Cécé Raphaël Haba : « Konaté avait promis à celui qui trouve Toumba et Cécé une villa, plus 500 millions et une voiture »

Général à la retraite Sékouba Konaté, ancien chef de la junte guinéenne

Comme annoncé dans nos précédentes dépêches, le procès des auteurs présumés du massacre du 28 septembre 2009 s’est poursuivi ce lundi, 07 novembre 2022, devant le tribunal criminel de Dixinn (délocalisé dans l’enceinte de la Cour d’Appel de Conakry). Et, l’audience d’aujourd’hui a été consacrée à la déposition et à l’audition de l’accusé Cécé Raphaël Haba. Il a réfuté en bloc les charges qui pèsent à son encontre. Et, en répondant aux questions du ministère public, il a laissé entendre que le Général Sékouba Konaté (l’homme qui a dirigé la Guinée entre 2009 et 2010) avait à prix sa tête et celle du commandant Aboubacar Sidiki Diakité alias ‘’Toumba’’.

Guineematin.com vous propose ci-dessous un extrait de cette séance de questions-réponses entre le procureur Algassimou Diallo et l’accusé Cécé Raphaël Haba. 

Algassimou Diallo, procureur de la République près le Tribunal de première instance de Dixinn

Procureur Algassimou Diallo : Est-ce que vous confirmez que vous étiez le garde de corps attitré de monsieur Aboubacar Diakité alias Toumba ?

Capitaine Cécé Raphaël Haba : Oui !

Procureur Algassimou Diallo : A cette qualité, si je me trompe vous me rectifiez, parce que je ne connais pas tellement la matière, le garde du corps c’est celui qui s’occupe de la protection physique d’un individu ?

Capitaine Cécé Raphaël Haba : Oui !

 Procureur Algassimou Diallo : A ce titre, partout où se trouve la personne que vous devez garder vous devez y être ?

Capitaine Cécé Raphaël Haba : Oui !

Procureur Algassimou Diallo : Le 27 septembre vous aviez dit que vous êtiez en voyage à Labé. Vous êtes rentrés au petit matin. Votre épouse avait des ennuis de santé et que vous avez reçu une permission de votre chef pour aller rester à son chevet ?

Capitaine Cécé Raphaël Haba : Oui !

Procureur Algassimou Diallo : Le 28 donc,  monsieur Toumba a déclaré publiquement à cette barre, qu’il était sorti à la recherche de monsieur Moussa Dadis Camara. Vous qui êtes son garde du corps, où vous devriez être en ce moment, au moment où il était censé rechercher monsieur Moussa Dadis ?

Capitaine Cécé Raphaël Haba : Je vous ai expliqué ce matin. Ce jour, je suis venu trouver commandant Toumba dans sa chambre, habillé en maillot complet et couché dans son lit. Et, cela a mis une joie dans mon cœur, parce que ce jour-là,  j’allais me reposer. J’avais d’autres préoccupations et je l’ai posé.

Procureur Algassimou Diallo : Lorsque vous étiez en train de faire votre récit,  j’ai cru entendre que quelqu’un a voulu égorger votre épouse ? Où bien j’ai mal entendu ?

Capitaine Cécé Raphaël Haba à la barre

Capitaine Cécé Raphaël Haba: Oui. Ma femme est allée se cachée chez ma sœur à la Cimenterie. Donc, ils sont allés chercher ma sœur en disant que j’ai envoyé des sacs d’argent qu’ils sont en train de chercher. En ce temps, Konaté a dit : celui qui trouve Toumba et Cécé a une villa, plus 500 millions et une voiture… Donc, c’est dans ce sens là que ma propre sœur qui est excitée de ça, elle a montré là où ma femme était cachée. Elle a été traînée partout pour me chercher. Comme on ne m’a pas trouvé, on l’a envoyé à la présidence pour dire qu’ils vont l’égorger.

Procureur Algassimou Diallo : Par qui ?

Capitaine Cécé Raphaël Haba : Par des personnes inconnues.

Procureur Algassimou Diallo : Et ces recrues qui étaient venues à Kaléah,  qu’on entrainait et qu’on entretenait dans l’enceinte du camp. Vous les avez vus ?

Capitaine Cécé Raphaël Haba : Oui,  je les ai vus. Je ne vais pas mentir. Je les ai vus quand même avant de partir à Labé.

Procureur Algassimou Diallo : Vous saviez que c’était des recrues de Kaléah ?

Capitaine Cécé Raphaël Haba: Ah, je les ai vus quand même. Je ne sais pas s’ils étaient des recrues de Kaléah. Mais, c’est des nouveaux visages que j’ai vus.

Procureur Algassimou Diallo : Dans l’enceinte du camp, ces gens marchaient avec les haches ou bien ils marchaient avec des cauris sur la tête.

Capitaine Cécé Raphaël Haba : Non, dans l’enceinte, je ne les ai pas vus marcher avec des haches ou des cauris…

Saïdou Hady Diallo,  Mohamed Doré et Amadou Lama pour Guineematin.com

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