Caporalisation du dialogue : 13 coalitions politiques et faîtières de la société civile dénoncent les facilitatrices

Plusieurs coalitions politiques et faîtières de la société civile décident de surseoir leur participation au cadre de dialogue inter-guinéen en cours à Conakry. Au nombre de 13, ces entités issues des forces vives de la nation se sont retirées en pleine plénière ce lundi, 5 décembre 2022, pour exiger le retour sur l’agenda initial adopté en plénière du jeudi 24 novembre 2022  et des débats contradictoires sur tous les thèmes en plénière avant le vote (entre autres), a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Ce sont les coalitions politiques et faîtières de la société civile comme ADC-BOC, COPED, CPR, CNOSC, PCUD, JEUNESSE-CEDEAO et CPA qui ont décidé de suspendre leur participation au cadre de dialogue jusqu’à la satisfaction totale de leurs revendications. S’exprimant au nom de ses paires, Honorable Oyé Béavogui, le secrétaire général par intérim du PDG-RDA et délégué de la coalition COPED au cadre de dialogue, est largement revenu sur les raisons de ce retrait.

Oyé Béavogui, SG du PDG-RDA et délégué de la COPED au cadre de dialogue et membre des coalitions dissidentes

« Nous avons été désagréablement surpris que le chronogramme a été modifié sans le consentement des délégués au niveau des plénières. Donc, nous nous sommes dits qu’il y a une sorte de caporalisation et d’instrumentalisation du cadre de dialogue. Et, ça ne peut pas marcher. Nous sommes venus défendre le peuple de Guinée. Il est question que quand les choses doivent se faire, que ça se fasse dans les règles de l’art. Nous nous sommes dits que l’agenda qui a été voté le jeudi 24 novembre 2022, il faut qu’on revienne dessus et qu’on puisse être respectueux de cet engagement pour les questions de démocratie. Le deuxième élément, c’est la question de représentativité du cadre élémentaire du vote. Parce qu’on discute, si on ne se comprend pas, automatiquement on fait le vote. Souvenez-vous qu’il y a des entités qui sont représentées ici par 12 ou 13 délégués. Nous avons exigé donc que chaque entité soit représentée par deux délégués pour qu’il y ait une parité au niveau du vote. Il y a d’autres aspects qui concernent les thématiques qui  sont d’une importance majeure. Pour nous, si elles doivent être débattues, il faut que le débat soit contradictoire et que nous ayons le temps nécessaire pour pouvoir discuter. Malheureusement, le chronogramme qui a été présenté ne tient pas compte vraiment de cet aspect. C’est pourquoi nous demandons à ce que nous revenions à une ou deux thématiques qui soient débattus par jour », a-t-il expliqué.

Par ailleurs, Oyé Béavogui a exprimé des regrets sur le fait que la question de l’organe de gestion électorale (OGE) a été écartée des 13 thématiques en débat.

« La question fondamentale qui fait divergence entre le CNRD et les acteurs politiques, c’est la question de l’organe de gestion électorale. On n’a pas compris le fait que ce thème soit exclu. Il y a 13 thématiques. Le point fondamental qui fait l’objet de dissension n’est pas inscrit. Donc, nous avons exigé à ce que la question de l’organe de gestion électorale soit remise au niveau des thématiques pour que les gens puissent travailler réellement de fond en comble pour que nous puissions avoir une solution à ce élément. Une façon pour amener les autres entités de comprendre la nécessité de reprendre le cadre de dialogue. Et, nous qui sommes venus par respect de principe, qu’on puisse vraiment aller de l’avant. On nous a soumis aujourd’hui  trois thématiques, mais je vous assure que personne n’a eu le temps de discuter. Les gens viennent présenter comme si on n’était en séminaire. Ça ne ressemble nullement pas à un dialogue. On s’est dit donc, puisse qu’on n’a pas le temps de discuter de trois thématiques, on a dit au moins qu’ils nous laissent présenter une thématique ou deux, à défaut, pour que les gens puissent poser toutes les questions et inquiétudes par rapport… L’idéal, ce n’est pas de bouder le cadre de dialogue. Mais, nous qui avons accepté de prendre part à ce cadre de dialogue, c’est que quelque part nous sommes animés d’esprit patriotique. Donc, si nos revendications ne sont pas prises en compte, il va s’en dire que chaque entité devra prendre ses responsabilités par rapport au lendemain de la Guinée, chacun sera libre de prendre position ou de s’affirmer à la non prise en compte de ses revendications », a indiqué Oyé Béavogui.

Malick DIAKITE pour Guineematin.com 

Tel : 626-66-29-27 

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