Conakry : une vingtaine d’étudiants de Keyce Academy en séjour humanitaire avec leurs camarades de l’Université Française de Guinée (UFG)

Une vingtaine de jeunes étudiants, venus de l’école Keyce Academy de la France, sont en séjour humanitaire en Guinée en vue de rencontrer et échanger avec les étudiants de l’Université Française de Guinée (UFG). Cette rencontre, première du genre, est initiée par la fondation de l’école Keyce Academy de l’Université Française de Guinée. Elle s’étale sur 10 jours et s’inscrit dans le cadre de la réalisation d’un projet à plusieurs activités au bénéfice des étudiants guinéens de l’UFG et de ceux de Keyce Academy de la France, a appris un journaliste que Guineematin.com avait dépêché sur place.

Parmi les activités qui constituent ce projet, figure une soirée organisée le jeudi, 9 février 2023, dans l’enceinte de l’Université Française de Guinée (UFG), sise à Ratoma.  Selon la fondatrice de l’UFG, les deux groupes d’étudiants, français et guinéens, vont se rencontrer et échanger sur plusieurs sujets et se connaître mieux entre eux. Madame Aline Destaillats, fondatrice de l’UFG l’a fait savoir dans une interview accordée à plusieurs journalistes dont un de Guineematin.com peu avant le début de la soirée compte.

Guineematin.com : madame vous avez décidé de venir cette fois-ci avec plusieurs de vos étudiants de la France en Guinée. Dites-nous qu’est-ce que cet événement que vous organisez ici à l’UFG à l’intention de ces étudiants français et guinéens et quelles en sont les raisons ?

Aline Destaillats, Fondatrice de l’Université française de Guinée

Aline Destaillats : en fait, on souhaitait partager un morceau de culture guinéenne avec ces étudiants. Ce sont une vingtaine d’étudiants français à être venus en Guinée pendant 10 jours. Et donc, les contes africains, la danse, les musiques, ce sont des parties intégrantes de la culture et on avait envie ce soir de partager ça avec eux.

Quelle idée vous a animée de créer ce temple du savoir pour les étudiants guinéens ?

D’abord ce que je voulais, c’est de permettre de rester dans leur pays et ne pas partir trop tôt, ne pas partir trop vite, ne pas se mettre en danger. Et puis, essayer de mettre en place un peu des méthodes innovantes qui conduisent à l’insertion professionnelle. Donc nous, on a ouvert une filière de Commerce, donc du Business School, Finances, Ressources Humaines (RH), Informatique et donc, des étudiants font des stages, les étudiants vont préparer une double diplomation. Des diplômes guinéens et évidemment un diplôme français. Ça, on estime que probablement, s’ils sortent compétents, ils auront un emploi. C’était ça le pari qu’on avait fait au départ et puis, les garder en sécurité dans leurs familles en Guinée.

Dites-nous, quel est le constat sur lequel vous avez fondé la conception de vos différents programmes de formation en fonction des entreprises pour les étudiants ?

Chaque année, on reçoit des entreprises chez nous, on travaille avec elles, on leur demande quels sont les métiers sous-tension, de quoi ils ont besoin… Si demain, la Guinée a besoin de financiers, nous serons en capacité de les former. Si la Guinée a besoin demain de webmasters pour créer des sites internet, on sera en capacité de les former. On est toujours à l’écoute des besoins des entreprises. Ça c’est vraiment important.

Le double diplôme dans votre université, ça crée toujours l’envie d’étudier dans votre université. Dites-nous, c’est quoi la portée de cette offre ?

Aujourd’hui, on prépare nos sorties de bac. Il faut que les élèves aient le bac jusqu’au master 2, et donc on a des titres, ce qu’on appelle chez nous des titres à visée professionnelle enregistrés dans le répertoire national des certifications en France. Donc, des titres qui portent des niveaux 6, des niveaux 7 qui sont des bac + 3 et des bac + 5. Donc, ces titres sont enregistrés aujourd’hui, on est en cours d’accréditation par l’ANAQ. Donc voilà, c’est vraiment important pour nous quand on garantit l’excellence pédagogique, ça veut dire qu’on garantit les diplômes reconnus. On garantit que ces deux diplômes vont être estampillés par les deux États : la Guinée et la France.

Lorsque des jeunes passent dans votre université pour des études, beaucoup d’opportunités s’ouvrent à eux. Vous avez aussi initié les jumelages des étudiants d’ici en Guinée (UFG) et ceux de l’extérieur. Que voulez-vous faire à travers cette initiative ?

Aline Destaillats, Fondatrice de l’Université française de Guinée

Ce que j’ai voulu faire par-là, c’est qu’aujourd’hui, le terrain de jeu des étudiants, l’exemple est pris sur leur pays, mais c’est le monde entier parce qu’avec la mondialisation, tous ces étudiants sont en droit d’aller étudier un peu ailleurs dans le monde, de rencontrer des camarades de tous les continents. Aujourd’hui, nous, on est dans 45 destinations dans le monde avec des écoles qui sont présentes partout en France pour toutes les régions mais aussi en Tunisie, à Dubaï, en Inde, à Malte avec beaucoup d’écoles. Et voilà, on s’est dit aujourd’hui en Guinée pourquoi les étudiants n’ont pas eu l’opportunité de rencontrer leurs camarades ? Pourquoi est-ce qu’on ne créerait pas des ponts entre nos pays. Alors, c’est plus difficile entre les guinéens de sortir de leur pays. Mais nous on s’est dit qu’on va amener des étudiants d’ailleurs et on va leur montrer combien s’il y a des talents en Guinée, on va réussir. Et, aujourd’hui, on a la première demande de mobilité pour la Guinée, des jeunes filles qui sont là d’ailleurs actuellement pour remplir leurs dossiers et pour intégrer l’année prochaine l’UFG en mobilité internationale. Ça c’est formidable.

D’après ce que nous apprenons de vous, vous voulez fonder une grande famille de Keyce. Expliquez-nous un peu ce que c’est que cette grande famille de Keyce qui va porter le même nom.

Ecoutez, quand on se marie, on porte le même. Quand on intègre une famille, on s’y sent mieux quand on porte le même nom. Aujourd’hui, tous les établissements s’appellent Keyce. On s’est dit que dans cette grande famille, on avait très envie d’intégrer les étudiants guinéens. On a donc réfléchi ensemble et on s’est dit comment on va créer de l’unité, comment on peut partager davantage des savoirs, comment on peut se rencontrer mieux et peut être en portant le même nom… Et donc, l’UFG sera très prochainement rebaptisée Keyce Academy comme l’ensemble de nos autres établissements.

C’est une fierté pour tout jeune guinéen d’appartenir à la sphère pédagogique de Keyce à partir de là République de Guinée. N’est-ce pas votre ambition ?

Absolument, ils vont partager les mêmes cours, les membres professeurs. Mais les professeurs de Guinée pourront rencontrer leurs homologues d’ailleurs. La comptable de Guinée pourra rencontrer la comptable d’une école de Keyce. Ils vont pouvoir travailler ensemble, grandir ensemble et donc, ça va créer de l’unité. On pourra mettre à leur disposition davantage de moyens. C’est une étape importante dans notre projet.

L’autre élément nouveau que vous offrez aux jeunes étudiants guinéens c’est celui du salon de l’étudiant entrepreneur qui est aussi un projet qui entre dans le cadre de vos innovations. Parlez-nous en.

Absolument. Notre crédo actuel et ce qu’on fait depuis le départ, c’est de lutter pour l’insertion des jeunes et contre le chômage des jeunes. Et au-delà de les former et d’en faire des salariés dans les établissements privés et publics, il a aussi la voie de l’entrepreneuriat. Et on voit bien que ces jeunes ont des idées incroyables. Ils lancent des projets formés d’idées. On s’est dit qu’il faut qu’on les aide et il faut qu’ils aient une visibilité. Ce sont des étudiants qui parfois, montent des entreprises, vendent des produits remarquables mais n’arrivent pas à se faire connaître. Donc, l’UFG a proposé à se mettre à la disposition pour ces étudiants et a ouvert des candidatures. On a reçu plus de 250 dossiers. Sur ces 250 dossiers, 100 seront éligibles et auront un stand gratuitement à l’université pendant 3 jours. Ils vont pouvoir proposer leurs projets. Ils vont pouvoir présenter devant un jury de professionnels leurs projets d’entreprises et le premier prix aura une dotation qui sera égale à 50 millions de francs guinéens. Ce qui permettra à ce jeune entrepreneur de lancer son activité de manière plus intense.

L’UFG va-t-elle aussi aider ces mêmes jeunes ainsi que d’autres à pouvoir monter eux-mêmes leurs propres projets qui peuvent avoir des financements ?

On a prévu des sessions de formation en amont du salon, pendant et après le Salon du jeune entrepreneur et puis, on a invité des partenaires bancaires, des fondations, des gens qui ont le pouvoir de changer des vies. On les a invités autour de la table. Ils vont pouvoir rencontrer ces jeunes entrepreneurs et pourront les aider concrètement à monter leurs affaires…

Quelle idée avez-vous de la Guinée ?

C’est pour nous un bonheur de venir en Guinée parce que les guinéens ont une hospitalité qui est inégalée jusqu’à maintenant. Je n’ai pas trouvé un pays qui nous accueille mieux que la Guinée. Mais j’ai aussi constaté des conditions de vie difficiles pour les gens. Mais des gens qui sont résilients, qui se battent, qui n’abandonnent jamais. Cette jeunesse, elle est volontaire. Elle a envie de réussir. Et ça, ça nous donne des leçons. Chaque fois qu’on vient, je prends toujours une leçon quand je suis là. Ça donne une autre dimension à notre métier. Former, c’est accompagner ces jeunes. Former, c’est leur donner des clés, leur donner une chance. Moi, je suis assez fière qu’on fasse ce métier en particulier en Guinée parce que ça donne vraiment une autre dimension à nos métiers.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél. : +224 622 91 92 25

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