Trois abstentions pour la LFI 2023 : « l’écrasante majorité des entreprises minières sont exonérées d’impôts »

Mamadou Fadia Baldé, conseiller national de la transition

Les conseillers nationaux de la transition ont adopté à une majorité écrasante le volet recettes de la Loi de Finances Initiale (LFI), exercice 2023, ce samedi, 17 décembre 2022. Sur les 71 conseillers nationaux qui étaient présents, 67 y ont accordé un vote positif. On a aussi enregistré 1 vote négatif et 3 abstentions. Pour justifier leur position, les abstentionnistes disent n’avoir pas obtenu de réponses à leurs préoccupations, surtout par rapport aux avantages accordés aux entreprises minières, a constaté sur place Guineematin.com à travers ses reporters.

C’est Sayon Mara, représentant du RPG arc-en-ciel, Mamadou Baïlo Diallo, représentant l’UPR, et Mamadou Fadia Baldé, représentant de l’UFDG, qui se sont abstenus de se prononcer sur le volet recettes de la LFI 2023. Interrogés, ils en ont expliqué les raisons.

Mamadou Fadia Baldé, conseiller national de la transition

Fadia Baldé : « C’est la deuxième fois que nous sommes dans cet exercice parce que nous avions déjà fait un premier exercice qui consistait à la loi de finances rectificative 2022 ; malheureusement, on avait fait beaucoup de recommandations qui devraient être prises en compte. Et nous avons constaté que la même chose revient sur la loi de finances initiale 2023. C’est notamment la mobilisation des recettes en ce qui concerne les mines. Nous avons constaté que la plupart des recettes minières dans le volet recettes de la LFI (loi de finances initiale). Alors qu’aujourd’hui notre pays est réputé être un pays minier. Donc, les recettes de l’Etat se basent plutôt sur la mobilisation, sur les taxes, sur les biens et services au lieu des mines, de l’espace aérien, de l’espace maritime ; tout ça, c’est zéro. Dès lors que nous n’avons pas compris ça, c’est ce qui nous amène vraiment à nous abstenir à valider cette partie de la loi de finances initiale exercice 2023 ».

Mamadou Baïlo Diallo, conseiller national de la transition

Mamadou Baïlo Diallo : « Nous avons examiné de façon minutieuse le bottin qu’ils ont mis à notre disposition. Nous avons compris que l’écrasante majorité des entreprises minières qui sont dans notre pays sont exonérées d’impôts et la charge financière repose considérablement sur les épaules des pauvres populations, c’est-à-dire que ce sont les taxes et redevances des entreprises guinéennes qui soutiennent à plus de 50% l’économie nationale. Donc moi, j’ai estimé qu’il y a des entreprises qui prospèrent dans ce pays et que ces entreprises-là, si elles s’acquittaient de leurs taxes, tout ça pouvait aider le guinéen à respirer. Aujourd’hui, vous n’êtes pas sans savoir que la vie est très difficile dans les bas quartiers. Donc, c’est pour cela que moi, je me suis abstenu. Je me suis dit que tant que je ne verrai pas des lignes claires concernant ces sociétés minières qui vont payer des taxes à l’Etat, je ne vais pas continuer à accompagner ce budget, surtout que c’était la même chose à la LFR (loi de finances rectificative 2022). On a posé des questions, mais nous, à l’époque on était pas satisfait des réponses apportées sur ces questions-là et la même chose revient sur la loi de finances initiale (LFI). Donc, il est de mon devoir, parce-que je suis là au niveau de la représentation nationale, de voir aussi le niveau de vie de mes compatriotes à la base pour dire que ce budget va les aider à s’épanouir et si le budget repose largement sur leurs épaules ; ça veut dire que ce budget l’Etat va encore sucer considérablement ces peu de ressources que nous avons à l’interne », a-t-il expliqué.

Ansou Baïlo Baldé, Abdallah Baldé et Ibrahima Bah pour Guineematin.com

Tel : 622 56 11 82

Facebook Comments Box