EDG : comment minimiser sa consommation et payer sa facture ?

Laye Sékou Camara, directeur général d'EDG

L’Electricité de Guinée S.A (EDG), la seule entreprise publique autorisée à commercialiser l’électricité en Guinée, à l’image de la plupart des autres entités publiques du pays, connaît de nouvelles mutations. Les nouvelles autorités, nommées à la tête de l’EDG multiplient les efforts pour redorer le blason de cette société d’Etat mal perçue par les consommateurs, devenus de plus en plus exigeants, mais qui ne se bousculent pas devant les guichets pour régler leurs factures.

D’ailleurs, en l’espace d’une semaine, les 10 et 15 avril, la Direction de l’EDG a conféré avec la presse dont Guineematin.com et ont mis un accent sur cet épineux problème.

Laye Sékou Camara, le Directeur général de l’EDG a soutenu devant les journalistes que pour la première de son histoire, l’entreprise a enregistré un recouvrement mensuel d’un milliard 70 millions de francs guinéens (1. 070 000 000 GNF).

« A titre illustratif, ce n’est qu’en 2022, pour la première de son histoire, que l’EDG a réussi à encaisser 1.070 milliards de francs dans ses caisses. Ce qui représente quelque 60% de ses abonnés. C’est très peu. Parfois la barre est inférieure à 50%. C’est inacceptable avec tous les efforts que l’Etat fournit pour subventionner le coût de l’électricité », a soutenu Laye Sékou Camara devant les journalistes. Pour illustrer les efforts fournis par l’Etat pour rendre disponible et accessible l’électricité à tous les citoyens, le DG de l’EDG a soutenu que grâce au couple Kaléta-Souapiti appuyé dans autres centrales hydrauliques et thermiques, 690 MW d’énergie sont rendus disponibles sur le réseau interconnecté.

« Ce qui met Conakry et ses environs à l’abri du délestage. Mais il faut noter l’Etat fournit de gros efforts dans la vente de l’électricité. Le coût de production du kwh qui dépasse les 11 cents à l’hydraulique est vendu au prix de 03 cents au citoyen, soit 3 fois moins qu’au Mali, au Sénégal et en Côte d’Ivoire ».

Allant dans le même ordre d’idée, Abdoulaye Koné, le Directeur général adjoint de l’EDG, chargé des normes et qualité, a révélé à la presse, certains comportements étonnants vécus à Kaloum.

« Il y a quelques années, lorsque nous avons voulu procéder à la pose des compteurs prépayés, nous avons procédé à une campagne de sensibilisation. A Téminétaye, l’un des quartiers de Kaloum, j’ai rencontré le Chef de quartier qui abritait une maison de 5 chambres et salon. Il consommait le courant sans payer. Je me suis amusé à lui poser un certain nombre de questions sur sa consommation en électricité. J’ai fini par lui demander combien il peut payer à la fin du mois pour sa facture d’électricité. Il me dit 5 000 GNF. En 2018, le prix d’une bougie était à 500 GNF. Et la bougie brûle pendant 2 heures, sans compter les risques. J’ai dit au vieux, que rien qu’une bougie par jour et par chambre, il lui faudra débourser un total de 75 millions par mois. Et avec le courant, vous avez en plus des ampoules allumées, d’autres appareils électroménagers, comme le ventilateur, le congélateur, le fer à repasser, le chargement des téléphones…Et lui, il parle de 5 000 GNF par moi », a-t-il relaté à la presse.

Vu que les consommateurs ne se bousculent devant les guichets de l’entreprise pour le paiement de leurs factures, EDG a multiplié les initiatives et prose finalement le paiement en ligne.

« Pour y arriver, des efforts sont menés à plusieurs niveaux aussi bien par l’entreprise que par le gouvernement. Au sein de l’EDG nous avons procédé à des innovations, nous avons également décentralisé et modernisé les services de commercialisation. À l’heure actuelle, la société dispose de 4 agences commerciales au niveau régional et 7 à Conakry. Le gouvernement, à son tour, nous a dotés de 50 pick-up neufs. Aujourd’hui, notre parc clients s’élève à 680 mille abonnés pour un chiffre d’affaires de 125 milliards de francs par mois. Et malgré nos efforts, on ne couvre que 110 milliards par mois. Des dispositions sont prises, pour améliorer les services abonnement, branchement, facturation et paiement qui relèvent de la Direction commerciale. Ils sont suffisamment outillés et modernisés pour mettre le client à l’aise », a laissé entendre Abdoulaye Koné.

Dans la pratique, EDG veut rendre indépendants ses clients et met en place une plateforme de digitalisation.

« Nous avons pensé à des solutions innovantes comme la digitalisation du paiement des factures. Vous ne vous déplacez plus pour cela. Vous utilisez simplement votre compte Orange money ou les autres paiements électroniques à votre portée. Et nous encourageons nos abonnés à aller vers le pré-payé qui coûte moins cher et très facile à utiliser, comme c’est le cas de la téléphonie mobile. A Siguiri, Kamsar et Kolabounyi, c’est le choix de nos clients », s’est-il réjoui.

Mais quel est le coût du kilo-watt-heure ? Cette question qui revient toujours dans les débats a été répondue, document à l’appui par le Directeur commercial de l’EDG, Mamady Magassouba, dit Déco.

Depuis le 29 juin 2021, la facturation en Guinée a été officiellement fixée par les ministres de l’économie et des finances et celui de l’énergie, en plusieurs tarifs de comptage au post-paiement.

Pour une période de 30 jours de consommation domestique privée en basse tension, la prime fixe en franc guinéen au monophasé (10 000) et triphasé (20 000) est:

De 1 à 40 kwh à 107 GNF ;

De 41 à 330 kwh à 387 GNF ;

De plus de 330 kwh à 453 GNF.

Pour les tarifs privés basse tension professionnel, commerces et industries, la prime fixe pour le monophasé de 1 à 330 kwh est de 1169 GNF contre 1 823 pour le triphasé à plus de 330 kwh mensuel.

Le tarif privé moyenne tension professionnels, commerces et industries, la prime fixe en GNF par kw de puissance souscrite pour une consommation de 30 jours, c’est un prix unique de 1 823, de tranche unique du kwh.

Le tarif basse et moyenne tension Institutions internationales, Ambassades et ONG (le monophasé de 10 000, triphasé et MT de 20 000 de puissance, par tranche unique, coûte 2 783 GNF le kwh.

La même puissance souscrite par l’administration publique s’achète à 2 554 GNF le kwh.

Mamadi Camara et Bountouraby Yattara, respectivement ministre de l’économie et des finances et ministre de l’Energie au moment des faits ont précisé dans cet arrêté conjoint que tous les clients sont facturés dans la tranche unique correspondant à leurs consommations et aucun client ne sera facturé sur plusieurs tranches.

De l’avis des professionnels du secteur énergétique, le respect de cet arrêté et la mise en œuvre des nouvelles méthodes de recouvrement dématérialisé et digitalisé et surtout la pose des compteurs prépayés vont sensiblement améliorer le recouvrement au niveau de l’EDG. Pourvu que des efforts internes s’appliquent également aux cadres et agents de cette entreprise d’Etat, pour marquer le pas du CNRD, décidé à faire de la refondation de l’Etat et dans ses secteurs, plus qu’un slogan mais une réalité tangible. Une tâche hardie que les dirigeants de l’EDG cherchent à expliquer aux populations à travers des rencontres aussi bien avec les médias que les élus locaux de la capitale.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél. : 628 08 98 45

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