Conakry : des aviculteurs organisent un sit-in pour demander leur indemnisation suite à la grippe aviaire

Des éleveurs de volailles ont pris d’assaut la devanture du ministère de l’Agriculture et de l’Elevage à Kaloum ce mercredi, 19 octobre 2022. Ils demandent à être indemnisés suite à l’abattage de leurs volailles lors de la survenue de la grippe aviaire dans les préfectures de Dubréka, Coyah et Forécariah. Après quelques temps passés à exprimer leur colère, les protestataires ont quitté les lieux avec la venue des forces de l’ordre, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Les 111 aviculteurs n’ont pas pu rencontrer le ministre de l’Agriculture, Mamoudou Nagnalen Barry qui les a royalement ignorés. Ils étaient munis de papiers sur lesquels on pouvait lire « oui à l’indemnisation », « non aux prêts remboursables », « nous mourrons à petit feu », « à l’aide monsieur le président ».

Mariame Keïta

Mariame Keïta, une manifestante, explique les raisons de la colère. « Lorsqu’il y a eu le cas de la grippe aviaire, le ministère de l’Agriculture a dit que chaque poule abattue va être indemnisée. On ne demande pas autres chose, c’est d’être indemnisé. On a, à plusieurs reprises, cherché la médiation, on est allé même rencontrer le Kountigui de la Basse Côte, on est passé par beaucoup de choses, on a défilé ici à plusieurs reprises. On est endetté, plus de huit mois on est en train de faire des négociations avec le ministère de l’agriculture et de l’élevage juste pour qu’il nous écoute. Mais actuellement, il a bloqué tout contact avec nous. Il ne nous a même pas accueilli ce matin. Il a utilisé la force pour se sauver. Ce n’est pas notre volonté de venir sur la route, on est des mères de famille, des pères de famille, on ne vient pas juste pour parler, on vient demander ce qui nous revient de droit, parce qu’ils ont abattu nos poulets, ils n’ont qu’à nous dédommager. Près de 420 milles poules sont abattues. On continuera le combat jusqu’au niveau de la présidence. Le président est déjà informé parce qu’il nous a reçus une fois et il nous a promis qu’il va trouver des solutions ».

Diouma Diallo, Djouma Boutique

Même son de cloche chez Mamadou Djouma Bah, connu sous le nom de Djouma Boutique. « Chaque fois qu’on vient ici, ils nous promettent. Mais jusqu’à présent, on n’a rien vu, on est au chômage. Imaginez d’abord, construire un hangar pour élever les poussins, il y a un arsenal de boulot, il faut avoir le terrain, il faut construire, il faut de l’eau. Mais s’ils nous laissent comme ça, comment on va faire avec plus de 111 victimes recensées. C’est normal que s’il y a une maladie que l’Etat intervienne et nous accompagne, nous les éleveurs. J’ai une ferme à Somayah, dans Coyah, j’avais sept mille têtes de poulets. J’ai travaillé pendant 8 mois, ils ont dit qu’il y a une maladie qui est rentrée dans la zone, qu’il faut abattre tous les poulets pour ne pas qu’ils contaminent d’autres poulets. On a dit d’accord. Mais à quelle condition ? Ils sont venus avec des pick-up avec le ministère de l’agriculture et de l’élevage, ils ont dit qu’ils vont abattre et qu’ils vont nous dédommager, qu’on va continuer notre boulot. Mais depuis lors, ça fait huit mois que nous sommes au chômage, on ne travaille pas, on a mis tout notre argent là-bas. Donc, on a besoin que l’Etat pense à nous », a expliqué notre interlocuteur.

Les manifestants ont quitté le ministère de l’Agriculture lorsque plusieurs pick-up de la gendarmerie et de la police sont arrivés en renfort. Ils affirment toutefois n’avoir pas dit leur dernier mot.

Amadou Lama Diallo pour Guineematin.com

Tél : 669 68 15 61

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