Plusieurs pêcheurs des ports de pêche de Bonfi et de Gbessia, dans la commune de Matoto, ont contracté une maladie de la peau en haute mer. Au moins cinquante-quatre (54) victimes de cette maladie ont été recensés au port de pêche de Bonfi. Certains d’entre eux sont admis au CHU Donka. L’information a été rendue publique ce jeudi 13 avril 2023, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Idrissa Kallo, secrétaire aux affaires extérieures et à la communication et information de la fédération nationale des pêcheurs et artisans de Guinée, a apporté des précisions sur cette situation qui préoccupe.
« Depuis avant-hier mardi, 11 avril 2023, certains pêcheurs ont quitté la haute mer, ils sont directement rentrés chez eux. Ils ont remarqué des brûlures au niveau de leur peau. Ils ont pris certains médicaments, mais ils ont vu que ça ne va pas. Vu l’ampleur des brûlures et le nombre de personne touchées, ils sont venus voir les autorités locales du débarcadère de Bonfi. Ces derniers ont remonté l’information au niveau de leur hiérarchie, et l’information est arrivée au niveau du ministère de la pêche. Les services sont ainsi venus sur le terrain. Pour le moment, ils sont en train de mener les différentes enquêtes pour comprendre la cause réelle de ce qui est en train de toucher les pêcheurs ».
Parlant du nombre de personnes affectées, Idrissa Kallo évoque le chiffre de 54 pêcheurs. « Aujourd’hui, 54 pêcheurs ont été recensés au niveau du port de pêche de Bonfi. Mais, il faut savoir qu’au port de Gbessia, il y a des cas qui sont signalés. Je n’ai pas le nombre pour le port de Gbessia », a dit notre interlocuteur.
Poursuivant, monsieur Kallo est revenu sur la prise en charge des malades. Pour leur prise en charge, nous devons nous rencontrer et voir au niveau de la confédération nationale des professionnels de la pêche les décisions à prendre urgemment. Déjà, nous avons attiré l’attention des autorités pour qu’elles fassent une commission nationale d’enquête d’urgence parce que ce problème, c’est un problème national, c’est une question de vies humaines. Le poisson qui est pêché sur ses eaux est consommé par l’être humain. S’il y a déjà des infections au niveau des êtres humains, il faudrait approfondir les enquêtes, faire des analyses. Plusieurs départements sont concernés : le Ministère de l’Environnement, le Ministère de la Pêche, le Ministère de l’Enseignement Supérieur, le Ministère de la Santé et même le Ministère de Défense pour qu’on puisse comprendre réellement qu’est ce qui a causé cela », a laissé entendre Idrissa Kallo.
Mais déjà, le chargé des affaires extérieures de la Fédération nationale des pêcheurs et artisans de Guinée a des soupçons. « Le soupçon au niveau de la pêche artisanale, nous pointons du doigt les gros navires qui peuvent déverser des déchets toxiques en mer. Quand ils le font, la zone peut être infectée de déchets chimiques. Il faut que l’Etat s’implique rapidement pour trouver une solution pour ne pas que les pêcheurs aient peur d’aller haute mer pour pêcher. Ce qui pourrait conduire à une crise de poisson sur le marché », lance-t-il.
Amadou Lama Diallo pour Guineematin.com
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