Conakry : Aïssatou Bah confie sa boutique à Oyé Grovogui pour aller en France et réclame 162 millions à son retour

Jugé pour abus de confiance portant sur un montant de 162 millions de francs guinéens, Oyé Grovogui a comparu ce lundi, 20 février 2023, au tribunal correctionnel de Mafanco. La partie civile dans cette affaire est madame Aïssatou Bah, qui l’accuse d’avoir détourné l’argent de la boutique qu’elle lui avait confié. Le prévenu a reconnu les faits, mais conteste le montant indiqué par la partie civile, rapporte un des journalistes de Guineematin.com dépêché à Mafanco.

En partance pour la France, Mme Aïssatou Bah a confié sa boutique à Oyé Grovogui, hôtelier de profession, avec qui elle travaillait, le temps qu’elle revienne. Mais, après quelques mois de gestion, il a été constaté dans la boutique un déficit de 162 millions de francs guinéens. C’est pour récupérer cet argent qu’elle a décidé de porter l’affaire en justice.

Appelé à la barre, Oyé Grovogui a reconnu les faits, arguant toutefois qu’il s’agit de 106 millions de francs guinéens. Selon lui, des clients à qui il aurait donné des marchandises n’ont pas encore payé les dettes. « C’est le jour de son départ que Mme Aïssatou Bah m’a dit qu’elle voulait que je gère sa boutique. Ce jour, on devait faire l’inventaire ; mais, elle n’est pas venue. Je ne connaissais pas les prix des articles. Le lendemain, je suis allé à la boutique ; mais, ça ne marchait pas puisque je ne connaissais pas les marchandises et leurs prix. Une voisine est venue là-bas pour dire qu’elle avait besoin d’articles. J’ai appelé Mme Bah sur WhatsApp pour lui dire ; mais, la cliente voulait une réduction. Elle l’a fait pour elle ; mais, elle n’était pas satisfaite. Donc, elle n’a pas acheté. Après, j’ai donné la marchandise à crédit aux clients ; mais, au retour de madame Aïssatou Bah, il n’y avait qu’une seule qui avait payé un peu. J’ai déposé l’argent, les 12 millions 400 mille francs guinéens sur son compte bancaire », a expliqué Oyé Grovogui, estimant le montant dû à 106 millions de francs guinéens. Il ajoute avoir augmenté un peu d’argent sur le prix initial fixé pour la vente des articles. Selon ses calculs, cela lui a permis d’engranger 17 millions de francs guinéens de bénéfices.

Une situation incomprise par l’avocat de Mme Aïssatou Bah parce que pour lui, l’employé ne peut pas engranger autant de bénéfices, alors que la propriétaire n’a reçu que douze millions quatre cent mille francs guinéens (12 400 000 GNF).

L’avocat a ensuite remis au tribunal deux registres : le premier est celui qui devait permettre de tenir la comptabilité de la boutique ; et, un second, fait uniquement par Oyé Grovogui. « Je remets ces deux registres au tribunal pour qu’il vérifie s’ils contiennent les mêmes éléments. Oyé Grovogui a changé la disposition des articles dans son registre pour tromper. Il y a aujourd’hui des montants encaissés et non justifiés », a-t-il affirmé, avant de demander un renvoi pour la comparution de certains clients qui ont versé de l’argent au prévenu.

Finalement, le tribunal a renvoyé l’affaire au 06 mars 2023 pour la suite des débats.

À suivre !

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com

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