Mohamed Camara condamné pour escroquerie : « Fodé Sylla n’est pas allé à l’ambassade de France pour le visa à cause de… »

Conducteur de machine vivant en Angleterre, Mohamed Camara devait aider Fodé Sylla à aller poursuivre ses études en France. C’est dans ce cadre qu’il a reçu 45 000 000 francs guinéens des parents de ce dernier ; mais, le voyage n’a pas eu lieu. Les parents de l’étudiant ont alors porté plainte contre lui. Le parquet du tribunal de Mafanco l’a donc poursuivi pour « escroquerie et trafic illicite de migrant ». Finalement, le prévenu a été reconnu coupable du premier délit. Le tribunal l’a condamné à 6 mois de prison, assortie de sursis et à une amende d’un million de francs guinéens, a appris un journaliste que Guineematin.com avait dépêché au tribunal.

Mohamed Camara avait aidé son jeune frère à partir en France pour étudier. Ayant appris cela, la famille de Fodé Sylla a décidé de solliciter ses services pour qu’il aide également leur fils. Ils ont contacté M. Camara qui leur a dit qu’il fallait faire inscrire Fodé Sylla et que cela devait être fait par une école trouvant à Lambanyi. Pour le début de la procédure, il a demandé à la famille Sylla de payer 45 000 000 francs guinéens dont 25 000 000 pour l’inscription à l’université de Paris.

« Il (un vieux de la famille Sylla) m’a remis les 45 000 000 de francs guinéens en 2 tranches pour les démarches et l’inscription. Mais je suis toujours parti avec Fodé Sylla et je lui ai donné après chaque versement les reçus de paiement. L’université l’a accepté ; mais, il n’avait pas les 80 000 000 GNF dans son compte pour la prise en charge. Donc, il n’a pas pu aller à l’ambassade de France pour le visa. Il m’avait pourtant assuré qu’ils avaient vendu une parcelle à 200 000 000 GNF pour cela…», a notamment expliqué Mohamed Camara.

Mais, selon les explications contenues dans le procès verbal de la partie civile, l’accusé était resté injoignable pendant plusieurs mois après avoir reçu le montant en cause.

Après un arrangement à l’amiable entre les deux familles, Fodé Sylla s’est désisté de son action ; mais son désistement ne pouvait pas arrêter l’action publique. C’est pourquoi le procès s’est poursuivi.

Tout de même, dans ses réquisitions, le procureur Kanfory Ibrahima Camara a estimé que les faits de « trafic illicite de migrant » ne pouvait pas être retenus contre Mohamed Camara. « M. Camara voulait par humanisme aider ce jeune homme à s’inscrire à l’université de Paris et parfois on exige de payer de l’argent pour permettre à l’étudiant de vivre dans de bonnes conditions. C’est ce qu’à dû Mohamed Camara a dû faire », a-t-il justifié.

Par contre, le procureur a requis qu’il soit condamné pour le délit d’escroquerie parce que dit-il : « les agissements de M. Camara constituent des manœuvres frauduleuses parce qu’il s’est fait passé pour quelqu’un qui peut envoyer des gens en Europe alors qu’il ne travaille pas dans une ambassade », a dit Kanfory Ibrahima Camara. Il a requis que Mohamed Camara soit condamné à 1 an assortie de sursis et 2 000 000 de francs guinéens d’amende.

Mais, pour Me Mohamed Abou Camara, avocat de la défense, il n’y a jamais eu de tromperie car nul n’est censé ignorer la loi. « Tout le monde sait que pour aller en Europe, on doit passer par les ambassades. C’est la famille elle-même qui est venue vers Mohamed Camara ; et, c’est elle qui a voulu qu’il aide Fodé Sylla. Il n’a pas utilisé l’argent à des fins personnelles et partout où il est allé, il était avec M. Sylla », a-t-il soutenu, avant de demander au tribunal de renvoyer tout simplement son client des fins de la poursuite pour délit non-constitué.

Finalement, le tribunal a renvoyé Mohamed Camara des fins de la poursuite pour le délit de « trafic illicite de migrant » mais l’a déclaré coupable « d’escroquerie ». Il l’a condamné par conséquent à 6 mois de prison assortie de sursis et au paiement d’un million de francs guinéens d’amende.

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com 

Facebook Comments Box