Toumba Diakité sur ses galons de lieutenant : « je suis universitaire et médecin… »

Commandant Aboubacar Toumba Diakité, ancien aide de camp de Moussa Dadis Camara

Le procès des crimes du 28 septembre se poursuit au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la cour d’appel de Conakry, pour le 11ème jour. L’ancien aide de camp du Capitaine Moussa Dadis Camara est toujours sous les feux des interrogations des avocats de la défense, a constaté une équipe de Guineematin.com déployée sur place.

A la question de maître Abdoulaye Keïta de savoir comment il est passé du grade de Sergent à celui de lieutenant, Toumba fait savoir qu’il est universitaire.

« C’est vrai que j’étais Sergent. Mais je suis commando rangers formé par les Américains. Je suis universitaire. C’est tout », a lancé Toumba Diakité qui confirme, selon l’avocat, son pouvoir de petit dieu dans l’armée a l’époque du CNDD.

Prenant la relève, maître Mohamed Sidiki Bérété, l’un des avocats du capitaine Marcel Guilavogui, demande à Toumba d’apporter la preuve sur la présence de Marcel Guilavogui au stade du 28 septembre.

« C’est la déclaration unanime des leaders politiques qui le dit. Marcel a un habillement particulier. Il a un pardessus comme moi et un béret rouge. Marcel est sorti avec ses éléments. Je n’ai aucun intérêt de mentir sur lui, en tant qu’aide de camp », a dit Toumba.

Sérieusement malmené par la défense de Marcel Guilavogui, Toumba s’est retrouvé en difficulté dans ces affirmations antérieures.

« J’ai trouvé le dispositif de Marcel Guilavogui à Madina devant phamaguinée, je l’ai dépassé pour continuer. Je suis arrivé au stade avant lui. C’est ça », a souligné l’accusé qui confirme être parti au stade sans la permission de son patron.

« J’étais sorti pour rechercher le Président Dadis », a insisté l’accusé.

Pour se défendre, Toumba rappelle la confession faite devant Cécé Raphaël Haba, un autre accusé, qui officie les prières à la maison centrale depuis son arrestation.

« On était tous ensemble, lui Marcel Guilavogui, moi et Cécé pour confesser. Marcel a dit *oui mais mon Commandant, même si on envoie un char de combat devant moi, je le reconnaîtrait pas. J’ai dit à Marcel Guilavogui qu’ils doivent me demander pardon. Le capitaine Dadis Camara doit me demander pardon, ils ont tué ma famille… », s’est énervé l’accusé.

Par rapport à la préparation des tueries du 28 septembre, maître Mohamed Sidiki Bérété a demandé à Toumba de revenir sur les détails de ce passage.

« Moi je n’ai jamais dit ici qu’il y avait une préparation de ces événements, mais une coïncidence. C’est ce que j’ai dit. J’ai parlé des recrues de Kaliya que j’appelle milice. Mais je n’ai pas dit préparations », a reconnu l’accusé qui tient à faire porter tout le poids des massacres à son ancien patron et ses proches.

Sur la question du nombre total des gardes de Toumba, l’accusé est également incomplet.

« Ceux qui sont à mon salon c’est Cécé Haba qui est là, Jeannot Destin qui a été tué, mon secrétaire, Mamadou Alpha Baldé et d’autres », révèle l’ancien aide de camp du Capitaine Moussa Dadis Camara, qui soutient que Marcel Guilavogui était un électron libre et ne relevait pas de son commandement.

Depuis Kaloum Saïdou Hady Diallo, Amadou Lama Diallo, Mohamed Doré et Abdallah BALDÉ pour Guineematin.com

Facebook Comments Box