Fête du Ramadan et Transition en Guinée : Elhadj Hussein Fadiga (imam de la mosquée de Nongo) parle du dialogue politique

Comme indiqué dans nos précédentes dépêches, les fidèles musulmans ont célébré l’Aïd El Fitr ce vendredi, 21 avril 2023, la fête qui marque la fin du mois de Ramadan. Au stade de Nongo (commune de Ratoma), c’est l’imam de la Mosquée de Nongo Taady qui a dirigé la prière. Dans son sermon, l’imam a rappelé les bienfaits du Ramadan, il a ensuite exhorté les musulmans à être aux côtés des démunis et fin, il a invité les religieux à être vigilants par rapport au dialogue en cours entre les le gouvernement et les forces vives de Guinée, a constaté un des reporters de Guineematin.com dépêché sur place.

Après 29 jours de jeûne, les musulmans de Guinée à l’instar de beaucoup d’autres dans le monde viennent de célébrer l’Aïd El-fitr. Après la prière collective marquant cette journée, le directeur national des pèlerinages au secrétariat général des affaires religieuses, est revenu pour les médias sur les différents pans de son sermon tenu devant les nombreux croyants mobilisés pour la circonstance.

« C’est d’abord de nous féliciter parce que nous avons pu passer ce mois béni de Ramadan, et pour dire ensuite que le jeûne et les bienfaits dans le mois de Ramadan n’ont pas de prix. Dieu-même nous dit que les autres mois les prix sont multipliés 10 à 700 fois mais pour le Ramadan il ne dit pas cela car le coefficient est très nombreux. Et c’est dans le mois de Ramadan qu’il y a Laylatoul Kadr. Laylatoul Qadr, c’est la récompense de plus de 83 ans. Donc tout cela c’est de nous dire que ce que nous venons de faire, nous sommes sur le terrain pour venir prendre nos diplômes, venir prendre nos satisfecits. C’est de nous exhorter aussi, le jeûne est passé, mais d’islam demeure, surtout la prière. Tout ce que nous avons fait peut nous être bénéfique demain si on est dans la prière, car la prière c’est la condition sine qua non pour quelqu’un qui doit être interrogé demain (à l’au-delà). Si la prière est bonne, c’est comme l’oral avant l’examen, si tu échoues à l’oral tu ne peux pas entrer. Si quelqu’un échoue dans la prière aussi, il ne peut pas être interrogé sur autre chose. On a fait un travail, demain nous devons être appelés devant un portail Djanna qui s’appelle ar-Rayyan, que Dieu fasse que nous soyons appelés là-bas. Nous avons dit aussi d’être bien avec les démunis, les orphelins. Tu aides des orphelins dans ta famille, dans ton entourage. Avant d’acheter des choses pour ta famille, il faut penser à cela car ce qui va être écrit pour toi. Pour ta famille, ça c’est une obligation mais l’autre-là est une épreuve que Dieu t’a donné de faire. Donc j’ai exhorté les gens à faire cela, à faire en sorte que ceux-là aussi se sentent dans la fête et de faire en sorte que les enfants nous traitons que nous les traitions de la même façon. Il ne faut pas faire la différence entre les enfants car il y aura de la haine entre eux. Dans ta maison c’est toi qui va la construire de façon solide, et par tes actes avec tes enfants et tes épouses. Ce qui est dans le cœur, c’est Dieu qui connaît ça mais dans les actes il faut être équitable. Et nous avons parlé aussi de la paix et du dialogue. Nous avons béni pour les autorités et pour les forces vives du fait qu’ils ont écouté les religieux. Quand on les a appelés, on a dit non au gouvernement, il faut écouter ceux-la. On a dit aux forces vives: venez avec nous, ayez confiance en nous, devant le gouvernement vous allez vous asseoir, vous allez vous entendre. Ça c’est un grand acquis que la Guinée a eu, depuis longtemps on avait pas ça. Nous disons aux religieux d’être vigilants et de chercher à ce que cette marque de confiance qu’ils ont eu de garder le cap. Et de dire aussi que c’est sur la table qu’on peut régler nos problèmes. Il y a des pays comme le Soudan aujourd’hui, ce sont ces genres de choses qui ont fait qu’ils n’ont pas pu s’entendre mais nous, Dieu a fait que le mois passé nous avons pu pallier tout ça. Le dialogue est en bon train. Nous prions Dieu qu’on ait une plateforme où on peut dialoguer », a résumé l’imam Elhadj Hussein Fadiga.

Mamadou Yaya Petel Diallo pour Guineematin.com

Facebook Comments Box