Guinée: le PADES dénonce la « corruption à ciel ouvert » dans la confection de la carte d’identité biométrique

L’obtention de la carte nationale d’identité biométrique en Guinée est un véritable parcours du combattant. La corruption à laquelle les guinéens sont confrontés pour son obtention ne laisse pas indifférent le Parti des Démocrates pour l’Espoir (PADES). Mohamed Diakité, le coordinateur du parti pour la zone de Conakry, dénonce cet état de fait et interpelle les autorités de la transition. Il l’a dit ce samedi, 21 janvier 2023, à l’occasion de l’assemblée générale hebdomadaire tenue à son siège à Nongo, dans la commune de Ratoma, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dans son intervention, le coordinateur du PADES pour la zone de Conakry a dénoncé avec véhémence ce qu’il qualifie de corruption à ciel ouvert, orchestrée par des agents de la police dans les commissariats de Conakry. Il pointe par ailleurs un doigt accusateur au CNRD qui, selon lui, n’a pas mis en place une bonne politique pour faciliter aux guinéens l’obtention de ce document.

Mohamed Diakité, coordinateur du PADES pour la zone spéciale de Conakry

« L’obtention des cartes identités nationales biométriques est devenue un calvaire. Pourquoi c’est devenu un calvaire ? Parce que tout simplement, jusqu’à présent, le CNRD n’a pas encore mis en place une politique pour que les guinéennes et les guinéens obtiennent ce document précieux.  Qu’est-ce qui se passe ?  Après tous les discours, après tout ce qui a été dit, nous constatons jusqu’à l’heure où nous sommes que dans les commissariats de police, où les guinéens doivent obtenir ces documents, il y a toujours la corruption. Et cette corruption, ils la font à ciel ouvert. Parce qu’il faut dire les choses. Il ne faut pas s’en cacher. Lorsqu’un citoyen vient dans un commissariat, tout de suite les agents de ce commissariat sont alertés. Rapidement, ce citoyen est pris et envoyé quelque part dans l’intention de le rançonner. Lorsqu’il est en difficulté financière où il n’a pas les moyens, et il présente le montant qui est destiné à l’obtention du document, il est enregistré. Mais pour qu’il obtienne son document, il peut passer tout une période. Ça, c’est vraiment décevant. Mais lorsque tu es reçu et qu’on te demande des rançons, et que tu déposes ces rançons, les jours qui suivent, vous êtes en possession de votre document.  Ça ne peut pas continuer comme ça », soutient-il.

Face à une telle situation, le coordinateur régional du PADES à Conakry appelle le CNRD et le gouvernement à sévir contre ceux qui en sont les auteurs. « Le président de la transition, le Colonel Mamadi Doumbouya, a dit que face à la corruption, il n’a pas d’amis. Face à la corruption, il n’a pas de famille. Face à la corruption, sa main ne tremblera pas. Alors, il faut que cela soit une réalité. Parce qu’actuellement, là où nous sommes par rapport à l’obtention de ces précieux documents, il y a un écart entre le discours du président de la transition et la réalité sur le terrain. S’il n’a pas ces informations, le PADES l’informe aujourd’hui… C’est pourquoi, pour que les uns et les autres obtiennent ce document, nous demandons aux membres du gouvernement de faire venir des agents dans les commissariats de police. Des agents qui se chargent d’identifier les citoyens qui viennent demander les cartes identités nationales biométriques. Quand ceux-ci sont en règle, ils paient la caution que la loi a autorisée, qu’ils entrent directement en possession, après vérification de leurs documents. Qu’ils ne soient pas victimes de corruption, qu’ils ne soient pas victimes de rançon. Ça ne peut pas continuer comme ça.  Avec ça, on ne peut pas s’en sortir », prévient-il.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel :620 589 527/664 413 227

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