Viol sur une fillette de 4 ans à Conakry : Yamoussa Camara risque 10 ans de réclusion criminelle

Menuisier de profession, Yamoussa Camara était à la barre du tribunal de première instance de Dixinn hier, lundi 19 décembre 2022, pour des faits de viol sur mineure. Alors que le jeune homme nie les faits qui lui sont reprochés, le parquet a requis sa condamnation à 10 ans de réclusion criminelle, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

 Selon nos informations, les faits de viol présumé sur F.D, une fillette de 4 ans, ont eu lieu le jeudi, 8 décembre 2016, au quartier Dar-Es-Salam, dans la commune de Ratoma. Après les faits, Yamoussa Camara sera mis aux arrêts, inculpé avant d’être placé sous mandat de dépôt à la maison centrale de Conakry le 16 décembre 2016. Après avoir passé six ans de détention, l’accusé a commencé à s’expliquer à la barre du tribunal de Dixinn. Après la lecture de l’ordonnance de renvoi devant la juridiction de jugement, Yamoussa Camara a nié les faits.

Par la suite, c’est la mère de la victime, dame Aissata Sylla, a expliqué ce qu’elle sait de cette affaire de viol présumé. « Ce jour, j’étais à l’université. A mon retour, Aicha Cissoko qui a lavé la fillette m’a dit qu’elle se plaint de douleurs au niveau du bas ventre. Comme elle parle, je lui ai demandé ce qui n’allait pas. Elle m’a dit que c’est Yamoussa qui l’a blessé. Mais moi, je pensais que c’est le petit Moussa qui est chez nous. Quand j’ai appelé petit Moussa, la fillette m’a dit que ce n’est pas lui, mais plutôt c’est Yamoussa Camara… J’ai informé les autorités locales et j’ai porté plainte. A la gendarmerie, il a reconnu les faits m’a demandé pardon », a-t-elle expliqué.

Cependant, l’accusé nie en bloc les faits de viol mis à sa charge. Pour lui, il a mis la fillette sur ses jambes juste pour la consoler. « Je n’ai pas touché cette fillette. D’ailleurs, c’est la fille à ma sœur. Moi je ne peux pas faire ça. Ce jour, je revenais du travail, j’avais des arachides avec moi. Elle m’a demandé de lui en donner. J’ai refusé de lui donner. Quand elle a tendu la main, j’ai tapé sa main et elle a pleuré. Pour la calmer, je l’ai mise sur mes pieds. C’est tout ce qui s’est passé entre nous », a dit l’accusé.

Pourtant, insiste le procureur Alpha Bacar Cissé, « vous avez reconnu les faits à la gendarmerie et devant le juge d’instruction, et vous avez même demandé pardon. Pourquoi demandez-vous pardon pour un fait que vous n’avez pas commis ? ».

Et l’accusé Yamoussa Camara de répondre : « Moi, affaire de justice, je ne connaissais pas. Et comme ma liberté était en jeu, j’ai demandé pardon. J’avais peur et j’étais effrayé… »

Prenant la parole pour ses réquisitions, le procureur Alpha Bacar Cissé a laissé entendre que les « faits, tels que prévus par les dispositions de l’article 268 du code pénal guinéen, sont foncièrement établis à l’encontre de l’accusé qui comparait devant ce tribunal.  Mais l’accusé est en train de se renier parce qu’il est complètement désarmé.  C’est un accusé téméraire qui doit être puni à la hauteur de sa témérité. Il n’y a aucun aspect qui fait peur à un accusé devant le juge d’instruction.  Une fillette de 4 ans ne peut pas l’indexer comme étant son bourreau s’il ne l’était pas…Le ministère public vous demande de le retenir dans les liens de la prévention de viol.  Pour la répression, vous le condamnerez à 10 ans de réclusion criminelle… ».

Pour sa part, la défense par la voix de Me Amadou Oury Binta Bah a plaidé le doute dans cette affaire avant de demander au tribunal de libérer son client. « Nous plaidons le doute dans cette affaire. Nous sollicitons de déclarer l’accusé non coupable des faits de viol et de renvoyer la partie civile et le ministère public à mieux se pourvoir », a-t-il plaidé.

Le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 16 janvier 2023.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel :620 589 527/664 413 227

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