Retard du paiement des enseignants contractuels : Alseny Mabinty Camara interpelle les autorités

Le Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation avait informé les enseignants contractuels du début du paiement couplé de leurs salaires à leur enregistrement pour l’obtention des actes de naissance biométriques pour le 3 janvier 2023. Alors que des voix se lèvent pour dénoncer cette situation, le coordinateur national des enseignants contractuels regrette et interpelle les autorités. Alseny Mabinty Camara l’a dit dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com hier, lundi 9 janvier 2023.

Le mois de septembre dernier, à l’orée de l’ouverture des classes, le Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation avait annoncé le recrutement de plus de 15 000 enseignants contractuels pour combler le déficit d’enseignants. Cette annonce a été effective sur le terrain, et ces enseignants dispensent les cours dans les classes. Par la suite, Mory Condé a annoncé le début de la paie des enseignants pour le 3 janvier 2023, il a annoncé le début de la paie des enseignants contractuels.

Mais, cette annonce peine à être une réalité sur le terrain. Cela s’explique par le retard enregistré dans le processus de recensement. « Jusqu’à date, c’est l’opération de recensement qui continue sur le terrain, le Grand Conakry, comme à l’intérieur du pays. Seulement que le constat est un peu amer dans quelques endroits où le processus de recensement n’est pas encore arrivé dans certaines préfectures. Là où ils ont commencé, ils n’ont pas encore terminé. Il y a un peu de lenteur dans le processus », affirme Alseny Mabinty Camara.

 Le coordinateur national des enseignants contractuels invite les ministères en charge du dossier à payer le salaire des enseignants déjà enrôlés. « Nous interpellons le gouvernement et les deux ministères en charge du dossier, c’est-à-dire le Ministère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation mais aussi le Ministère en charge de l’Administration du territoire et de la décentralisation, de mettre les bouchées doubles pour que ces enseignants puissent entrer en possession de leur dû. Car travailler pendant trois mois sans salaire, c’est extrêmement difficile. On nous interpelle toujours par rapport au paiement de ce salaire. Imaginez un père de famille qui va à l’école de 8 heures à 12 heures, de 15 heures à 18 heures chaque jour. Il n’y a pas où bricoler et ils n’attendent que le salaire à la fin du mois. Si vous restez pendant trois mois sans payer, c’est difficile. Il faudrait que l’État puisse mettre tout en place dans un bref délai pour procéder au paiement de ce salaire à ces enseignants pour pouvoir tirer l’épingle du jeu, pour que nous puissions continuer à donner le meilleur de nous-même sur toute l’étendue du territoire national pour l’intérêt général de l’école de la République. La doléance que nous avons à demander à ces autorités, c’est de faire de telle sorte que les préfectures déjà enrôlées puissent rentrer en possession de leur dû. Non seulement ça encourage mais aussi ça fait vivre les autres qui ne sont pas encore enrôlés. Parce que c’est l’espoir qui fait vivre l’homme », a-t-il laissé entendre.

Selon cet enseignant, les communes rurales sont vides parce que tous les enseignants contractuels qui y vivent se trouvent de nos jours dans les centres urbains pour l’opération d’enrôlement. Et cela a un impact négatif sur l’évolution des programmes dans les différentes salles de classe.

Kaïn Naboun TRAORÉ pour Guineematin.com

Tel : 00224 621 14 48 91

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