Comme annoncé précédemment, le capitaine Cécé Raphaël Haba est à la barre ce lundi, 07 novembre 2022, devant le tribunal criminel, délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry. Il comparaît devant cette juridiction pour répondre d’un chapelet de crimes en lieu avec le massacre du 28 septembre 2009 au stade de Conakry. Et, dans sa déposition, il a confirmé les dires du Commandant Aboubacar Diakité, alias ‘’Toumba’’ sur « les contrevérités » de Marcel Guilavogui (un de leurs coaccusés) dans cette affaire. Il a aussi clamé son innocence et a proclamé la sincérité de Toumba, rapporte l’équipe de journalistes de Guineematin.com qui suit ce procès.
Tout blanc vêtu et chapelet en main, le capitaine Cécé Raphaël Haba s’est présenté au tribunal comme étant un « homme de Dieu » incapable de mentir. Il a plaidé non coupable des charges articulées contre lui dans le massacre du 28 septembre 2009 et il s’est défini comme un homme de paix dont les valeurs de moralité et de confiance sont connues de toute l’armée guinéenne.
« Je marche simple, sans arme, je ne provoque pas, je suis toujours en défensive. Je ne provoque jamais quelqu’un, je ne me fâche pas contre quelqu’un. Parce que si je me fâche contre quelqu’un, c’est la malédiction. Toute l’armée connaît qui est Cécé, toute la promotion connaît qui est Cécé. Je n’ai pas de compagnon. Mon compagnon, c’est le service. Après le service, c’est la maison. J’ai la tête sur les épaules », a-t-il indiqué.
Par ailleurs, Capitaine Cécé Raphaël Haba a évoqué les relations qui existaient entre lui, Dadis, Toumba et Marcel entre 2008 et 2009 (sous le règne du Capitaine Moussa Dadis Camara à la tête du CNDD). Il a notamment fait savoir que c’est Toumba qui a aidé Dadis à accéder au pouvoir au lendemain de la mort du Général Lansana Conté en 2008 en Guinée.
« Toumba a déjà tout dit. Par sa force, par sa technique, par son expérience, c’est lui qui a aidé le président Dadis à être au pouvoir. Il faut qu’on le reconnaisse. La vérité va encore retarder, mais ça finira par la vérité. La prise du pouvoir, il y avait le Malinké présent, il y a le Soussou qui était présent, mais il (Toumba) n’a pas regardé l’ethnie, il a regardé la foi, la confiance et l’alliance tenue. Mais, il a dit : si ce n’est pas Dadis, on préfère gâter tout. C’est un homme très sincère. Il ne parle pas. J’ai vécu avec lui. J’ai été envoyé auprès de lui par note de service. Parce qu’au prime abord j’étais avec grand Ko (Pivi). Mais, c’est là-bas que le président Dadis m’a repéré par la sagesse, par la confiance, il a envoyé Toumba et Marcel vers moi dans mon unité. Voici comment ils m’ont soutiré de Pivi et que je me suis rejoint au capitaine Dadis. Un dimanche, quand nous sommes partis chez lui, on a causé, je me suis présenté. Il (Dadis) me dit : pourquoi tu ne viens pas chez moi. J’ai dit : moi mon éducation ne me permet pas de venir chaque fois demander. Et, tout le camp Alpha Yaya le connaît… Il dit donc tu peux venir de temps en temps me saluer et rester avec les amis. J’ai dit : ok, il n’y a pas de problème. C’est comme ça qu’on a créé des liens et des bons liens. Et, ça n’a pas fait trois mois, le pouvoir est venu. Quand le pouvoir est venu, Toumba et Marcel m’ont encore repris. Parce que moi j’étais prêt à partir à l’Euro. J’ai dit que moi je ne veux pas rester à la présidence, je n’aime pas trop de bruits. J’aime ce qui est calme. Ils ont dit : non, allons on va te présenter le président Dadis. On est rentré, le président était en train de dormir. Toumba l’a tapé. Il dit : président, celui que tu nous as présenté et confié veut quitter pour aller ailleurs. Le président a dit : non, il ne faut pas qu’il quitte. Il reste avec toi. C’est comme ça que je suis resté avec Toumba. Et, à la veille, Toumba a fait une note de service devant le rassemblement. J’étais officiellement garde rapprochée aide de camp de Toumba », a expliqué le capitaine Cécé Raphaël Haba.
Saïdou Hady Diallo, Mohamed Doré et Amadou Lama pour Guineematin.com
