Un dossier de nature très rare était en débat hier, mercredi 05 avril 2023, devant le tribunal correctionnel de Dixinn. C’est une mère qui poursuit son fils devant la justice pour des faits de violences et menaces de mort. A l’issue des débats, le jeune a été reconnu coupable et condamné par la juridiction, a constaté une journaliste de Guineematin.com qui était sur place.
En conflit ouvert avec son fils, Abdoulaye Touré, Mme Adama Bangoura n’a pas trouvé une autre solution que de faire recours à la justice. Elle a porté plainte contre le jeune homme, qu’elle accuse de violences et de menaces de mort. Selon la mère, son fils a détruit plusieurs de ses biens, tout en menaçant de lui ôter la vie.
« C’est mon fils, mais j’ai eu peur de lui. Il m’a menacé à plusieurs reprises. Un jour, il m’a trouvé et a dit « une mère pareille mérite de mourir pour qu’on trouve la bonne voie ». Un autre jour, il s’est battu avec 11 jeunes du quartier. À son retour à la maison, il est venu casser mes ventilateurs, mon armoire et d’autres objets en criant sur moi. Selon lui, tout ce qui lui arrive est de ma faute parce que je l’ai abandonné. J’ai demandé alors qu’on m’appelle les services de sécurité.
Il y a des gens qui lui ont dit de fuir parce que les gendarmes arrivent, il a répondu en disant qu’ils n’ont qu’à venir l’arrêter. C’est ainsi que deux gendarmes sont venus l’interpeller et l’emmener. Il m’a dit plusieurs fois qu’il va me tuer. Tout cela m’a effrayé. En plus, les enfants ont tous peur de lui. Si je suis là aujourd’hui, c’est pour ma sécurité, celle des autres et pour sa sécurité à lui-même car ces onze jeunes pouvaient le tuer ce jour-là. Je vous demande de l’aide », a-t-elle lancé.
Interrogé par le tribunal, Abdoulaye Touré a rejeté la version de sa mère. Il soutient ne l’avoir ni violentée ni menacée. « Je lui ai juste dit que si elle ne m’aide pas à intégrer l’armée, je vais quitter la maison. C’est tout ce que j’ai dit. Je ne l’ai jamais menacée parce que c’est ma mère », a laissé entendre le prévenu, qui n’a toutefois pas réussi à convaincre le ministère public.
Le procureur, Alpha Bacar Cissé, a estimé que le prévenu est effectivement coupables des faits qui lui sont reprochés. C’est pourquoi il a requis un an d’emprisonnement contre lui. Rappelé à la barre pour livrer ce qui lui reste à dire pour sa propre défense, Abdoulaye Touré a déclaré que s’il est condamné à un an d’emprisonnement, il va renier sa famille et aller vivre ailleurs à sa sortir de prison.
Finalement, le tribunal, a reconnu le prévenu coupable des faits de menaces de mort et violences ou voies de faits, et l’a condamné à six mois d’emprisonnement.
Kadiatou Barry pour Guineematin.com
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