Préparatifs de la fête Ramadan à Conakry : des ateliers de couture débordent de clients, alors d’autres se lamentent de la rareté

A moins de dix jours de la fête de Ramadan (ou l’Aïd El Fitr), les ateliers de couture sont pris d’assaut par les fidèles musulmans à Conakry. A cause du nombre important de clients, certains ateliers tournent déjà 24 heures/24 pour respecter les délais de livraison. Mais, chez d’autres tailleurs, les clients ne se bousculent pas encore, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Chez maître Abdoulaye Diallo à l’aéroport, l’atelier refoule du monde. L’affluence est telle que ce tailleur est obligé de rejeter les commandes de certains clients. Il souhaiterait satisfaire toutes les personnes qui tapent à sa porte, mais le temps ne le lui permet pas. La fête, c’est dans moins de dix jours et ce sont des habits de fête qu’on lui commande.

Abdoulaye Diallo, couturier à l’Aéroport

« Comme vous le voyez, tout se passe très bien dans notre atelier de couture. Il y a une forte affluence de la clientèle chez nous ici, parce que beaucoup de nos clients nous envoient des tenues à coudre. Depuis le premier jour du mois de Ramadan, nous cousons jusqu’à 00 heure, voire au-delà pour gagner en temps et assouvir les besoins de nos différents clients. Pour le moment tout se passe bien, sauf que nous avons acquis un retard de 4 jours à cause du manque de courant. Et, cela nous affecte négativement dans l’exercice de notre métier. Même si les gens se plaignent de la conjoncture ou de la galère, ils ont pu se chercher des tenues qu’ils ont envoyé chez nous ici pour coudre. Donc, c’est aussi une chance pour nous, car c’est dans ça que nous gagnons de quoi vivre. Pour ne pas mentir à des clients qui envoient trop tard leur tenue, nous leur faisons comprendre qu’ils ne peuvent être en possession de leur tenue avant la fête, pour qu’ils soient situés et qu’ils ne gardent pas d’espoir dans le vide. Donc, on est obligé de rejeter les derniers clients pour éviter des embrouilles ou un manque de confiance avec ces clients le jour de la fête », a expliqué maître Abdoulaye Diallo.

Le même constat se lit à l’atelier de Vincent Faya Ouendouno. Ce tailleur fait de la broderie et tout le monde dans cet atelier a le pied sur la pédale afin de satisfaire la clientèle dans le délai convenu.

Vincent Faya Ouendeno, tailleur

« Actuellement, à l’approche de la fête de Ramadan, tout se passe bien chez nous ici. Il y a de la clientèle, parce que bon nombre de clients viennent coudre leur tenue de fête chez nous ici. Nous faisons de la broderie pour homme et femme. Et, le prix dépend du modèle choisi par le client. Mais, seulement, il faut noter qu’on enregistre quelques difficultés avec les clients qui amènent tardivement leurs tenues, à 10 jours de la fête et qui tiennent coûte que coûte à obtenir cela avant la fête, alors que nous sommes submergés avec les tenues de fête d’autres clients qui nous mettent de la pression. Donc, voulant satisfaire au besoin de tous nos clients, cela nous rend la tâche très difficile. Et, c’est pour cette raison que nous avons déjà commencé à veiller il y a de cela une semaine. Nous le faisons pour gagner en temps et coudre tous les habits de fête que nous avons à notre possession. Il y a de la clientèle cette année, seulement ils sont venus tardivement, parce que certains se plaignent de la cherté de la vie. Et, vouloir dire qu’ils vont tous récupérer leur tenue avant la fête, ça ne sera pas du tout une chose aisée pour nous », a-t-il indiqué.

Par contre à l’atelier de Makan Camara, les clients ne se bousculent pas. Ils viennent au compte goutte, mais cela n’entame pas la détermination de cette couturière. Avec la petite commande qu’elle a, elle accélère la cadence pour satisfaire ses clients.

Makan Camara, couturière

« Tout le monde connaît la saison des tailleurs et sait également qu’à chaque approche de la fête nous sommes actifs dans nos différents salons de couture pour coudre les tenues de fête. Pour répondre à la satisfaction de nos clients, il est de coutume chez les tailleurs de veiller dans leurs différents ateliers à chaque approche de la fête. Et, nous avons commencé cela hier. Aujourd’hui, nous sommes en train de coudre les habits de fête comme vous le constatez vous-mêmes. Nous sommes actifs, même s’il n’y a pas d’affluence clientèle comme l’année passée ; parce que je n’ai pas eu beaucoup de clientes. Mais, il y a quelques clientes qui viennent petit à petit. Donc, nous travaillons d’arrache pieds pour satisfaire toutes celles qui ont envoyé leurs tenues de fête chez nous ici, afin de ne pas briser la confiance qu’elles nous portent », a-t-elle confié.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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