Affaire Oyé Guilavogui à la CRIEF : Lamine Diallo, ex conseiller juridique du Ministère des PTT, livre sa part de vérité

Comme annoncé précédemment, le procès de l’ex ministre Oyé Guilavogui s’est poursuivi ce mercredi, 19 avril 2023, devant la chambre de jugement de la CRIEF. L’audience d’aujourd’hui a été consacrée à l’audition de deux témoins, après quoi les avocats de la défense ont sollicité la mise en liberté de leur client, a constaté un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

En détention préventive depuis plus d’une année, Oyé Guilavogui est poursuivi par l’État guinéen pour des infractions présumées de détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux, portant sur la relance de la société de téléphonie mobile SOTELGUI, financée par la banque chinoise China Exim Bank à hauteur 50 millions de dollars américains ; sur le projet backbone national (la gestion de la fibre optique) ; et sur le dossier de la SOTRAGUI, avec la gestion des 50 bus offerts par la Turquie et les 250 bus dans le contrat de la Guinée avec le Maroc. Après Mamady Condé, administrateur général des grands projets à l’époque des faits poursuivis dans cette affaire, ce fut au tour de Mohamed Lamine Diallo, alors conseiller juridique du ministre Oyé Guilavogui, de passer à la barre pour témoigner sur le projet de relance de la SOTELGUI.

Mohamed Lamine Diallo, ancien conseiller juridique au ministère des postes et télécommunications

« J’ai entendu parler de la relance de la SOTELGUI et que des débats ont eu lieu autour de l’administration de la société pour savoir s’il faut laisser sa gestion à l’Etat ou s’il faut passer le marché, la gestion à une société privée. J’ai appris également que le ministre Oyé Guilavogui était pour la privatisation de la SOTELGUI. Mais pour ce qui de l’octroi du marché à la société Huawei et la gestion du financement des 50 millions de dollars pour la relance de la  SOTELGUI, je n’en sais rien, parce que je n’étais pas dans la gestion », a déclaré ce témoin. Kerfalla Yansané, ministre de l’Economie et des finances au moment des faits, était également attendu devant la Cour pour témoigner sur cette affaire. Mais ce dernier a envoyé son témoignage par écrit, expliquant qu’il ne pouvait pas comparaître pour cause de maladie.

Interrogés sur cette affaire par le président de la Cour, Alhassane Mabinty Camara, le ministère public et la partie civile ont préféré que M. Yansané vienne témoigner en présentiel, tandis que la défense, elle, demande à la juridiction de s’en tenir aux témoignages écrits de l’ancien ministre. La défense qui en a profité pour solliciter la mise en liberté du prévenu, Oyé Guilavogui, en attendant la suite de la procédure. « Notre client est prison sans aucune preuve. Sa détention n’est pas nécessaire. Je le dis et je répète, notre client a été un homme d’affaires avant d’être ministre. Notre client ne mérite pas d’être en prison », a insisté Me Salifou Béavogui, avocat de la défense. Mais le ministère public et la partie civile se sont aussitôt opposés à cette requête, demandant à la Cour de la rejeter. Et si la juridiction devait accepter cette demande de mise en liberté, ils souhaitent qu’elle ordonne d’abord le versement des montants que le prévenu est accusé d’avoir détournés.

Finalement, la chambre de jugement de la CRIEF a mis les différentes requêtes en délibéré, avant de renvoyer le procès au 26 avril prochain.

Mamadou Laafa Sow, Mamadou Yaya Petel Diallo et Fatoumata Diouldé Diallo pour Guuneematin.com

Facebook Comments Box