Attribution de l’organisation de ‘’Miss Guinée’’ à KPAAF : « une concurrence déloyale », estime Johanna Barry (COMIGUI)

Johanna Barry, présidente du COMIGUI (Concours Miss Guinée)

Comme annoncé précédemment, le ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat a annoncé avant-hier, lundi 05 décembre 2022, l’attribution à l’entreprise KPAAF l’organisation du concours national de beauté ‘’Miss Guinée’’ éditions 2022-2023. Cette décision a été motivée par le fait que « l’offre de KPAAF a obtenu une note globale de 73,75/100 points ». Mais, pour Johanna Barry, la présidente du COMIGUI (la structure qui a jusque-là organisé ce concours de beauté en Guinée), cette décision du département de la culture relève de la concurrence déloyale. Au micro de Guineematin.com ce mardi, cette célèbre chanteuse guinéenne et actrice de mode a exprimé sa « déception » face à cette situation.

« D’abord, c’est une concurrence déloyale. Il ne peut pas exister deux comités, c’est impossible. A la base, nous nous sommes une association, nous existons depuis 2008. Comme dans tous les pays où se déroulent ces  activités, ce sont les ONGs ou associations qui le font. Le ministère de la culture ne peut pas avoir cette mission. Moi, mon arrêté, je l’ai délivré au ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation. Un arrêté, il n’y a qu’un décret pour l’enlever. Une soumission ou un appel d’offres ne peut pas annuler un arrêté », a expliqué Johanna Barry avec désolation.

Selon les informations, la présidente du COOMISGUI (la structure qui bataillait pour récupérer des mains du COMIGUI l’organisation de Miss Guinée depuis quelques années) est aussi la fondatrice du KPAAF. Ce qui, aux yeux de Johanna Barry, rappelle l’épisode Bantama Sow (ancien ministre de la Culture) en 2021 qui avait voulu retirer le concours Miss Guinée des mains du COMIGUI au profit du COOMISGUI.

Johanna Barry, présidente du COMIGUI (Concours Miss Guinée)

« Ça ne m’étonne pas du fait que ce soit ces filles-là qui se sont accaparées de l’élection Miss Guinée. Quelque part, je sais que Bill de Sam et Bantama Sow sont liés. La dernière fois que j’ai vu Bill de Sam en Côte d’Ivoire, après son album « Sokolon », je l’ai vu près de Bantama Sow. Et, je considère que jusqu’à présent c’est Bantama Sow qui gère le ministère de la culture. Étant en exil, il tire le ficèle. Quelque part, je peux dire que c’est son élève qui est là », a-t-elle indiqué.

Face à ce qu’elle considère comme une trahison et un manque de respect, la présidente du COMIGUI ne compte pas se laisser faire. Elle promet de continuer ses activités sur le terrain pour organiser le concours Miss Guinée.

« Le compte rendu du conseil des ministres du 22 Juillet, il est dit : le COMIGUI relance ses activités avec restructuration. Le français est clair, on n’a pas dit le ministère organise. On a dit relance ses activités du comité Miss Guinée avec de nouvelles bases. Ça m’a un peu étonné, parce j’ai été reçu le 21 juillet par le ministre Bill de Sam. Il m’a appelé à 7 heures, je dormais, pour me dire qu’il voulait me rencontrer d’ici 10 heures, d’aller seul. Mon mari m’a déposée, je suis allée à son bureau, il y avait son secrétaire général, son conseil juridique, sa cheffe de cabinet et Djessira Condé. On s’est bien salués, après il m’a dit : la première chose que je vais t’annoncer est que tu vas reprendre tes activités. Je lui ai dit : merci beaucoup monsieur le ministre. Après, il m’a dit : on va restructurer, on va mettre des gens, même ceux avec qui tu n’as pas envie de travailler. J’ai dit : d’accord, il n’y a aucun problème, je l’ai déjà fait avec Bantama. Ensuite, le ministre m’a dit de rester en contact avec son secrétaire général et son conseiller juridique. Pendant 4 mois, malheureusement, j’étais entre les deux. C’était du ping pong, rien en a résulté », a indiqué Johanna Barry.

Djenabou Diallo pour Guineematin.com

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