Affaire école primaire de Matam : le parquet de Mafanco requiert la condamnation du journaliste Amara Soumah

Le procès opposant Ismaël CONDÉ, maire de la commune de Matam, et la famille Soumah autour d’une école publique au quartier Matam s’est poursuivi hier, lundi 24 octobre 2022, au tribunal de première instance de Mafanco. Neuf (9) personnes, dont 3 femmes, sont jugés pour violences, voies de faits, injures, détention et consommation de stupéfiants. Après la déposition des prévenus, le parquet a requis la relaxe de 8 prévenus pour délit non constitué à leur égard. Par contre, le journaliste Amara Soumah risque d’être condamné pour des faits d’injures contre le maire, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Mama Aissata Soumah, artiste et membre de la famille en litige avec le maire, a expliqué les circonstances de son arrestation. « C’était un vendredi. J’étais en train d’étaler les habits au soleil quand j’ai vu ces gendarmes entrés dans notre concession. À peine arrivés, ils se sont livrés à des actes de violences, notamment des tirs de gaz lacrymogène. Un gendarme m’a giflé puis il m’a terrassé avant de m’embarquer dans leur pick-up ».

Issue de la même famille que Mama Aissata Soumah, la nommée Yalikha Touré a également nié le fait d’avoir proféré des injures ou d’avoir violenté le maire Ismaël Condé avant d’expliquer comment elle a été interpelée. « Ce jour, un vendredi, moi j’étais en train de me laver derrière notre maison au moment où les gendarmes venaient. Mais, comme j’avais déjà mis le savon sur le corps, j’ai continué à prendre mon bain. Avant que je ne finisse de me laver, ils avaient tiré le gaz. J’ai commencé à avoir mal aux yeux en me lavant, j’ai eu du mal à ouvrir mes yeux. C’est ainsi je me suis efforcée à attacher le pagne pour pouvoir sortir de là. Dès que je suis sortie, ils ont mis main sur moi pour m’embarquer dans le pick-up pendant que je ne voyais même pas sous l’effet du gaz. C’est arrivé à la gendarmerie de Yimbaya que j’ai commencé à voir et j’ai compris que je suis à Yimbaya. Je me demande comment puis-je les violenter ou les insulter dans cette situation ».

Absent de l’audience pendant la déposition des prévenus, le plaignant Ismaël CONDÉ, maire de la commune de Matam, n’a assisté qu’à la phase des réquisitions et plaidoiries. N’ayant pas été interrogé par le tribunal, les prétentions de Ismaël CONDÉ ont été dites par son avocat, maître Bakary Millimouno. Il a réclamé la somme d’un milliard de francs guinéens pour tout préjudice confondu.

En prenant la parole, Mme Elise Doua Guilavogui, représentante du ministère public, a commencé par nié l’existence des faits d’injures, de violences et de détention de stupéfiants reprochés aux prévenus pour insuffisance de preuves. Par conséquent, elle a demandé leur renvoi pour délit non constitué à leur égard. Pour le cas spécifique de Amara Soumah, journaliste au quotidien national Horoya, la procureure a demandé au tribunal de le retenir dans les liens de la culpabilité pour des faits d’injures. Pour la répression, de le condamner à 6 mois assortis de sursis et au payement d’une amende de 500.000 francs.

Abondant dans le même sens que les réquisitions du ministère public, l’avocat de la défense a plaidé non coupable avant de demander au tribunal de renvoyer ses clients pour délit non constitué.

Au terme des réquisitions et plaidoiries des différentes parties, le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 31 octobre 2022.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tél. : 626-66-29-27

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