Manif du FNDC à Conakry : 8 jeunes gens condamnés au Tribunal de Dixinn

Plusieurs jeunes gens ont été arrêtés en marge de la manifestation appelée par le FNDC le 20 octobre dans le Grand Conakry. Certains d’entre eux, jugés pour participation délictueuse à un attroupement, ont été reconnus coupables et condamnés à des peines assortis de sursis par le tribunal de Dixinn dans la journée d’hier, jeudi 27 octobre 2022, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Onze prévenus étaient concernés par la procédure engagée au tribunal de Dixinn. Finalement, ce ne sont que 8 de ces jeunes gens qui ont comparu à la barre. Ils ont tous nié les faits de participation délictueuse à un attroupement.

Elhadj Amadou Diallo, conducteur de tricycle sur le tronçon Madina-Sonfonia : « j’ai garé mon tricycle pour aller acheter à manger. C’est là que les agents sont venus m’arrêter ».

Alpha Oumar Diallo, chauffeur, dit avoir été appréhendé vers la mosquée de Bambéto pendant qu’il rentrait à son domicile. « Je passe la nuit dans notre véhicule. Alors que je tentais de rentrer chez moi à 7 heures, des agents m’ont appelé. Quand je suis arrivé, ils m’ont embarqué en disant que c’est nous qui jetons des pierres ».

Thierno Mamoudou Bah, marchand à Bambéto, a été contraint de dormir dans sa boutique parce qu’à la veille il n’a pas pu rentrer chez lui à cause des tirs qui retentissaient sur l’Axe. « Quand ça a éclaté (le jour de la manifestation), j’ai pris ma marchandise pour la faire rentrer, ils (des agents) sont venus m’arrêter ».

Mamadou Aliou Bah, laveur de voiture à Bambéto. « Lorsque les hostilités ont commencé, j’ai aussitôt fait rentrer ma machine, c’est là qu’on m’a arrêté. »

Mamadou Aliou Diallo, dit être allé à la rencontre de sa sœur à Sonfonia quand il a été mis aux arrêts. « Ma sœur rentrait de Coyah. Elle m’a demandé de lui envoyer son transport, c’est là-bas qu’ils m’ont pris ».

Amadou Lamarana Bah, enseignant à Koundara, dit être venu à Conakry pour présenter des condoléances après le décès d’un parent. Il a été pris alors qu’il partait au cybercafé. « Le jour de la manifestation, je voulais faire des recherches sur deux documents que je voulais pour mes recherches en Chimie. En plus, je voulais faire réparer mon téléphone. J’ai été arrêté au bord de la route quand je partais », a-t-il fait savoir.

Abdoul Aziz Sow, mis aux arrêts à T7. « Je partais chercher de la nourriture avec mon ami quand ils m’ont embarqué ».

Mamadou Alpha Bah, ouvrier, soutient avoir été alpagué à la route Transversale numéro 7 (T7) lorsqu’il s’apprêtait à se rendre dans son lieu de travail. « On m’a arrêté à la T7 pendant que je voulais me rendre à la T8 pour travailler. »

Après la clôture des débats, le président a ordonné l’ouverture des réquisitions et plaidoiries.

Pour le représentant du ministère public, tous les prévenus ont participé à des attroupements sur la voie publique. « Je suis convaincu qu’ils étaient dans ces lieux, ce sont des personnes aguerries pour semer la terreur ». Il a demandé au tribunal de n’observer aucune clémence à l’égard des prévenus parce que les manifestations ont fait plusieurs dégâts humains et matériels.

Par ailleurs, il a requis que le tribunal retienne Amadou Lamarana Bah, Mamadou Alpha Bah, Alpha Oumar Diallo, Mamadou Aliou Diallo, Elhadj Amadou Diallo, Alpha Oumar Bah, Thierno Mamoudou Bah, Mamadou Aliou Bah pour les faits de participation délictueuse à un attroupement. Pour la répression, le procureur demande leur condamnation à 3 mois de prison, assortis sursis. Il demande également de maintenir Elhadj Amadou Diallo dans les liens de la culpabilité pour les faits de détention de chanvre indien en le condamnant à 1 an dont 5 mois assorti de sursis, et au paiement d’une amende de 500 000 GNF

Par contre, les deux avocats de la défense ont estimé qu’il n’y avait aucune preuve pour condamner leurs clients. « Aucune preuve n’a été apportée ici alors que le tribunal doit fonder sa décision sur celles qui sont présentées devant lui », a martelé l’un d’entre eux. C’est ainsi qu’ils ont demandé au tribunal de relaxer purement et simplement leurs clients.

Le tribunal a reconnu tous les prévenus coupables du délit de participation délictueuse à un attroupement avant de les condamner à 3 mois de prison assortis de sursis et au paiement d’une amende de 500 000 GNF pour chacun d’entre eux.

Mamadou Yahya Pétel Diallo pour Guineematin.com

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