Violences dans un atelier de couture : un garde pénitentiaire jugé par le tribunal de Dixinn

Le procès de Fungbé Traoré, garde pénitentiaire, s’est ouvert ce mercredi, 16 novembre 2022, devant le Tribunal de première instance de Dixinn, délocalisé à la mairie de Ratoma. Poursuivi pour violences ou voies de faits, le prévenu n’a pas répondu à sa convocation. Cette première audience s’est déroulée donc à son absence, a constaté un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

Fungbé Traoré est poursuivi par M’Mah Hawa Camara, couturière, qui l’accuse d’avoir commis des violences ou voies de faits dans son atelier de couture. Selon nos informations, Fungbé Traoré avait sa fille, Doussou, inscrite à l’atelier de M’Mah Hawa. Un jour, alors que sa maîtresse était absente, la fille du prévenu aurait reçu un de ses amis à l’atelier.

Après les salutations d’usage, les deux auraient entamé une conversation diffamatoire, toute chose qui violait le règlement intérieur de l’entreprise. Instinctivement, l’adjointe de M’Mah Hawa, Mamaissata Camara, aurait demandé que Doussou Traoré arrête ou qu’elle quitte les lieux. Choquée par cette situation, la jeune fille serait partie se plaindre auprès de son père. Et ce dernier serait venu tout mettre sens dessus dessous.

Appelé à la barre pour livrer sa version des faits, Fungbé était aux abonnés absents, ce qui a mis en colère le représentant du ministère public : « Madame la présidente, j’ai personnellement appelé le prévenu en question, c’est un garde pénitentiaire ; mais, je ne l’ai pas eu. J’ai donc appelé ses collègues pour leur demander de m’aider à l’informer. Finalement, ceux-là m’ont dit qu’il était informé mais qu’il refusait volontairement de comparaître par devant vous », a indiqué le procurer, Amara Camara, qui a promis toutefois « de faire en sorte qu’il soit là lors de la prochaine audience ».

En l’absence du prévenu, la plaignante a été appelée à la barre pour donner sa part de vérité dans cette affaire. « Madame la présidente, j’ai porté plainte contre Fungbé Traoré, parce qu’il s’est bagarré dans mon atelier et a battu l’une de mes apprenties. Celle qu’il a frappée vit avec moi depuis qu’elle avait six ans, je fais donc office de mère pour elle, parce que la sienne est décédée. Quand Fungbé est venu avec sa fille, il lui a demandé qui l’a battue, elle a pointé mon adjointe, il est directement allé vers elle sans rien demander à personne.

Il lui a administré une paire de gifles et l’a balayée. Elle venait de subir une intervention chirurgicale il y a juste deux mois, elle n’a donc pas pu se relever, il a fallu qu’on l’emmène à l’hôpital. Une autre apprentie, choquée par ce qui venait de se passer, lui a jeté une chaussure. C’est comme ça qu’il est allé vers sa voiture, prendre un couteau et dire qu’il va poignarder celle qui a jeté la chaussure sur lui. Il a été stoppé par l’intervention des jeunes du quartier qui ont menacé de s’attaquer à lui s’il s’en prenait encore aux filles. Moi, j’étais absente. En repartant, il a dit à mon adjointe que même moi sa maîtresse, si je déconne, il sait quoi faire et que lui est un militaire », a expliqué M’Mah Hawa Camara.

En réexaminant le dossier, le tribunal fait savoir à M’Mah Hawa qu’elle n’a pas qualité de partie civile dans cette affaire, n’étant pas celle qui a subi les violences ou voies de fait. Mamaissata Camara étant âgée de 22 ans, et donc majeure, est la seule qui puisse se porter partie civile dans cette affaire.

Ayant donc constaté le défaut de qualité de la partie civile, la présidente du tribunal a renvoyé l’audience au 23 novembre 2022 pour la comparution des parties concernées.

Saidou Toulet Diallo pour Guineematin.com

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