Conakry : un policier mis aux arrêts pour viol présumé sur mineure à Yattayah

Un policier est accusé de viol sur une mineure, âgée de 14 ans. Les faits se sont produits vendredi dernier, 14 avril 2023, au quartier Yattayah, dans la commune de Ratoma. La victime a été secourue par un citoyen du nom de Bienvenue Stéphane Haba, qui parviendra à maîtriser le violeur présumé avec le concours des citoyens. Aujourd’hui, le mis en cause est au commissariat central de police de Nongo pour son interrogatoire, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Après avoir été victime, MC a essayé de s’échapper de l’emprise du policier. Comme si cela ne suffisait pas, il s’est mis à ses trousses avant de se faire arrêter par un citoyen. Bienvenue Stéphane Haba, qui est parvenu à maîtriser le violeur présumé grâce au concours de la foule, interrogé ce lundi 17 avril 2023, est revenu sur ce qui s’est passé.

Bienvenue Stéphane Haba

« Le vendredi matin, je rentrais chez moi. Sur la route, j’ai vu une jeune élève, collégienne avec du sang sur la tenue et elle m’a dépassée, elle ne m’a rien dit. Devant, j’ai entendu la fille dire à un Monsieur  » je t’ai dit de quitter derrière moi « . Je me suis dit que pourquoi la fille a du sang sur elle et elle dit au Monsieur de la laisser tranquille. Donc, j’ai pris mon temps d’observer pour savoir ce qui s’est passé réellement. Un peu devant, j’ai vu la fille, elle est rentrée dans un couloir, moi aussi je suis allé un peu devant pour rentrer dans le couloir. Elle et moi, on s’est croisé, elle ne m’a rien dit, je ne lui ai rien dit. Entre-temps, je vois le Monsieur aussi qui passe devant la fille. Quand je me suis retourné, j’ai vu que la fille a fui. Alors, j’ai salué le Monsieur en demandant ce qui se passait entre lui et la fille. Il m’a dit que c’est l’enfant de sa sœur. J’ai demandé quel était le problème. Il a dit qu’elle ne veut pas aller à l’école et c’est pourquoi il est derrière elle et il faut qu’il la retrouve. Entre-temps, il soulève ses habits pour essuyer la sueur sur son visage. Là, je vois du sang sur son sous-vêtement, le même sang que j’ai trouvé sur la fille. Immédiatement, je lui ai dit que toi et moi, on allait se mettre ensemble pour chercher la fille.  Parce que j’avais compris que réellement, la fille a été violée », a-t-il raconté, indiquant que le présumé violeur s’est volatilisé un moment avant qu’il ne le repère de nouveau et lui fait croire qu’il a retrouvé la fille en question.

Ayant espoir de retrouver enfin MC, le présumé agresseur a suivi tranquillement Bienvenue Stéphane Haba qui a cherché à le conduire à l’école. « En rentrant chez moi, j’ai vu le même Monsieur en train de chercher la fille. Je lui ai dit, Monsieur, j’ai trouvé la fille. Il est venu vers moi en courant. Je l’ai mené à l’école. Quand on est rentré dans la cour, le directeur lui a demandé le nom de la fille qu’il cherchait, le Monsieur a dit MC et que c’est sa copine. Je lui ai rappelé directement qu’il m’avait dit qu’elle était sa nièce. Il est militaire et moi civile, mais je lui ai dit, là où tu es, tu ne bouges pas. On s’est battu, il était plus costaud que moi. Alors, il a réussi à s’enfuir, mais je l’ai poursuivi en criant « au voleur  » et tout le quartier est sorti pour lui administrer des cailloux. Nous l’avons poursuivi jusqu’à chez lui. Quelques temps après, les agents sont venus disperser la foule et pour le faire sortir et l’amener au commissariat », a expliqué Bienvenue Stéphane Haba.

D’après lui, c’est vers la fin que les amis de Mariam et son père sont venus au commissariat faire leur déposition après avoir effectué un contrôle médical attestant que Mariam a été réellement victime d’une agression sexuelle.

Le policier, auteur présumé du viol, a été amené au commissariat central de police de Nongo ce lundi, 17 avril 2023, pour une plainte au niveau de l’Office de protection du genre, de l’enfance, et de mœurs (OPROGEM). « On a transféré l’affaire ici au commissariat de Nongo. Si vous voyez que nous faisons des interviews, c’est parce que les militaires voulaient régler ça de façon militaire », a indiqué monsieur Haba.

Le père de la fille, sous le choc, conserve les certificats médicaux attestant du viol de sa fille et réclame la justice.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

Tél : 628 28 61 19

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