Destruction d’une baraque à Dixinn : Mohamed Bangoura évoque le refus de paiement des frais de location du plaignant

Mohamed Bangoura est traduit devant la justice pour répondre des faits de destruction de biens privés et de vol portant sur 12 millions de francs guinéens. Son procès s’est ouvert dans la journée d’hier, mercredi 5 avril 2022, au tribunal de première instance de Dixinn. A la barre, le prévenu a nié les faits mis à sa charge, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

A la barre, le plaignant est revenu sur la genèse de cette affaire qui s’est déroulée à Dixinn. Il a expliqué au tribunal que Mohamed Kébé, le plaignant dans cette affaire, est son locataire. Il dit que ce dernier a installé un atelier (baraque) sur son domaine avec un paiement mensuel de 100 mille francs guinéens. Mais depuis deux mois, il soutient que Mohamed Kébé refusé de lui payer les frais de location. C’est la raison pour laquelle il est allé enlever la baraque. « Tout est parti du non-respect de l’obligation de payer la location. D’abord, je lui ai donné un préavis de 3 mois. Et ce délai a expiré, il a refusé de sortir. Je suis venu maintenant détruire le lieu qui servait d’habitation à ses apprentis. La destruction a été faite en présence de ses deux apprentis. Avant la destruction, les apprentis ont fait sortir leurs effets. Le lit, le matelas, les habits, et le miroir. Ils ont tout fait sortir. Le plaignant Mohamed Kébé est venu nous trouver sur les lieux. Il était arrêté lorsqu’on faisait sortir les effets du cabaret. S’il a dit qu’il a perdu 7 millions de francs guinéens, moi je n’ai pas vu ça. Il me devait deux mois de frais de location, soit 200 mille francs guinéens. S’il avait ce montant sur les lieux, on ne serait pas venu ici à cause de 200 mille francs guinéens », explique le prévenu à la barre.

Pour sa part, Mohamed Kébé, la partie civile dans cette affaire, soutient mordicus avoir perdu 12 millions de francs guinéens à l’occasion de cette destruction. Il persiste et signe que c’est suite à cette destruction que son sac, qui contiendrait les 7 millions de francs guinéens, a été emporté. « Là où se trouve mon atelier, c’est chez eux. C’est son grand frère qui m’avait logé sur les lieux où j’avais 6 ans. J’avais fait 4 ans sur les lieux avant le décès de ce dernier. Après le décès, c’est Mohamed Bangoura qui percevait les loyers. Mais à partir du 5, du début de chaque mois, je le payais… Ces derniers temps, il m’a donné un préavis de 3 mois pour partir. Ces 3 mois-là, je n’ai rien payé. Il est venu réclamer, j’ai dit que je n’ai pas où aller. Il a encore augmenté de 5 jours.  Après 5 jours, il est venu détruire. Il est venu avec un menuisier pour enlever tout. Après destruction, il a emporté 4 machines qui coûtent 5 millions de francs guinéens. Il a aussi emporté mon sac qui contenait 7 millions de francs guinéens. Les machines étaient contenues dans des cartons.  Mes apprentis voyaient les cartons, mais ils ne savaient pas que c’étaient des machines… Et l’argent aussi, les apprentis n’étaient pas au courant que les 7 millions de francs guinéens étaient dans le sac », a-t-il soutenu à la barre.

L’annonce de ce montant dans cette baraque par le plaignant n’a pas laissé le procureur indifférent. Le procureur Mamadou Hady Diallo va lui poser une série de questions : « Vous avez cet argent dans cette baraque. Pourquoi vous n’avez pas payé le loyer ? ». En guise de réponse le plaignant dira : « ce n’est pas un problème d’argent qui était entre nous.  Il voulait tout simplement récupérer les lieux ».

Le procureur poursuit ses questions : « Pourquoi alors avez-vous préféré laisser ce montant dans un cabaret pendant une semaine, sans le garder chez vous ? ».

« Ça, c’est l’argent des matériels de travail, je ne voulais pas envoyer ça chez moi », a laconiquement répondu Mohamed Kébé.

Au terme de cette phase de déposition, le tribunal a renvoyé l’affaire au 19 avril 2023 pour réquisitions et plaidoiries.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

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