Le ministère de l’action sociale et des personnes vulnérables a procédé ce jeudi, 2 mars 2023, au lancement officiel du projet d’appui à l’insertion des personnes vulnérables de la Cité de solidarité. Ce projet vise à réhabiliter la Cité de solidarité en vue d’offrir de meilleures conditions de vie et de travail à ses occupants, a appris un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.
Construite en 1978 pour accueillir 74 personnes vulnérables, la Cité de solidarité, situé dans le quartier Taouyah (Conakry), abrite aujourd’hui plus de 700 personnes, dont certaines ne souffrant aucun handicap. Pour mettre fin à cette triste réalité, le gouvernement guinéen a décidé de prendre le taureau par les cornes, en mettant en place un projet de réhabilitation de cette cité. Ce projet a été lancé ce jeudi 2 mars par le ministère de l’action sociale et des personnes vulnérables.
« La cérémonie de lancement du projet d’appui à l’insertion des personnes vulnérables s’inscrit dans une logique globale au sein de la transition, qui vise à offrir de meilleures conditions d’existence à l’ensemble des Guinéens sans exception. Notre département a reçu des instructions du gouvernement de procéder à l’amélioration des conditions de vie des pensionnaires de la Cité de solidarité », a indiqué Mohamed Diaby, le directeur national des personnes vulnérables, tout en soulignant les risques liés au mauvais état de la Cité de solidarité.
« Créée originellement pour un effectif de 74 personnes, la Cité de solidarité se retrouve aujourd’hui avec un bond du triple de cet effectif, avec des conditions d’existence marquées par la proximité, la pratique de la mendicité mais également par une exposition à divers risques dont par exemple les inondations, l’érosion ou encore d’autres. Madame la ministre a donné des instructions pour venir procéder à un recensement des pensionnaires de cette Cité, passer un message clair à l’endroit de ces pensionnaires, les informer sur les initiatives prises par le pouvoir en place.
Ces initiatives portent essentiellement sur deux grands points. Il s’agira dans un premier temps de procéder à la finalisation de la réalisation des blocs portant sur l’apprentissage des métiers appelés Centre Souleymane Baba Sow. De l’autre côté, l’initiative gouvernementale porte sur la réhabilitation de l’établissement en vue d’en faire un établissement social digne de nom, où des pensionnaires auront droit à des logements plus décents, mais également à un meilleur cadre de vie. Voilà donc l’essence de ce projet d’appui à l’insertion des personnes vulnérables », a expliqué Mohamed Diaby.
En procédant au lancement officiel du projet, le secrétaire général du ministère de l’action sociale et des personnes vulnérables, Roger Yacine Tolno, a présenté quelques avantages liés à la réhabilitation de la Cité de solidarité.
« Le projet que j’ai l’honneur de lancer ce jour a été inscrit dans le budget du ministère pour l’exercice 2023. Il vise à améliorer les conditions de vie des pensionnaires de la Cité de solidarité, à couper la chaîne de transmission de la pauvreté, et à réduire les effets de la vulnérabilité. La réalisation de ce projet va sans doute bousculer les habitudes, créer des malaises ou susciter de l’impatience.
Mais ces désagréments sont inhérents à tout changement et seront négligeables face aux retombées positives du projet dont entre autres : la lutte contre l’assistanat, la mendicité et ses corollaires ; la maîtrise des travers sociaux ; l’accès aux services sociaux de proximité ; la promotion de l’autonomisation et de l’entreprenariat. Pareillement au projet, le démarrage des activités de formation et la réalisation du bloc restant du centre d’apprentissage des métiers Souleymane Baba Sow, aideront à promouvoir l’insertion et l’autonomisation des personnes n’ayant pas eu la chance d’aller à l’école ou qui n’ont pas pu terminer les études », a-t-il fait savoir.
Au nom des pensionnaires de la Cité de solidarité, Boubacar Barry a remercié les autorités de la transition d’avoir pensé à améliorer leurs conditions d’existence de vie et de travail. « Nous, les pensionnaires de la Cité de solidarité, saluons et remercions très fortement notre ministre, parce que ce projet est venu à point nommé. Ce que le président est en train de faire dans le pays, nous le voyons, nous savons qu’il a beaucoup de projets pour nous. Mais nous souhaitons aussi qu’il y ait une Cité de solidarité dans chaque commune pour former les handicapés aux métiers afin qu’ils quittent les rues, les carrefours, les mosquées et les marchés, où ils se livrent à de la mendicité. Nous voulons qu’il y ait ces Cités de solidarité dans les 33 préfectures de notre pays », a-t-il lancé.
Mamadou Tanou Bah pour Guineematin.com
