Un accusé de vol se défend : « j’ai veillé dans une boîte à Lambanyi, je suis allé fumer et boire au bar Jamaïque (Enco5)… J’avais l’habitude de voler… »

Un groupe de présumés malfaiteurs a comparu hier, lundi 20 février 2023, devant le tribunal criminel de Dixinn. Mohamed Bangoura, Abdoulaye Camara et Nicolas Kamano sont jugés pour association de malfaiteurs, vol à main armée, tentative d’assassinat, coups et blessures volontaires sur une dame nommée Fatoumata Camara. A la barre, ils ont nié les faits mis à leur charge, alors que la partie civile a opté pour un désistement dans cette affaire, a constaté un reporter de Guineematin.com qui a suivi ce procès.

Selon nos informations, les faits se sont déroulés dans la nuit du 31 décembre 2017 au 1er janvier 2018. Alors que dame Fatoumata Camara revenait d’une soirée dansante, les malfrats présumés l’ont attaquée au niveau du marché Enco5, dans la commune de Ratoma.

Mohamed Bangoura, menuisier de profession ; Abdoulaye Camara, ferrailleur de son état ; et Nicolas Kamano, chauffeur ; tous résidants à Enco5, seront mis aux arrêts et inculpés par rapport à cette affaire. Ils sont jugés dans cette affaire pour association de malfaiteurs, vol à main armée, tentative d’assassinat, coups et blessures volontaires.

Ces faits remontent à l’année 2018 aux environs de 4 heures dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier 2018. Les trois accusés ont, à tour de rôle, nié les faits,

Le premier à comparaître est Mohamed Bangoura, menuisier de profession, qui nie toute implication. « Je me connais avec Nicolas Kamano, dit Two Marley, et Abdoulaye Camara, dit Kirikou. Nous sommes dans le même quartier et ce sont mes petits. On s’est connus à Enco5, précisément à Jamaïque, un endroit où les gens se retrouvent pour fumer de la cigarette. J’ai été arrêté alors que j’étais assis à Jamaïque où on fume de la cigarette et bois du vin de palme. Ceux qui m’ont arrêté ont dit qu’ils sont sortis dans le cadre d’une vérification après le vol et l’agression d’une femme qui s’appelle Fatoumata Camara. J’ai été envoyé à la BRB, puis torturé par les agents. C’est pour cela que j’ai dénoncé Abdoulaye Camara dit Kirikou. C’était pour sauver ma peau du poids de la torture », a-t-il expliqué.

L’accusé Abdoulaye Camara, dit Kirikou, s’est également inscrit dans la même logique de négation des faits. « Moi, je n’ai jamais connu Mohamed Bangoura à Enco5. J’ai été arrêté par des agents de la BRB pour une question de vérification d’identité. Je n’ai jamais fréquenté l’endroit qu’on appelle Jamaïque. Je ne connais rien dans cette affaire. Je ne suis qu’une victime », a-t-il déclaré.

Même son de cloche chez Nicolas Kamano. Ce chauffeur de profession est resté pendant 5 ans et deux mois à la maison centrale de Coronthie pour, dit-il, un fait qu’il n’a pas commis. « Le 31 décembre 2017, j’ai veillé dans une boîte à Lambanyi. Au matin, mon ami chauffeur avec lequel je travaille m’a dit de venir à Enco5 pour me donner la voiture. Mais, en cours de route, j’ai été pris dans les embouteillages, à mon arrivée à Enco5, mon ami était déjà parti. Je suis allé l’attendre à Jamaïque. J’ai l’habitude de passer là-bas pour consommer de la bière. C’est dans cette situation que les éléments de la BRB ont débarqué et m’ont interpellé. Ils m’ont fait subir des tortures et c’est ainsi que j’ai accepté de collaborer pour ne pas qu’ils me tuent. Je ne connais pas Mohamed Bangoura, mais j’ai l’habitude de le voir au bar pour ce qui est de la plaignante, je ne l’ai jamais connue, ni vue. J’avais l’habitude de voler des téléphones quand j’étais chauffeur. Mais après avoir obtenu mon permis de conduire, j’ai arrêté de voler », a-t-il laissé entendre.

Mais, la partie civile, par voie d’huissier, a adressé une lettre de désistement en faveur des trois accusés.

Dans sa réquisition, le procureur Mohamed Cissé a demandé de renvoyer les accusés pour des fins de poursuite au bénéfice de doute et de retenir les accusés Facinet, Lopez et Crado, actuellement en fuite, dans les liens de la culpabilité en les condamnant chacun à 20 ans d’emprisonnement et à décerner des mandats d’arrêts contre eux.

Le tribunal a renvoyé l’affaire pour décision être rendue le 6 mars prochain.

Mamadou Tanou Bah pour Guineematin.com

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