Qatar : plus de 200 guinéens dans l’enfer sollicitent l’aide du gouvernement

Depuis la fin de la coupe du monde Qatar 2022, qui s’est déroulée du 20 novembre au 18 décembre 2022, plusieurs ressortissants étrangers vivant dans cet émirat du Golf sont au chômage et broient du noir. C’est le cas de plusieurs centaines de Guinéens dont Abdourahmane Diallo. Originaire de la préfecture de Gaoual, ce jeune de 43 ans, arrivé dans cet Etat du Golf depuis 2019, n’a plus d’emploi, n’a plus de ressource et traverse des conditions de vie très difficiles.

Abdourahmane Diallo qui a contacté un journaliste de Guineematin.com, ce jeudi 09 février 2023, à l’image de la plupart de ses compatriotes, a été attiré par le marché d’emploi qu’avait suscité l’organisation de la coupe du monde. Mais après ce rendez-vous planétaire du football, c’est le blackout total.

« Nous, on ne travaille pas depuis l’expiration de nos contrats qui a coïncidé à la fin du déroulement de la coupe du monde. Puisque certains parmi nous étaient dans la construction comme ouvriers et d’autres dans la sécurité comme agent de sécurité. Mais depuis la fin de la coupe du monde, nous sommes terrés dans les maisons. On n’a pas de travail. Le manger nous coûte cher. Le loyer nous revient encore plus cher. Nous n’avons plus de ressources et il faut vivre. Au dehors, la température est insupportable. Il fait extrêmement chaud. Si tu n’as pas de papiers, tu ne peux pas sortir chercher du travail », a fait savoir M.Diallo.

Pour atténuer cette souffrance, Abdourahmane Diallo et ses compatriotes sollicitent l’aide de l’Etat.

Abdourahmane Diallo, vivant au Qatar

« Nous souffrons réellement. Certains sont malades et ne peuvent pas se soigner. Beaucoup veulent rentrer et n’ont pas de moyens. Des pays comme la Gambie viennent en aide à leurs ressortissants. Ils reçoivent de l’argent de leur ambassade pour les aider à supporter certains frais. Ils reçoivent au moins 100 $ par mois. Et le recensement de leurs ressortissants continue pour venir en aide à ceux qui désirent rentrer au pays. Nous demandons au Président de la transition, le Colonel Mamadi Doumbouya, notre Président, le Gouvernement et notre ministre des Affaires étrangères de nous venir en aide. Nous sommes sortis de la Guinée pour aider notre pays à notre manière. Ce que nous gagnons ici, c’est pour investir dans notre pays et contribuer à son développement. Nos familles, nos femmes et enfants sont au pays. Nous traversons une situation très difficile que seul l’Etat peut nous aider à traverser », a lancé Abdourahmane Diallo.

Ce chef de famille marié à deux épouses et père de 7 enfants, résidant tous en Guinée, demande au gouvernement guinéen de démasquer les membres des réseaux de clandestins et de sauver des vies.

« Ici, il y a beaucoup de personnes qui ont des réseaux clandestins. Ils trompent nos parents sous prétexte que, si tu arrives au Qatar, tu trouves facilement du travail avec un très bon salaire. C’est faux. Ils te prennent l’argent, et si tu arrives, ils se cachent de toi. Parmi ces personnes, il y a un certain Mamadou Diallo dit Timbobhé. Après avoir escroqué ses compatriotes, il a quitté le Qatar pour aller en Europe et vit actuellement au Luxembourg. C’est un trafiquant. Avec son réseau, il prenait entre 2500 et 3500 dollars américains par personne. Et tenez-vous bien, il y a plus de 200 Guinéens qui sont là. Les autorités doivent refuser le départ des Guinéens pour le Qatar. C’est un véritable enfer », a expliqué M.Diallo qui partage la galère dans cet émirat avec 5 autres ressortissants de la préfecture de Gaoual.

En plus des Guinéens, il y a des Gambiens, des Sénégalais, des Léonais, des Ghanéens, des Nigérians, tous de l’Afrique de l’Ouest qui se cherchent dans cet Emirat. Mais le plus grand contingent vient des pays arabes et particulièrement de l’Afrique de l’Est.

Il s’agit de l’Ethiopie, l’Erythrée, le Kénya, l’Egypte. La bonne nouvelle, à en croire M.Diallo, c’est qu’il n’y a pas de traite d’être humain pratiquée sur la gente féminine, comme au Koweït d’à côté.

En attendant la réaction de Conakry, celle de l’Ambassade, actuellement dirigée par le chargé d’affaires, Moussa Kourouma, est très attendue.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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