Conakry : Aboubacar Mansaré condamné à 5 ans de réclusion criminelle pour la mort de Seydou Kourouma

C’est un accusé moralement abattu qui a été condamné ce mercredi, 11 janvier 2023, au tribunal de première instance de Kaloum. Aboubacar Mansaré, la trentaine, était jugé devant ce tribunal pour des faits de coups et blessures volontaires exercés sans intention de donner la mort mais l’ayant cependant occasionné. Il a écopé de 5 ans de réclusion criminelle, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Renvoyée à la date de ce mercredi pour les réquisitions et plaidoiries, cette affaire a connu la reprise du témoignage d’Abdourahmane Bah, cité pour permettre à l’avocate de la défense de se mettre à jour. Pour ce boutiquier de profession, cette affaire qui s’est produite dans la journée du vendredi 8 avril 2022, s’est déroulée à quelques mètres de son lieu de vente. Il a réitéré que le défunt Seydou Kourouma n’a pas subitement trouvé la mort suit à un coup de poing.

« Ce jour, moi j’ai déjeuné avec feu Seydou Kourouma. Peu après notre séparation, j’ai entendu du bruit au dehors, étant dans ma boutique. À ma sortie, j’ai aperçu 3 personnes qui se battaient avec lui. Nous étions nombreux là-bas à les départager. Malgré tout, ils continuaient à se disputer. C’est en ce moment que Seydou Kourouma est tombé de sa chaise avant d’être évacué d’urgence à l’hôpital Ignace Deen où il a été déclaré mort. En tout cas, moi je n’ai pas vu ce coup violent d’Aboubacar Mansaré sous le coup duquel Seydou Kourouma est mort. Le défunt était assis dans une chaise quand il est tombé, à ma présence », a-t-il témoigné.

Prenant la parole pour ses réquisitions, le ministère public a tout d’abord tenu à rappeler les faits pour lesquels Aboubacar Mansaré est déféré devant ce tribunal. Selon le substitut du procureur, l’accusé aurait déclaré ceci : « ce jour, vendredi 18 avril 2022, j’ai trouvé de passage deux enfants en train de se disputer, dont un de mes petits, pour une affaire de 5 000 GNF. Je les ai départagés. Lui, (la victime Seydou Kourouma), il a qualifié mon petit de voleur. C’est là que j’ai rétorqué en disant qu’il n’est pas voleur. De discussion en discussion, il est venu me saisir au collet, puis il y a eu l’altercation entre nous. Les gens sont venus nous séparer. C’est après qu’on nous ait séparés qu’il est tombé. Du coup, on l’a transporté à l’hôpital Ignace Deen où il aurait rendu l’âme. Je ne lui ai pas donné un coup violent qui a entraîné sa mort, comme le prétend la partie civile. Il était assis après la bagarre avant de littéralement tomber ».

Au regard de tout cela, le ministère public a demandé au tribunal de retenir l’accusé dans les liens de la culpabilité. Pour la répression, de le condamner à 5 ans de réclusion criminelle.

Pour sa part, l’avocate de la défense a relevé le fait que bien que son client se soit battu avec la victime, mais il n’est pas responsable de la chute ayant entrainé la mort de Seydou Kourouma. Néanmoins, vu la bonne foi de l’accusé et le fait de s’être considéré comme responsable moral de ce décès tout au long de son interrogatoire, maître Houleymatou Bah a imploré la clémence du tribunal d’accorder de larges circonstances atténuantes à son client.

Après une pause observée pour le délibéré, le tribunal a déclaré l’accusé Aboubacar Mansaré coupable des faits de coups et blessures volontaires exercées sans intention de donner la mort mais l’ayant cependant occasionné sur la personne de Seydou Kourouma. Pour la répression, il est condamné à 5 ans de réclusion criminelle.

En ce qui concerne les intérêts de la partie civile, le juge Mamoudou DIAKITE a renvoyé le dossier à ce jeudi, 12 janvier 2023, pour se rendre une décision.

Malick DIAKITE pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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