Poursuivi pour escroquerie et abus de confiance au préjudice de Maïmouna Bah, marchande de charbon de bois, Boubacar Barry a comparu hier, lundi 17 octobre 2022, devant le tribunal correctionnel de Dixinn (délocalisé à la mairie de Ratoma). A la barre, le prévenu a reconnu les faits mis à sa charge. Des faits qui porte un camion et pour lesquels le tribunal l’a finalement condamné à un an de prison assortie de sursis et au paiement d’amende de 500 000 francs guinéens, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.
L’affaire remonte à quelques mois, quand le prévenu a proposé à la plaignante d’acheter un camion qu’il va gérer et donner par la suite des recettes. Bien avant, madame Bah évoluant dans la vente du charbon et ayant des clients à plusieurs endroits à l’intérieur du pays se faisait transporter les marchandises par Boubacar. C’est ainsi qu’ils ont développé un lien de confiance mutuelle et même « des relations bien plus amicales ». C’est donc fort de ce rapport que monsieur Barry a proposé à madame une première fois l’achat d’un camion à hauteur de 40 millions de francs guinéens. Une proposition que Maïmouna Bah va rejeter après que l’engin n’ait pas répondu à tous ses critères de choix.
Déterminé, Boubacar rencontre Mamadou Nassiriou pour lui signifier son envie d’acheter un camion. Ce dernier lui en propose un qui soit bon et le lui propose à 250 millions de francs guinéens, avec 70 millions comme avance et 15 000 000 de francs guinéens à payer chaque mois jusqu’à épuisement du montant convenu.
Ne disant pas au vendeur du camion que l’avance a été donnée par Maïmouna Bah, Boubacar Barry continue à travailler tout en s’acquittant de sa dette sur l’achat de l’engin. Parallèlement, il fait croire à la dame que le camion ne peut générer que les 15 millions qu’il donne au vieux. Ce n’est que lors des dépositions à la gendarmerie qu’elle (Maïmouna Bah) apprend que les recettes mensuelles (4 voyages) pouvaient aller jusqu’à 328 millions de francs guinéens.
Appelé à la barre, Boubacar Barry dit être disposé à renoncer à ses droits sur le camion.
« Tout ce que je demande, puisque j’ai payé au propriétaire 235 millions, il ne reste plus que 15 millions, si Maïmouna paie ce montant et me paie mon salaire le temps que j’ai passé à travailler au compte du camion, celui-ci lui appartient », a dit-il dit.
De son côté, Maïmouna Bah ne trouve pas à redire et espère juste que son bien lui revient.
Quant au parquet, il a requis que le prévenu soit reconnu coupable et soit condamné à un an de prison avec sursis.
« Madame la juge, puisque dans le droit guinéen on ne parle pas de cumul de peines, mais de cumul d’infractions, nous choisirons l’escroquerie. Parce que c’est la plus lourde peine. Et, en étant clément, nous demandons que le prévenu soit reconnu coupable et qu’il soit condamné à un an de prison avec sursis », a-t-il indiqué.
Finalement, le tribunal a condamné Boubacar Barry à un an de prison assortie de sursis et au paiement d’une amende de 500 000 francs guinéens. Maïmouna Bah a, quant à elle, bénéficié d’un droit de restitution du camion.
Saïdou Toulet Diallo pour Guineematin.com
