EDG tire la sonnette d’alarme : sur les 680 000 clients, seuls 471 font tourner l’entreprise

Dans le cadre de sa campagne de sensibilisation en direction des populations et particulièrement à ses abonnés, la Direction générale de l’Electricité de Guinée (EDG) à travers son DGA, Abdoulaye Koné, son Directeur commercial Mamady Magassouba (Déco) et Naby Camara, Chef de département communication, a reçu la presse dont Guineematin.com, ce samedi 15 avril 2023, au siège de ladite entreprise, pour expliquer la situation commerciale qui prévaut à EDG.

D’entrée, Abdoulaye Koné a tenu à préciser le devoir citoyen de l’EDG vis-à-vis des populations guinéennes de fournir des services de bonne qualité.

« Pour y arriver, des efforts sont menés à plusieurs niveaux aussi bien par l’entreprise que par le gouvernement. Au sein de l’EDG nous avons procédé à des innovations, nous avons également décentralisé et modernisé les services de commercialisation. À l’heure actuelle, la société dispose de 4 agences commerciales au niveau régional et 7 à Conakry. Le gouvernement, à son tour, nous a dotés de 50 pick-up neufs. Aujourd’hui, notre parc clients s’élève à 680 mille abonnés pour un chiffre d’affaires de 125 milliards de francs par mois. Et malgré nos efforts, on ne couvre que 110 milliards par mois. Des dispositions sont prises, pour améliorer les services abonnement, branchement, facturation et paiement qui relèvent de la Direction commercialisation. Ils sont suffisamment outillés et modernisés pour mettre le client à l’aise », a déclaré Abdoulaye Koné qui n’a pas manqué de préciser la disponibilité en permanence de l’électricité sur le réseau à Conakry et ses environs.

« Il n’y a plus de délestage dans le grand Conakry. Il peut y avoir des coupures liées à des travaux sur le réseau ou des incidents comme le cas qui est arrivé en mars dernier à la centrale de Kaloum où une cellule exploitée par la société CWE, a provoqué la perte de 120 MW. Pour pallier la perte, les groupes thermiques ont pris le relais, malgré le niveau de consommation en carburant. Je précise que depuis le mois de novembre, le bateau turc n’a jamais été utilisé dans le réseau électrique jusqu’à son départ. Ce qui veut dire, qu’il n’y a jamais eu de délestage sur le réseau. Et il n’y en aura pas à ce rythme. Depuis l’entrée en fonction du complexe Kaléta-Souapiti, nous avons le courant qu’il faut pour alimenter le réseau. Maintenant si le courant est disponible, notre souci est au niveau de la commercialisation. Les gens ne paient pas les factures. Nous avons pensé à des solutions innovantes comme la digitalisation du paiement des factures. Vous ne vous déplacez plus pour cela. Vous utilisez simplement votre compte Orange money ou les autres paiement électroniques à votre portée. Et nous encourageons nos abonnés à aller vers le pré-payé qui coûte moins cher et très facile à utiliser, comme c’est le cas de la téléphonie mobile. A Siguiri, Kamsar et Kolabounyi, c’est le choix de nos clients », a expliqué Abdoulaye Koné.

Toutefois, il regrette le comportement de la quasi-totalité des abonnés qui ne s’acquittent pas de leurs factures..

« Sur les 680 000 clients, on a un chiffre d’affaires de 125 milliards de francs guinéens. Mais tenez-vous-en, les 90% de nos clients domestiques ne se déplacent pas pour payer leurs factures à EDG. Sur 100, seulement 20 viennent payer librement leurs factures à l’EDG. Les 80 abonnés restants, c’est des problèmes. Actuellement, EDG vit grâce à nos clients de moyenne tension qui ne représentent pas 1% mais qui pèsent 46% de notre chiffre d’affaires. Ces clients sont essentiellement des industriels et sont au nombre de 471. Ce sont eux qui font fonctionner EDG, car leur paiement de facture est d’environ 41 % », a fait savoir le DGA de l’EDG.

Pourtant, explique-t-il, le tarif domestique de l’électricité est trois fois moins cher en Guinée que dans les pays voisins.

« Au Mali, au Sénégal et en Côte D’ivoire, le prix du kwh domestique, c’est l’équivalent de 1100 fg contre 387 francs guinéens chez nous. Ce n’est pas comparable. et c’est l’Etat qui paie la différence pour ses populations. Pourtant, nous prenons le carburant au même endroit. Pourtant en Côte d’Ivoire, vous avez 95% de clients domestiques qui viennent payer leurs factures et un mois après la facturation, ils paient 100%. A la différence avec nous, ils contrôlent la consommation mais on ne le fait pas  et on ne paie pas ce que nous consommons. Les clients basse tension, qui sont de très loin les plus nombreux, ne paient presque rien à l’entreprise. C’est ce que nous voulons changer avec votre implication. Le courant a un coup. Le courant coûte à l’Etat très cher. C’est lui qui prend la différence », a souligné le DGA.

Pour illustrer ces propos, le directeur général adjoint de l’EDG a donné lecture à la situation des abonnés dans la commune de Kaloum.

« A Kaloum, selon nos statistiques récentes, sur 13 099 consommateurs, il y a 4 126 abonnés et seuls 1 333 clients payaient leurs factures. Ce qui est incroyable », a-t-il dit.

Pour renverser la tendance, des gestionnaires de transformateurs sont recrutés et évalués sur rendement. A travers le pays, ces transformateurs sont répertoriés et sont au nombre de 3330 transformateurs. Et à Conakry, chaque transformateur a son gestionnaire.

Dans les débats, les responsables d’EDG, soucieux de l’image de l’entreprise, de son rendement et de la qualité de sa prestation, ont insisté sur le fait que le dépannage sur son réseau est totalement gratuit. En conséquence, tout agent pris en train de prendre de l’argent avec un particulier va être purement et simplement radié.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél. : 628 08 98 45

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