L’annonce de la levée des restrictions pour le pèlerinage aux lieux saints de l’Islam, le 09 janvier 2023, est vivement saluée en Guinée. Des leaders religieux se réjouissent de cette annonce des autorités saoudiennes, surtout que la Guinée connait une hausse du nombre de places pour le pèlerinage à la Mecque. C’est le cas d’Elhadj Mansour Fadiga, imam de la mosquée de Nongo, dans la commune de Ratoma, interrogé hier, vendredi 13 janvier 2023, par Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Lundi dernier, 9 janvier 2023, le ministre Saoudien du Hajj et de la Umra, Tawfiq al-Rabiah, a annoncé la levée des restrictions pour le Hajj 2023. Il annonce que le nombre de pèlerins reviendra à ce qu’il était avant la pandémie, sans aucune limite d’âge. La Guinée, qui avait 8 mille pèlerins avant l’arrivée de la pandémie du COVID-19, et qui s’était vu accorder la moitié de ce nombre, va avoir jusqu’à 10 mille places pour le Hajj 2023.
En Guinée, cette levée de restrictions est saluée par les leaders religieux et promoteurs d’agences de voyage. Pour Elhadj Mohamed Mansour Fadiga, directeur général de l’agence Nour Macka pour le Hadj et la Umra, c’est une immense joie. « C’est une immense joie. Cette décision ne concerne pas seulement que l’agence Nour Macka, ça ne concerne pas seulement que le monde musulman, ça concerne le monde entier. C’est une joie immense qui englobe tout le monde entier. En fait, le pèlerinage a beaucoup d’avantages, comme l’a si bien dit le seigneur dans le chapitre du pèlerinage, verset 27 et 28. Dieu a demandé au prophète Mohamed (PSL) d’annoncer le pèlerinage aux gens, les gens vont venir à pied et sous forme de monture pour profiter des avantages que Dieu leur a accordés : ce sont des avantages religieux et des avantages de ce bas monde. C’est pourquoi le pèlerinage représente le marché le plus grand au monde qui englobe les musulmans et les non musulmans. Par exemple : les compagnies aériennes, des usines qui fabriquent toutes sortes de marchandises qui sont écoulées pendant le pèlerinage. Donc, le pèlerinage a des multiples avantages qui profitent au monde entier. Les avantages du pèlerinage ne se limitent pas seulement à des taxes perçues par l’Arabie Saoudite », a expliqué ce membre du Conseil islamique de Guinée.
Poursuivant, l’imam de la mosquée centrale de Nongo se souvient encore des moments de crise. Selon lui, ces deux dernières années ont été une véritable descente en enfer pour les responsables des agences de voyage privées. « Durant deux ans (2020 et 2021) on n’a pas travaillé, nos chiffres d’affaires avaient chuté. Ça a été une grande perte. L’année 2022 aussi, la Guinée n’a eu que 4 527 pèlerins, comment repartir ça ? C’était peu. Cette année, si on dit que la Guinée a 10 000, ça c’est une joie pour nous les détenteurs d’agences de voyage, pour la ligue islamique et même pour le gouvernement. Le secrétariat général des affaires religieuses a déjà fait la répartition. Le secrétariat général va inscrire 3 000 pèlerins et le reste sera distribué entre les agences privées. Avant la prolifération des agences de voyage, j’amenais jusqu’à 200 pèlerins. Maintenant, je n’amène que 80 voire 90 pèlerins par an. Mais l’année dernière, je n’ai eu que 33 personnes ».
Abondant dans le même sens, Elhadj Mohamed Aly Soumah, grand imam de la mosquée de Kipé, a commencé par rappeler l’importance de ce 5ème pilier de l’islam qu’est le hajj. « Le pèlerinage, c’est le 5ème pilier de l’islam. Le Prophète (PSL) a dit que celui qui en a les moyens et il refuse d’aller accomplir ce 5ème pilier de l’islam qu’il n’entrera pas au paradis. C’est pourquoi, c’est recommandé même qu’avant d’envoyer qui que ce soit, qu’il faut partir toi-même. Ce n’est pas mal de dire, je n’irais pas avant mes parents. Mais cette levée des restrictions, c’est une bonne chose. Je suis dépassé de joie. Parce que quand tu veux aller à la Mecque et qu’on te dit qu’il n’y a plus de place pour l’inscription ou que ton âge ne te permet pas, ça fait très mal ».
Elhadj Mohamed Aly Soumah a mis l’occasion à profit pour interpeller le Colonel Mamadi Doumbouya sur le cas des imams. « Vous savez, au temps du Général Lansana Conté jusqu’au temps du Général Sékouba Konaté, le gouvernement envoyait les imams pour prier pour le pays. Je demande au colonel Mamadi Doumbouya de revenir sur cette pratique. Quand il y a beaucoup de prières pour le pays, il n’y aura pas de guerre dans ce pays, il n’y aura pas d’ethnocentrisme… afin que les guinéens parlent d’une même voix », a-t-il suggéré.
Malick DIAKITE pour Guineematin.com
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