vous n’êtes pas sans savoir que les experts attirent l’attention de l’humanité du fait que nous assistons à une dégradation avancée de la biodiversité et des services écosystémiques.

Il est important pour nous, en tant que ministère, que l’action soit mise sur le rôle des toutes les parties prenantes, de tous les acteurs susceptibles d’impacter par leur activité la biodiversité afin que ces acteurs puissent prendre conscience des outils, des méthodes allant dans le sens de la préservation de notre biodiversité puisqu’elle est sérieusement menacée. On ne peut pas parler du développement durable sans mettre un accent particulier sur le rôle du ministère de l’environnement. Ce développement durable ne peut être garantie que lorsque le ministère de l’environnement est dans sa mission régalienne d’informer et de sensibiliser et de soutenir justement tous les projets allant dans ce sens. Il est important pour nous que les engagements qui ont été pris dans la stratégie nationale de la biodiversité soient respectés », a laissé entendre Cyril Aboly.

Général deuxième section Elhadj Ibrahima Khalil Condé, gouverneur de la région de Kindia

De son côté, le Général deuxième section Elhadj Ibrahima Khalil Condé, gouverneur de Kindia, s’est dit heureux, à plus d’un titre, du choix porté sur la région pour abriter cet important atelier. « Les communautés rurales guinéennes en général et celles de la région administrative de Kindia en particulier, dépendent essentiellement de la biodiversité et des services écosystémiques pour se nourrir et faire face à leurs besoins quotidiens. Cependant, la surexploitation des ressources forestières, combinée aux actions naturelles, accélère fortement la dégradation des écosystèmes, notamment les têtes de sources, les berges des cours d’eau, des bassins versants, etc.

Des facteurs tels que les pratiques traditionnelles agricoles et les méthodes non durables d’utilisation des terres, les activités minières, la coupe abusive de bois, les feux de brousse, etc. interagissent pour accélérer la dégradation des eaux, des terres et de l’environnement. En se mobilisant ainsi aujourd’hui pour valider les résultats de l’étude sur les scénarios d’engagement et les stratégies de mobilisation des secteurs de l’agriculture, de l’exploitation forestière et des mines pour la conservation de la biodiversité en République de Guinée, nous devons nous poser la question de savoir quel héritage laissons-nous à la génération future ? Notre bienêtre et celui de nos enfants dépendent des ressources naturelles ; et c’est pourquoi j’invite par conséquent, chacun et chacune à la hauteur de ses moyens, à œuvrer pour améliorer sa relation avec la nature en contribuant à la restauration et la protection des écosystèmes », a laissé entendre le gouverneur.

Pour sa part, Bangaly Chérif, représentant du président du Conseil national de la transition (CNT) et du président de la commission du CNT en charge des affaires économiques et du développement durable, a félicité et encouragé ce grand projet de facilitation d’engagement des acteurs en faveur de la Biodiversité.

Honorable Bangaly Chérif, représentant du CNT

« Comme vous pouvez le savoir, la question de l’environnement, la biodiversité, de l’agriculture et des mines relève du domaine de compétences de notre commission au CNT… Aujourd’hui, il n’est de secret pour personne que notre pays regorge d’importantes ressources en sol et de sous-sol, de terres cultivables avec une pluviométrie favorable à l’agriculture dont l’exploitation pourrait améliorer de manière significative la vie des populations sans impacter la biodiversité qui produirait des conséquences sans doute. C’est pourquoi, le CNT que j’ai l’honneur de représenter se félicite de la tenue d’une telle rencontre de partage et d’échanges entre les grands acteurs du secteur afin de trouver une solution durable.

L’objectif recherché est noble car il va permettre d’instaurer un dialogue franc et de mobiliser les acteurs des secteurs concernés autour de la grande question de conservation de la biodiversité en République de Guinée. Permettez-moi de vous formuler encore une fois le soutien de notre institution et de son engagement à inviter, à chaque fois que l’occasion se présenterait, les acteurs de l’agriculture, de l’exploitation forestière et des mines à réduire leurs pressions sur la biodiversité en Guinée », a lancé le représentant du CNT.

Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com

Tél : 628 51 67 96

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