TPI de Mafanco : 5 personnes dont 3 léonaises condamnées pour détention, consommation et vente de stupéfiants

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Fodé Sanoh, Mouloukou Souleymane Sandé Camara, Aboubacar Bangoura et trois léonaises (Kadiatou Conté, Mariama Bangoura, Maïmouna Youla) ont été jugés hier, lundi 12 décembre 2022, par le tribunal de première instance de Mafanco. Et, devant cette juridiction, ils ont tous été déclarés coupables des faits de « détention, consommation et vente de stupéfiants » qui leur sont reprochés. Et, ils ont été condamnés à des peines assorties de sursis, excepté Aboubacar Bangoura qui a été renvoyé des fins de la poursuite pour délit non constitué, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Les six (6) prévenus ont tous été arrêtés à ‘’Chicago’’ au bord de la mer au quartier Coléah, dans la commune de Matam. À tour de rôle, ils sont passés à la barre où les charges qui pèsent contre eux leur ont été signifiées. Fodé Sanoh, Kadiatou Conté, Mariama Bangoura, Maïmouna Youla ont reconnu les faits. Et, c’est Fodé Sanoh, pêcheur, qui a fait la première déposition dans laquelle il a reconnu avoir été interpellé en possession de 6 kilogrammes de chanvre indien. « Je vends de la nourriture et de la drogue dans mon bar, au bord de la mer, depuis 3 ans. Je consomme de la drogue, mais je ne vends pas du Kush », a-t-il avoué.

Il a été suivi par Kadiatou Conté, marchande, qui a également reconnu avoir été arrêté avec 1 kilogramme de chanvre indien. « Je vends de la drogue à cause de la galère, parce que mes affaires ne marchent pas ici comme en Sierra Leone. Mais, c’est le jour où je l’ai achetée qu’ils m’ont arrêtée », a-t-elle déclaré.

Cette autre marchande, Mariama Bangoura, a dit avoir ramassé la drogue jetée par les jeunes. « Ce n’était pas une grande quantité. Les jeunes viennent jeter ça là-bas (à Chicago) quand ils pensent que c’est gâté. Donc, j’ai ramassé pour voir. Le jour où j’ai été arrêtée, ils m’ont trouvé avec mon bébé d’un an et 6 mois. Quand on est arrivés à la police, je l’ai confiée à quelqu’un (de sa famille) », a-t-elle raconté.

Également, Maïmouna Youla, une marchande âgée de 21 ans, a lors de son premier passage reconnu les faits mis à sa charge. Mais, après, elle s’est rétractée pour dire qu’elle ne vend que de la boisson. « Je vis seule dans une cabane à Chicago (Coléah). Je suis venue en Guinée pour vendre des boissons (jus et alcool) », a-t-elle dit.

Mouloukou Souleymane Sandé Camara, agent de sécurité, a lui réfuté les accusations contre lui. « Rien n’a été pris sur moi. Ces gens-là (les forces de sécurité) sont venus le matin, j’ai vu les pick-up et ils ont arrêté les gens n’importe comment. Ils m’ont arrêtée et envoyée dans leur pick-up, j’ai trouvé les autres (les prévenus) là-bas. Je travaille à Chicago pour une société marocaine », a-t-il soutenu.

Tout comme le précédent prévenu, Aboubacar Bangoura, âgé de 18 ans, n’a pas reconnu les faits. Et, il a dit être allé là-bas pour jouer au football. « Ils sont descendus là-bas aux environs de 11 heures. J’étais avec des amis qui ont fui, je suis allé m’asseoir quelque part. Un policier est venu me trouver là-bas, il m’a dit de me fouiller. Mais, je n’avais rien. Il m’a dit de partir. Après, le Colonel m’a dit de monter dans le pick-up », a-t-il dit.

Le tribunal a clos les débats et il a donné la parole au ministère public pour ses réquisitions. Le procureur a rappelé que les prévenus ont été arrêtés au bord de la mer en pleine journée en possession de deux sacs remplis de drogue, plus des couteaux, un chapeau militaire et une cagoule. Alors, il a requis 6 mois dont 2 mois assortis de sursis contre Fodé Sanoh, Kadiatou Conté, Mariama Bangoura, Maïmouna Youla et Mouloukou Souleymane Sandé Camara. Il a par contre demandé au tribunal de déclarer Aboubacar Bangoura non coupable.

Mais, le seul avocat présent dans cette procédure et qui s’est constitué pour Mouloukou Souleymane Sandé Camara a soutenu que son client n’est pas coupable des faits qui lui sont reprochés.

« Le parquet a perdu la ligne sur tous les fronts. Il a pris le dossier avec banalité. Les droits de M. Camara ont été bafoués et ils ne lui ont pas été notifiés. C’est un agent de sécurité qui cherche à gagner sa vie dignement, ce n’est pas un drogué. C’est quelqu’un que je connais depuis l’enfance. Il n’y a aucune preuve contre lui », a-t-il indiqué avant de demander que Mouloukou Souleymane Sandé Camara soit renvoyé des fins de la poursuite.

Statuant sur siège, le tribunal a déclaré Aboubacar Bangoura non coupable et l’a renvoyé des fins de la poursuite au profit du doute. Mais, il a déclaré les cinq (5) autres prévenus coupables des faits de « détention, consommation et vente de stupéfiants ». Et, pour la répression, il a condamné Maïmouna Youla et Mariama Bangoura à 2 ans de prison assortie de sursis ; Fodé Sanoh, Kadiatou Conté et Mouloukou Souleymane Sandé Camara à 18 mois de prison dont 12 mois assortis de sursis et au paiement d’un million de francs guinéens d’amende chacun. Le tribunal a par ailleurs ordonné la confiscation du scellé au profit de l’État en vue de son incinération.

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com

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