En prélude à la tenue du discours de fin d’année du président de la transition, le Colonel Mamadi Doumbouya, ce samedi 31 décembre 2022, Guineematin.com a joint au téléphone Keamo Bogola Haba. Lors de cet entretien, le président du FNDT a dit ses attentes pour l’année 2023 et a fait des recommandations. M. Haba espère que des prisonniers pourront bénéficier d’une grâce présidentielle et invite la junte au pouvoir à promouvoir le secteur privé pour réduire le taux de chômage en Guinée.
Après avoir reconnu quelques avancées enregistrées en 2022 par les putschistes du CNRD, notamment l’ouverture du cadre dialogue (boycotté par les grandes coalitions politiques et sociales), le président du Front national pour la défense de la transition s’attend ce soir à un discours rassurant. Il compte sur la libération de plusieurs détenus politiques.
« Au niveau politique, je crois qu’il doit continuer à tendre la main comme il l’a toujours fait depuis qu’il est au pouvoir, le 05 septembre 2021. Nous attendons qu’il continue à tendre la main à tout le monde. Nous ne souhaitons pas aussi qu’il tienne un discours qui puisse mettre la justice en position de faiblesse. Il faut toujours donner la force à la justice, mais en demandant à chacun de rentrer et qu’il n’y aura pas la chasse aux sorcières comme il a toujours fait depuis le début. Nous pensons que beaucoup de prisonniers vont bénéficier d’une grâce pour qu’on libère encore les prisons. Parce que depuis que nous nous sommes sortis de prison, le 7 septembre, chaque année, nous plaidons pour cela pour qu’on désengorge les prisons. Le Président a cette possibilité pour ceux qui sont déjà jugés ou ceux qui ont commis des infractions mineures. C’est important que le Président fasse un geste en leur faveur », a dit l’ancien prisonnier du troisième mandat d’Alpha Condé.
Cet acteur politique invite la junte à relancer l’économie pour réduire le taux de chômage en faisant un coup de pousse aux investisseurs étrangers. « Ces 20 dernières années, les grandes entreprises ont fermé. Il faut donc que le Président de la République et son gouvernement fassent un effort extraordinaire pour que nous puissions avoir suffisamment d’emplois en 2023 avec le secteur privé. Parce que dans la logique, 90 à 94 pour cent des emplois d’un pays sont créés par le secteur privé ; et, les 7 pour cent sont créés par l’État. Mais, dans notre pays, c’est le contraire. C’est plutôt l’État qui crée le plus grands nombre d’emplois et ça fait pratiquement que l’économie est moribonde, nous n’avons pas de pouvoir d’achat. Il faut absolument que l’effort soit mis sur l’emploi. Il faut rassurer les investisseurs privés. Il faut l’accompagnement du secteur privé. Il faut discuter avec les banques, attirer les investisseurs étrangers pour que nous puissions absorber un bon nombre de chômeurs parce que vraiment c’est criard. Les personnes bien qualifiées sont transformées en taxi motards. Vraiment, la pression est grande dans les familles à cause du chômage », a indiqué Bogola Haba
Kaïn Naboun TRAORÉ pour Guineematin.com
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