Meurtre de M’mahawa Traoré à Kobaya : six accusés à la barre

Le procès des auteurs présumés de l’assassinat de M’mahawa Traoré, une jeune fille de 4 ans, tuée il y a quelques mois à Kobaya, s’est ouvert hier, lundi 3 avril 2023, au tribunal de première instance de Dixinn. Parmi les six accusés présents, quatre ont comparu aujourd’hui, tous plaidant non coupables des faits mis à leur charge, a constaté Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Les faits  de cette procédure se sont produits le 27 novembre 2022, au quartier Kobaya, dans la commune de Ratoma, à Conakry. Après avoir constaté la disparition de M’mahawa Traoré, une fillette de 4 ans, ses parents ont mené plusieurs recherches pour tenter de la retrouver, sans succès. Ce n’est que le lendemain que son corps a été retrouvé dans une cour à proximité d’une clinique. Après les enquêtes menées par les services compétents, six suspects ont été interpellés, entendus et inculpés.

Il s’agit de Lansana Kaba, Papa Koly Doumbouya, Mohamed Aliou Diané, Ousmane Ben Camara, Ibrahima Barry et Rouguiatou Daffé. Placés sous mandat de dépôt le 1er décembre 2022, les accusés ont été renvoyés devant le tribunal criminel de Dixinn pour des faits d’assassinat, meurtre et complicité. A l’ouverture de leur procès, ce lundi 03 avril, quatre d’entre eux sont passés à la barre, tous rejetant les accusations portées contre eux.

« Moi, j’ai 9 enfants, je ne peux pas faire du mal à l’enfant d’autrui. Ce jour-là,  je n’ai pas vu cette fille. Lorsque son corps a été découvert, je ne l’ai pas vu aussi. J’ai appris que le corps a été retrouvé dans une cour, mais je ne savais pas de quelle cour il s’agissait et personne ne m’a expliqué les circonstances de sa mort », a déclaré Papa Koly Doumbouya qui a comparu le premier devant le tribunal.

Lansana Kaba, lui, dit avoir partagé un repas avec la victime le jour de sa dissipation, mais il assure ne rien savoir de ce qui lui est arrivé. « Ce jour-là, j’ai mangé avec mes enfants et la victime M’mahawa. Comme il était l’heure de la prière, j’ai laissé mes enfants et la victime en train de manger, je suis allé faire la prière au salon. Après la prière, ma fille m’a dit que M’mahawa était sortie. Moi aussi, je suis allé suivre un match au kiosque de son père. Après, on a entendu des cris faisant état de la disparition de M’mahawa Traoré.

Quand l’enfant a disparu, ils ont fouillé ma maison et la maison de Papa Koly Doumbouya, mais ils n’ont rien trouvé. Le lendemain, le corps de l’enfant a été retrouvé ailleurs à proximité d’une clinique. Il y a deux cours qui nous séparent de la cour où le corps a été découvert. La victime, je le connaissais très bien, c’était comme mon enfant. J’ai vécu pendant dix ans avec sa famille, il n’y avait aucun problème entre nous… Dans cette affaire, moi je ne connais rien ».

Ibrahima Barry, étudiant en médecine, a dit également n’avoir aucun lien avec le crime pour lequel il est jugé. Il soutient que le jour de la disparition de M’mahawa Traoré, il a passé la nuit à la clinique où il fait son stage. De son côté, Ousmane Ben Camara, ingénieur de son état, qui est poursuivi pour complicité, a dit avoir été accusé dans cette affaire tout simplement parce que le corps de la victime a été retrouvé dans la cour où il vit.

« Le corps a été retrouvé là où je loge avec Mme Rouguiatou Daffé. Il y a ma famille, la famille de Rouguiatou Daffé et des jeunes diplômés dans la cour. C’est ma voisine, Rouguiatou Daffé, qui a été la première personne à voir le corps. Le corps était au niveau des fleurs, proche du mur de la cour à la rentrée principale. Dès qu’elle a vu le corps dans les fleurs, elle me l’a montré. J’ai regardé, et j’ai informé la gendarmerie. C’est quand le médecin légiste est venu que j’ai compris que c’était un enfant parce que ce sont eux les services compétents. Moi, je n’ai jamais connu la victime, ni son père ni sa mère. Et parmi mes co-accusés, je ne connais personne », a-t-il soutenu.

Au terme de ses dépositions, le tribunal a renvoyé l’affaire au 17 avril 2023 pour la suite des débats.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com 

Tél. : 620 589 527/ 664 413 227

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