CRIEF : Boussouriou Diallo, comptable de Satina RCI, jugé pour plus de 1 556 000 000 de francs CFA

Poursuivi pour des faits présumés de « faux usage de faux en écriture » au préjudice de la société Satina représentée par son PDG Mamadou Lamine Diallo, le prévenu Mamadou Boussouriou Diallo a de nouveau comparu mercredi dernier, 27 décembre 2022, devant la Chambre de jugement de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). C’était en présence de la partie civile. Et, dans sa déposition, le mis en cause a nié les faits à lui opposés, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Les faits poursuivis dans cette affaire portant sur un montant de plus de 1 556 000 000 de francs CFA. Et, ils se seraient déroulés en République de Côte d’Ivoire entre 2017 et 2021. Mamadou Boussouriou Diallo est poursuivi devant cette juridiction spéciale en tant que comptable de la société Satina en Côte d’Ivoire. Et, selon les déclarations faites devant la Cour, les faits mis à sa charge ont été constatés à partir du moment où le gérant de la société a constaté une baisse de part de marché qui est passée de 55% à 45%.

Interrogé sur les faits allégués contre lui à la barre, Mamadou Boussouriou Diallo a réfuté en bloc ces accusations.

« Moi, je travaillais à la société GAC où j’étais payé à quatre millions de francs guinéens. C’est de là que j’ai été recruté par la société SATINA en tant que comptable pour sa filiale située en Côte d’Ivoire. Et, le 17 juillet 2017, je suis allé en Côte d’Ivoire pour prendre fonction. Là, on me payait à 250 000 FCFA. J’ai travaillé en tant que comptable de Satina en Côte d’Ivoire pendant plus de 3 ans.

Mais, je ne faisais que mon travail de comptable, puisque les tâches sont bien réparties entre les travailleurs que nous sommes. Chacun avait son travail. Que ce soit le gérant, le comptable que je suis, le caissier etc. Moi je gérais les reçus, les factures et je faisais les enregistrements des reçus et factures. Donc, je faisais la situation des états comptables. Je ne voyais pas l’argent des marchandises de Satina, je ne livre pas de marchandises. Parallèlement, je faisais d’autres affaires avec des collaborateurs. Ce qui ne m’est pas interdit en étant comptable de Satina, c’est-à-dire l’exercice de la fonction de comptable au compte de Satina. Les accusations portées contre moi ne sont pas vraies », a expliqué le prévenu.

Le représentant de la partie civile (qui est la société Satina), M. Mamadou Lamine Diallo, a aussi donné sa version des faits dans cette affaire. Et, dans ses explications, le poursuivant a déclaré avoir constaté une perte de plus de 1 556 000 000 de FCFA.

« En 2017, on a créé une filiale de SATINA pour la Côte d’Ivoire. Quand il s’est agi de trouver un comptable pour cette filiale, j’ai proposé un comptable. Mon collaborateur Mamadou Saliou Boussoura Diallo a proposé son neveu Mamadou Boussouriou Diallo que moi je ne connaissais pas. On a finalement pris Mamadou Boussouriou Diallo après des discussions houleuses entre mon collaborateur et moi. C’est ainsi que Boussouriou est allé en Côte d’Ivoire en qualité de comptable au compte de la filiale SATINA. Maintenant, le 31 décembre 2020, Boussouriou Diallo a produit un rapport. Puis en avril 2021, Boussouriou a un autre rapport.

Après la production de ces deux rapports, on s’est rendu compte deux mois plus tard qu’il y a eu une baisse de part de marché de 55% à 45%. Il nous a été demandé d’améliorer le capital, d’engager de nouvelles commandes, mais nous avons dit qu’on ne peut améliorer le capital et engager de nouvelles commandes si on n’a pas fait la situation des états financiers alors qu’il y a une baisse de part de marché dont la justification n’est pas étayée. C’est ainsi que j’ai demandé à ce que Boussouriou nous fasse la situation financière.

Mais, à partir de là, chaque fois qu’on lui disait d’aller au bureau pour faire la situation, il dit qu’il est malade. Et, finalement, il a disparu. Son numéro ne passait plus. C’est ainsi que son oncle Mamadou Saliou Boussoura et moi, nous nous sommes rendus en Côte d’Ivoire pour voir la situation. Après tout, on arrive en Côte d’Ivoire, son oncle, après plusieurs négociations, a réussi à avoir la possibilité avec Boussouriou le moyen d’accès à son ordinateur pour faire la situation financière avec un expert comptable. On a fait le constat d’un manquant de plus de 1 556 000 000 de francs CFA.

Nous avons cherché Boussouriou, finalement il a demandé qu’on aille le rencontrer à Lola. Parce que nous on voulait qu’il restitue le montant qui manque, le reste on gère à l’amiable. Mais, il nous a dit qu’il a utilisé tout le montant dans le jeu de hasard. On lui a dit d’aller avec nous en Côte d’Ivoire, il n’a pas voulu et les autorités de Lola nous ont dit de venir à Conakry.

A Conakry, on est allé à la gendarmerie de Hamdallaye où il a encore reconnu les faits. Nous lui avons encore demandé de restituer l’argent qu’il a pris, il dit qu’il l’a utilisé entièrement dans le jeu de hasard. Et nous, nous avons dit que nous ne croyons pas à ça. Il nous a fait savoir que c’est lui a pris l’argent et que personne d’autre n’est associée à ses opérations. Voilà pourquoi donc on a porté plainte contre lui pour des faits de faux et usage de faux en écriture portant sur ce montant de plus d’un milliard de francs CFA », a indiqué M. Mamadou Lamine Diallo, le PDG de SATINA.

Mamadou Saliou Boussoura Diallo, l’oncle du prévenu Mamadou Boussouriou Diallo, a aussi été appelé à la barre à titre de simple renseignement par le juge Alseny Mabinty Camara, assisté de M. Mamadou Tahirou Baldé et de M. Mohamed Samoura. Et, il a corroboré les propos de Mamadou Lamine Diallo.

Après sa déposition, la Cour a renvoyé l’audience au 14 décembre prochain pour la comparution du comptable Mamadou Saïdou Diallo qui a effectué la situation comptable qui a permis à la partie civile d’épingler le prévenu.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

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